Radio-Canada Info

« Sherbrooke est le pire centre au Québec » pour l’attente en chirurgie gynécologi­que

-

Ce sont un peu plus de 5000 femmes qui attendent pour une consultati­on en gynécologi­e en Estrie. La si‐ tuation est tout aussi grave pour celles qui attendent une chirurgie. Selon la cheffe du départemen­t de gynécologi­e du CIUSSS de L'Estrie - CHUS, la Dre So‐ phie Desindes, « la situa‐ tion est vraiment préoccu‐ pante à Sherbrooke ».

Sur le territoire estrien, la situation n'est pas uniforme. Il y a des installati­ons qui s'en sortent mieux que d'autres. C'est le cas à Granby et à Co‐ wansville, mais à Sherbrooke, la situation est loin d'être rose.

Pour la chirurgie gynéco‐ logique, la situation est épou‐ vantable depuis la pandémie.

Sherbrooke est le pire centre au Québec au niveau de l'at‐ tente de plus d'un an en gy‐ nécologie. C'est vraiment par manque d'accès au bloc opé‐ ratoire, a affirmé la Dre De‐ sindes au micro de Par ici l'info.

Elle assure que pour les chirurgies gynécologi­ques oncologiqu­es, les délais sont respectés lorsque l'opération doit être réalisée à l'intérieur d'un mois. Les choses se corsent toutefois lorsque les patientes doivent être opé‐ rées dans des délais allant de trois à six mois.

Cette situation me préoc‐ cupe et fait travailler mon équipe depuis les quatre der‐ nières années. On travaille avec l'Hôpital de Cowansvill­e. On offre à des patientes d'être opérées à Cowansvill­e parce qu'il y a moins d'at‐ tente. Il y a des gynécologu­es de Sherbrooke qui vont opé‐ rer à Cowansvill­e. On opère dans les cliniques médicales spécialisé­es, on opère à Ma‐ gog, on opère au Granit, mais le nombre de priorités opéra‐ toires qui est donné pour les patientes pour une chirurgie gynécologi­que n'est pas suffi‐ sant, explique Dre Sophie De‐ sindes.

Selon elle, pour améliorer la situation, il faudrait que toutes les salles d'opération puissent ouvrir. Ça prend du personnel, ça prend la for‐ mation du personnel, la ré‐ tention du personnel. En ce moment, la situation va mieux. Le personnel est de plus en plus présent. On ar‐ rive à en ouvrir beaucoup plus.

La cheffe du départemen­t de gynécologi­e ajoute que la collaborat­ion entre les diffé‐ rentes spécialisa­tions est né‐ cessaire pour assurer une équité entre les patients. Des critères clairs doivent être établis pour l'accès aux salles d'opération. Les patientes doivent également être re‐ vues. Il faut que l'on change le délai cible si la situation ne va pas.

Dre Desindes se veut éga‐ lement rassurante quant à l'attente pour les consulta‐ tions. Elle précise que les de‐ mandes sont codées. Si on a une suspicion de cancer, une masse aux ovaires, un sai‐ gnement postménopa­use, ce sont des consultati­ons qui vont être codées pour être vues à l'intérieur d'un mois.

Lorsque la condition de la patiente semble moins ur‐ gente, le temps d'attente peut être de plus de deux ans.

Selon la Société des obs‐ tétriciens et gynécologu­es du Canada (SOGC), 78 000 consultati­ons gynécologi­ques sont actuelleme­nt en attente au Québec.

L’Ontario et le Québec sont les provinces où l'accès à des soins gynécologi­ques est le plus difficile, soutient la directrice générale de la SOGC, la Dre Diane Fran‐

coeur.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada