Grippe : la saison la plus mortelle en 15 ans en Alberta
Les données de la province montrent que l’Alberta sort tranquillement de sa sai‐ son grippale la plus meur‐ trière des 15 dernières an‐ nées, avec 167 décès.
Lors de la saison 20232024, le taux de mortalité s'est élevé à 3,6 morts pour chaque tranche de 100 000 personnes. Cela en fait la pire saison depuis 2009, soit l’année où les données et leur méthodologie ont été rendues publiques.
C’est vraiment un nombre élevé de décès au cours d'une saison grippale. Ce chiffre est vraiment très élevé par rapport aux autres an‐ nées, confirme la Dre Lynora Saxinger, spécialiste des ma‐ ladies infectieuses à l'Univer‐ sité de l'Alberta.
Mélange mortel
Pour la spécialiste des maladies infectieuses, ce qui a rendu la saison particuliè‐ rement mortelle est une combinaison d'une saison de l'influenza très agressive et un départ relativement lent de la vaccination, surtout chez les 75 ans et plus.
La souche principale d’in‐ fluenza qui a atteint la pro‐ vince était de type H1N1. Une souche très dangereuse pour les personnes plus âgées, explique la Dre Saxin‐ ger.
Et pourtant, les vaccins contiennent toujours une protection contre cette der‐ nière, ajoute la spécialiste.
Au total, 131 des per‐ sonnes décédées étaient âgées de 60 ans et plus. Cette saison, 59,4 % des Al‐ bertains âgés de plus de 65 ans ont été vaccinés contre la grippe.
Faible taux de vaccina‐ tion
Toujours selon les chiffres de la province (en anglais), 25,1 % des Albertains ont été vaccinés. C'est le taux le plus faible de la dernière décen‐ nie.
[Le vaccin] est notre meilleur outil pour prévenir les pertes de vie et les hospi‐ talisations. Et c'est manifeste‐ ment un outil que nous n'avons pas utilisé au maxi‐ mum de ses capacités cette année, déclare Craig Jenne, professeur au département de microbiologie, d'immuno‐ logie et de maladies infec‐ tieuses de l'Université de Cal‐ gary.
Il espère qu’un examen sera fait pour comprendre comment mieux préparer les Albertains afin d'éviter de ré‐ péter ce scénario.
La Dre Lynora Saxinger a une piste de solution : com‐ mencer la vaccination plus tôt.
Selon elle, le virus a été particulièrement agressif en octobre, alors que la cam‐ pagne de vaccination venait à peine de s'amorcer.
Nous devons nous assu‐ rer que l'ensemble du sys‐ tème est prêt à déployer les vaccins dès qu'ils sont dispo‐ nibles, et essayer de nous concentrer sur la sensibilisa‐ tion des groupes à haut risque et essayer de recom‐ mencer à promouvoir l'idée du vaccin contre la grippe à l'automne, lance la docteure.
De son côté, Services de santé Alberta souligne que, bien que le taux de vaccina‐ tion ait décliné au cours des dernières années, celui des personnes âgées, qui sont plus à risque de développer une forme grave de la mala‐ die et d’en mourir, est resté relativement stable.
Avec les informations de Jennifer Lee