Le premier centre de soins de longue durée continus du Nunavut ouvrira bientôt ses portes
Après environ deux ans de travaux, le centre de soins de longue durée de Rankin Inlet, dans la région de Ki‐ valliq, ouvrira ses portes au mois de juin. Il s’agira du premier établissement du Nunavut à offrir des soins pour les aînés aux besoins complexes et spécialisés.
La société de développe‐ ment de l’Association inuit de Kivalliq, Sakku Investments Corporation (SIC), a signé un contrat avec le gouverne‐ ment du Nunavut pour gérer l’établissement pour les 10 prochaines années, avec l’op‐ tion de le prolonger pour une durée de 5 ans.
La société, qui était aussi responsable de la construc‐ tion, exploitera le centre avec Embassy West Senior Living, un foyer pour aînés basé à Ottawa.
Nous étions heureux d’ap‐ prendre que nous serions les pionniers, affirme le pré‐ sident-directeur général de la SIC, David Kakuktinniq.
Dans son budget de fonc‐ tionnement et d’entretien, au mois de février, le gouverne‐ ment du Nunavut a consacré une enveloppe budgétaire de 6,6 millions de dollars pour faire fonctionner le centre de soins de longue durée de Rankin Inlet.
Besoin de longue date
L'établissement de Rankin
Inlet comptera 24 lits et sera en mesure d’offrir des soins de niveau 5, qui correspond à la catégorie de soins la plus élevée.
À l’heure actuelle, les aî‐ nés du Nunavut qui doivent recevoir ce type de soins doivent se rendre dans le sud du pays. Le gouvernement territorial fait affaire avec le foyer Embassy West Senior Living qui offre des soins de catégorie maximale, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, à des Nunavummiut aux prises, entre autres, avec de la démence.
Au Nunavut, des rési‐ dences pour aînés à Iqaluit et à Arviat accueillent des per‐ sonnes âgées qui ont des problèmes de santé chro‐ niques susceptibles de se dé‐ tériorer ou qui ont besoin de soins mineurs (niveaux 2 et 3). Il existe aussi trois centres de soins continus (niveau 4), situés à Cambridge Bay, à Igloolik et à Gjoa Haven. Au total, ces cinq établissements comptent 44 lits, selon le mi‐ nistère territorial de la Santé.
L’enjeu des soins aux aî‐ nés attire grandement l’at‐ tention au Nunavut depuis les dernières années. Péti‐ tion, campagne de finance‐ ment, manifestation silen‐ cieuse : bon nombre de Nu‐ navummiut ont fait entendre leur voix pour presser le gou‐ vernement territorial de sou‐ tenir davantage les aînés et d'éviter de les transférer dans le sud du pays.
Il y a très peu d’options
Eric Anoee, un résident d’Arviat, attend avec impa‐ tience l’ouverture d’un centre de soins de longue durée pour les besoins complexes au Nunavut. Son frère aîné, Bernard, réside actuellement au foyer Embassy West Se‐ nior Living. Il trouve particu‐ lièrement difficile de ne pas pouvoir voir son frère plus que deux fois par année.
Il est évident que les Inuit qui résident à Embassy West, à Ottawa, sont très loin de chez eux, affirme Eric Anoee. C’est difficile, mais à ce stadeci, il y a très peu d’options.
Mardi, le ministre de la Santé du Nunavut, John Main, sera de passage à Ran‐ kin Inlet pour une cérémonie de signature organisée dans le nouveau centre de soins de longue durée.
Des établissements simi‐ laires seront également construits à Iqaluit ainsi qu’à Cambridge Bay. Au début avril, le gouvernement du Nunavut à récemment clôt un appel d’offres pour des services architecturaux et d’ingénierie liés au futur centre de soins de longue du‐ rée de Cambridge Bay, qui disposera lui aussi de 24 lits.
Avec les informations de TJ Dhir
culturelle et économique.
Des tiples contraintes mul‐
En plus de se concentrer sur l’effet des changements climatiques, le projet de re‐ cherche compte aussi mesu‐ rer l’effet sur la santé men‐ tale des problèmes d’accès à la ressource et les risques de blessures et traumatismes sur les bateaux, notamment le bris de matériel et les en‐ jeux liés à la sécurité.
Il y a énormément d’élé‐ ments de contrainte qui ne sont pas forcément liés aux changements climatiques et qui nécessitent qu’on en dis‐ cute, lance Isabelle GoupilSormany.
L’impact des importantes contraintes financières sur les pêcheurs qui doivent sou‐ vent faire des prêts de plu‐ sieurs millions de dollars et l’effet des contraintes psy‐ chosociales, comme de ne pas se sentir écouté, font aussi partie des sujets à l’étude.
On a les contraintes psy‐ chosociales à l’intérieur des bateaux, mais aussi avec les autorités, que ce soit Pêches et Océans Canada ou le MA‐ PAQ. Des fois, ce sont des re‐ lations favorables, mais on sent que toute la question de la réglementation des quo‐ tas, la gestion des pêches est aussi un fardeau très impor‐ tant, explique Isabelle Gou‐ pil-Sormany.
Les permis sont aussi de plus en plus complexes, de plus en plus difficiles à faire respecter. Il y a de plus en plus de mesures de contrôle, ajoute la chercheuse.
Une première du genre
La chercheuse précise qu’il s’agit d’une des pre‐ mières études du genre pour le secteur des pêches au Québec.
Mme Goupil-Sormany fait un parallèle avec les études ces dernières années dans le secteur agricole qui ont per‐ mis de mettre en lumière la détresse profonde de nom‐ breux agriculteurs et de mettre en place des moyens de s’y attaquer, alors que le phénomène avait longtemps été passé sous silence.
Mon but est de mettre des faits mesurés et mesu‐ rables sur un ressenti bien réel, ajoute Isabelle GoupilSormany.
Le fait de le documenter, de le publier et de le diffuser, ça accorde une crédibilité, précise la chercheuse.
Elle estime aussi que d’avoir un observateur neutre, ça aide à nommer les enjeux sans que des intérêts soient en cause.
Prochaines étapes
Une fois les entrevues ter‐ minées, Mme Gouil-Sormany compte diffuser une partie des résultats préliminaires d’ici l’été.
À partir de cette première série d’entretiens, on va faire des constats et observations, et on va retourner valider au‐ près des pêcheurs s’ils sont d’accord avec les constats, s’ils font la même lecture, mais aussi quels genres de solutions ou d’activités d’ani‐ mation dans la communauté, ils aimeraient voir.