Les Petits Chanteurs de la Maîtrise du Cap se souviennent de Jean-Pierre Ferland
Le décès de Jean-Pierre Fer‐ land rappelle des souvenirs à la directrice musicale des Petits Chanteurs de la Maî‐ trise du Cap. En juin 2011, la chorale avait participé à un spectacle avec JeanPierre Ferland à la Place des arts, à Montréal, dans le cadre des FrancoFolies. C’était l’occasion de célé‐ brer les 40 ans de l’album
Jaune.
C’était incroyable, se sou‐ vient, la directrice musicale, Claire Bisaillon.
Elle raconte que JeanPierre Ferland était authen‐ tique, vrai, chaleureux, ac‐ cueillant et qu’il avait aussi un bon sens de l’humour.
Les enfants ne le connais‐ saient pas tant, donc moi, je suis très heureuse de ça : qu'ils aient pu côtoyer un grand de la chanson québé‐ coise et aussi, vivre quelque chose de grand. Il y avait 16 musiciens et les chansons étaient fabuleuses aussi, c'est sûr, explique-t-elle.
Jean-Pierre Ferland était alors sorti de sa retraite pour célébrer sur scène les 40 ans de la sortie de l’album Jaune.
La directrice musicale des Petits Chanteurs de la Maî‐ trise du Cap affirme que c’est grâce à Alain Leblanc que la chorale s’est retrouvée aux côtés de Jean-Pierre Ferland. Il est son fidèle collaborateur, chef d'orchestre, composi‐ teur aussi, écrit la musique d'Une chance qu'on s’a, entre autres, précise Claire Bis‐ aillon, qui avait rencontré l’homme, en compagnie de chanteurs de la Maîtrise du
Cap, lors de l’enregistrement pour l’album de Jean La‐ pointe.
Le spectacle, présenté de‐ vant une salle comble, a été marquant, témoigne Claire Bisaillon. Les gens vont s'en rappeler toute leur vie et moi aussi.
D’après l’entrevue réalisée à l’émission Toujours le matin
À écouter :
Claire Bisaillon en entre‐ vue à l’émission Toujours le matin
ses collègues. Mais le crime le poursuit jusque-là, où il devra faire équipe avec un admirateur fini de Mel Gib‐ son, Danny Butterman. L’arme fatale, Police fédérale, Los Angeles, 48 heures, Die Hard, Point Break, Bad Boys II…
Tous les classiques sont cités d’une façon ou d’une autre dans ce film à l’humour irrésistible, signé Edgar Wright, Simon Pegg et Nick Frost et dont la tendresse pour le genre fait plus que souvent flirter la parodie avec l’hommage pur et simple.
21Jump Street et 22 Jump Street, dePhil Lord et Chris Miller (2012 et 2014) : les nonos à l’attaque
À la fin des années 80, la série révélait Johnny Depp dans un rôle de jeune poli‐ cier imberbe. En 2012, dans la version film, ils sont deux à endosser la lourde tâche de se faire passer pour des ados quand ils ont largement dé‐ passé l’âge légal pour boire.
Et quels deux! Channing Tatum, hilarant en imbécile heureux, et Jonah Hill, plus que drôle en vieux-jeune dé‐ passé par les nouvelles fa‐ çons de faire dans les écoles.
Et oui, bien évidemment, comme dans toute adapta‐ tion du genre, Johnny Depp vient faire la proverbiale ap‐ parition de la vedette de la série originale. Duo de flics, duo de films : c’est la meilleure double peine ima‐ ginable.
Zootopia, de Byron Ho‐ ward et Rich Moore (2016) : la leçon d’humanisme à poils
En 2016, Disney frappe un grand coup avec Zootopia, qui, sous ses dehors de co‐ médie pimpante et colorée, se révèle aussi une formi‐ dable ode au vivre-ensemble harmonieux.
Porteur de ce beau mes‐ sage d’espoir, encore pi‐ menté d’une touche de fémi‐ nisme 101 et qui s’exprime à travers une enquête sur la disparition de 14 prédateurs , le duo improbable et mal as‐ sorti, comme l’exige le genre, est composé de la lapine
Judy Hopps, qui, contre la tra‐ dition familiale, est devenue policière, et d’un rusé renard aussi malhonnête qu’il a grand coeur, Nick Wilde. Et sans mièvrerie, avec humour, tous les préjugés tomberont, un à un, même ceux que l’on croyait trop enracinés pour bouger.
L’arme fatale 1, 2, 3 et 4,de Richard Donner (1987, 1989, 1992 et 1998) : le clas‐ sique
Ils n’ont bien sûr pas in‐ venté le genre (on peut citer par exemple La cité sans voiles de Jules Dassin en 1948), mais la combinaison Mel Gibson en jeune frelu‐ quet qui n’en fait qu’à sa tête, Danny Glover en vieux flic désabusé qui n’attend que l’heure de sa retraite, réalisa‐ tion dynamique et scénario bourré de répliques cultes et d’autant de rebondissements pop a certainement posé les bases qui ont défini ce qui al‐ lait (ou non) se faire par la suite.
Et puis, des films où se disent des choses comme "La vérité, c’est que Dieu me dé‐ teste" ou "Eh bien, fais comme moi, rends-lui la monnaie" ne peuvent pas être tout à fait mauvais!
Bon cop, bad cop 2, à voir sur ICI Télé le vendredi 3 mai, à 23 h 05
La bande-annonce (source : YouTube)
teformes de Radio-Canada. Voici un aperçu de la pro‐ grammation consacrée à la mémoire du petit roi de la musique québécoise.
Des collaborations fruc‐ tueuses
Au-delà des textes de Jean-Pierre Ferland, Danick Trottier juge que le milieu d’ébullition intellectuel et ar‐ tistique dans lequel il se trou‐ vait à l’époque a certaine‐ ment contribué à la création de chansons originales.
Ferland [apprenait] aux côtés des autres, et les autres [apprenaient] auprès de Fer‐ land, résume-t-il, en réfé‐ rence au regroupement mu‐ sical Les Bozos, dont il faisait partie.
Parce que si Jean-Pierre Ferland a su écrire des textes originaux et marquants, il a aussi su bien s’entourer au niveau musical.
Il a toujours eu de bons pianistes avec lui, et il a su s’entourer de ce qu’il fallait pour la musique, juge ainsi le pianiste François Cousineau, qui a composé de nom‐ breuses pièces pour JeanPierre Ferland.
[Il avait] le talent de colla‐ borer avec des musiciens qui ne lui ressemblaient pas né‐ cessairement toujours.
Pierre Létourneau, com‐ positeur qui a côtoyé JeanPierre Ferland
En entrevue à Radio-Ca‐ nada, plusieurs compositeurs se sont remémoré des séances de travail - parfois improvisées et parfois très in‐ tenses - avec le chanteur.
Ce dernier avait souvent des couplets, des idées, mais il n’arrivait pas toujours à les traduire en mélodie.
Quand il avait un flash, il partait de Saint-Norbert. Il m’appelait : "Es-tu là? Oui?" et il s’en venait. Il venait me dire : "En femme ou en enfant / Les cheveux longs ou courts / T'es belle pour longtemps / T'es belle pour toujours… Aimes-tu ça? Merci." et il re‐ partait à Saint-Norbert, relate ainsi François Cousineau.
Selon Alain Leblanc, la flexibilité donnée aux com‐ positeurs explique aussi le succès des collaborations de Jean-Pierre Ferland.
Comme compositeur, quand tu te fais dire : "Je veux pas tourner à la radio, je veux pas vendre. On va faire des chansons de 7-8 mi‐ nutes", ça ouvre la porte à une créativité qui est débor‐ dante.
À cela s’ajoutait une cer‐ taine confiance, voire une ad‐ miration, accordée par Fer‐ land aux compositeurs avec qui il travaillait.
Il me disait : "T’es extraor‐ dinaire, tu t’assois au piano et tu fais vivre mes textes." Je disais : "C’est tes textes qui font vivre mes mélodies. Pas de texte, pas de mélodie", ra‐ conte Paul Baillargeon.
Le grand chansonnier québécois a marqué la mu‐ sique bien au-delà de son créneau et de son territoire. La preuve : cette liste d'écoute, avec ses inou‐ bliables morceaux ainsi que l'étonnante gamme de re‐ prises qu'ils ont inspiré aux quatre coins du monde.
L'héritage de Félix Le‐ clerc
Le professeur en musico‐ logie Danick Trottier estime que Jean-Pierre Ferland a été inspiré par le travail des chansonniers français, mais aussi par Félix Leclerc.
Selon lui, ce sont ces ins‐ pirations qui l'auraient mené vers ce mariage parfait entre texte et musique.
L’influence de Félix Leclerc sur Jean-Pierre Ferland est in‐ contestable. L’admiration de Ferland à l’égard de Leclerc était indubitable.
Par exemple, Les Bozos, le nom de ce groupe musical dont faisait partie Jean-Pierre Ferland, était directement tiré de la chanson Bozo, de Félix Leclerc.
Aussi, ciblé un jour à son insu par l’émission Surprise sur prise, Jean-Pierre Ferland avait, à bord d’un bateau, consenti à ce qu’on laisse tomber sa voiture dans l’eau, mais ce, à une seule condi‐ tion : qu’on lui permette d’al‐ ler chercher le nouveau disque de Félix Leclerc, laissé à l’intérieur.
Mais, au-delà des anec‐ dotes, l’admiration entre les deux hommes semblait tou‐ tefois bien réelle et réci‐ proque, selon le réalisateur et metteur en scène Pierre Séguin.
Quand Félix Leclerc a dé‐ cidé d’arrêter de chanter, il est allé porter un disque [...] à Jean-Pierre sous sa porte et lui a écrit : "J’ai bâti une belle maison, la clef est sous le paillasson", en voulant dire qu’il lui léguait l’espèce de de‐ voir de continuer son oeuvre.
Pierre Séguin, réalisateur et metteur en scène
Le legs de Ferland
Si Félix Leclerc a su laisser sa marque auprès de JeanPierre Ferland, ce dernier a, lui aussi, laissé la sienne au‐ près d’autres artistes québé‐ cois.
Je ne serais pas le musi‐ cien que je suis aujourd’hui sans Jean-Pierre Ferland, ré‐ sume tout simplement Da‐ niel Mercure, proche collabo‐ rateur du chanteur pendant près d’une dizaine d’années.
Pour Pierre Huet, membre de Beau Dommage, l’in‐ fluence de Ferland sur son groupe est sous-estimée.
On parle souvent des in‐ fluences que Beau Dommage a pu avoir des Beatles. Mais nos disques de chevet, quand on grandissait, c’était [du Ferland...] Ce sont nos disques de formation.
Paul Huet, admirateur de longue date de Jean-Pierre Ferland et membre du groupe Beau Dommage
Celui qui a déjà travaillé avec Offenbach voue une ad‐ miration pour la multidiscipli‐ narité du chanteur, sa mise en scène et sa production.
C’est un artiste de varié‐ tés. Avant Ferland et Charle‐ bois, au Québec, tu étais soit yéyé, soit chansonnier. Ces deux-là ont mêlé les deux.
Le meilleur et pire compli‐ ment que je peux lui faire, c’est que, dans les sondages, [l’album Jaune] bat toujours le disque de Beau Dommage, lance-t-il aussi à la blague.
Avec les informations d'Anne-Marie Dussault, de D'abord l'info et de Dessinemoi un matin
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