Relations « houleuses » entre le gouvernement Higgs et les conseils d’éducation
Des batailles avec le gou‐ vernement de Blaine Higgs retiennent longuement l’attention du conseil d'éducation du District sco‐ laire francophone Sud, se‐ lon le président de l’organi‐ sation, Michel Côté.
Je dirais que la porte est complètement fermée du côté du ministère de l'Éduca‐ tion. On fait nos choses comme conseil d'éducation, on essaie d'avancer. Mais [...] on est constamment en train d'éteindre les feux allumés par le gouvernement, dé‐ plore Michel Côté.
Michel Côté décrit les rela‐ tions avec le gouvernement comme étant très houleuses.
Donc je dirais que la ma‐ jorité de notre temps est pas‐ sée à nous défendre par rap‐ port à des approches du gou‐ vernement qui essaie finale‐ ment de tasser les conseils d'éducation un peu pour pouvoir faire passer sa poli‐ tique ou son idéologie, dit-il.
Une bataille autour de la gouvernance
Michel Côté explique que le gouvernement a proposé il y a environ deux ans un nou‐ veau modèle de gouvernance aux conseils d'éducation. On nous présentait un modèle qui enlevait tous nos droits ou presque tous nos droits, souligne-t-il.
La Charte des droits et li‐ bertés protège le droit des communautés linguistiques minoritaires de gérer leurs propres écoles. Le ministre de l’Éducation à l’époque, Do‐ minic Cardy, a fait marche ar‐ rière.
Les trois districts franco‐ phones ont ensuite consulté d’autres organismes et pré‐ paré leur propre proposition de modernisation de la gou‐ vernance.
Au printemps dernier, le ministre de l’Éducation, Bill Hogan, a présenté le projet de loi 46 qui aurait réduit les pouvoirs des conseils d’édu‐ cation anglophones unique‐ ment. Ce projet de loi ne te‐ nait pas compte du modèle de gouvernance proposé par les districts francophones, selon M. Côté. Le ministre Hogan a fini par renoncer à ce projet de loi.
Une bataille autour de la politique 713
Les conseils d’éducation s’opposent simultanément à un changement apporté à la politique 713 sur l’identité de genre dans les écoles. Depuis sa révision, elle stipule no‐ tamment que le consente‐ ment des parents est néces‐ saire pour qu’un élève non binaire ou transgenre âgé de moins de 16 ans utilise le prénom ou le pronom de son choix.
Les trois districts ont adopté leur propre politique sur la mise en oeuvre de la politique 713. Leur modèle, qui repose sur les recom‐ mandations du défenseur des enfants et de la jeunesse, Kelly Lamrock, prévoit que les élèves à partir de la sixième année peuvent choi‐ sir le prénom et le pronom qu’ils veulent employer offi‐ ciellement.
Les districts scolaires et M. Lamrock estiment que la version révisée de la poli‐ tique 713 risque de contreve‐ nir à la Charte des droits et li‐ bertés, à la Loi sur les droits de la personne et à la Loi sur l’éducation.
La semaine dernière, le ministre Bill Hogan a informé les conseils d’éducation des trois districts francophones et du district anglophone de l'est qu’il supprimait leur poli‐ tique respective. Il leur a aussi donné la directive de retirer leurs politiques de leurs sites web respectifs.
Les districts francophones n’ont pas encore retiré leur propre politique. Ils ont pu‐ blié un communiqué, mardi, expliquant qu’ils n’ont pas encore eu l’occasion de se réunir pour discuter de leurs options. Une réunion, selon eux, pourrait avoir lieu dans les prochaines semaines.
Une indépendance affai‐ blie
En décembre dernier, le gouvernement a supprimé sa politique 126 qui exigeait qu'il finance les frais juri‐ diques des districts scolaires qui se trouvent en désaccord avec lui.
On n’était pas dans un mode continu où il fallait faire appel aux avocats et aux avis juridiques parce qu’on avait un gouvernement qui était un allié, qui tra‐ vaillait avec nous dans le même sens. Mais mainte‐ nant, on ne voit pas la même approche du gouvernement, ajoute Michel Côté.
Bill Hogan n’a pas ré‐ pondu à une demande d’en‐ trevue pour réagir aux pro‐ pos de M. Côté.
D’après les renseigne‐ ments d’Alix Villeneuve et de Jacques Poitras
que le projet doit être soumis d'abord à l'approbation de la Commission de l'escarpe‐ ment du Niagara, qu'il super‐ vise.
Les officiels du ministère vont continuer à collaborer étroitement avec les munici‐ palités concernées et les au‐ torités partenaires pour s'as‐ surer que les politiques du plan de l'escarpement du Niagara sont respectées du‐ rant le processus d'évalua‐ tion, dit-il dans une déclara‐ tion écrite.
D'après des renseigne‐ ments fournis par Mike Craw‐
ley de CBC News