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« On avait hâte! » : les premiers homardiers prennent la mer au Nouveau-Brunswick

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Il y avait de la fébrilité dans l’air mercredi matin au quai de Petit-Rocher. Les homardiers du secteur A de la zone 23, couvrant la région Chaleur, ont pris la mer sur le coup de 6 h.

Ce sont les seuls autorisés à pêcher pour le moment, en raison de conditions météo‐ rologiques défavorabl­es dans le reste de la zone 23.

Malgré un matin frisquet et le lever au petit matin, les pêcheurs étaient heureux de retrouver la mer pour la pro‐ chaine saison.

C'était le cas de Hilaire Ha‐ chey, 85 ans, qui n'en est pas à son premier départ.

Ça a l'air pas pire, dit suc‐ cinctement le pêcheur d'ex‐ périence.

Son fils Michel affirme qu'il avait bien hâte de prendre la mer, puisque pour lui et pour plusieurs, la pêche est beaucoup plus qu'un gagne-pain.

C’est pas juste une job, on aime ça, c’est à nous autres. C’est pas juste l’argent, c’est un style de vie, on attend pour ça chaque année.

Michel Haché, pêcheur

L'espoir de bonnes prises et de bons prix

Les pêcheurs rencontrés par Radio-Canada sont opti‐ mistes.

D’après moi, ça va être une très belle saison, l’année passée, on a perdu quelques journées à cause de la mé‐ téo. Mais d’après moi, cette année, le prix va être bon et la quantité va être bonne, af‐ firme Michael Comeau.

Charles Roy, de son côté, reste prudent.

On pourra dire juste à la fin juin, mais j’espère que ça va être une saison sécuritair­e pour tous les pêcheurs. Je leur souhaite de bonnes prises et de bons prix, in‐ dique le capitaine du bateau L'Acadien, qui en est à sa 28e année de pêche.

Une ambiance de fête

La musique à tue-tête, ils ont effectué les derniers pré‐ paratifs avant de larguer les amarres.

Des membres de la fa‐ mille des pêcheurs et des gens de la communauté se sont aussi présentés sur les lieux pour souhaiter bonne chance aux capitaines et aux employés de pont.

En visite dans la région, Marguerite Roy native de Pe‐ tit-Rocher, mais qui habite à Candiac, au Québec, était bien heureuse d'assister à son premier départ.

On va manger du bon ho‐ mard bientôt et c’est grâce à eux, et je souhaite une belle pêche fructueuse et qu’ils re‐ viennent sains et saufs!

Marguerite Roy

Les pêcheurs de la Pé‐ ninsule acadienne at‐ tendent

Le ministère des Pêches et des Océans recommande aux pêcheurs de prendre des précaution­s supplémen‐ taires, notamment de réduire le nombre de casiers qu’ils transporte­nt si c’est néces‐ saire.

Les pêcheurs du reste de la zone 23 doivent attendre que les vents se calment pour entreprend­re la pêche à leur tour. Les représenta­nts de l'industrie, de Pêches et Océans, d'Environnem­ent Ca‐ nada et de la Garde côtière canadienne vont en discuter le 2 mai.

La zone 23 au complet est constituée des eaux côtières du Nouveau-Brunswick qui s'étendent de New Mills, près de Dalhousie, jusqu’à toute la baie de Miramichi.

La saison de pêche dans la zone au complet se termi‐ nera le 1er juillet.

Avec des informatio­ns de Pierre-Philippe LeBlanc et Ré‐ al Fradette

système de traçabilit­é qui permet à l'État de surveiller la récolte en temps réel à l'aide de cartes magnétique­s ou de porte-clés.

Le Maine contrôle de près l’exportatio­n des civelles. Les agents de la patrouille mari‐ time surveillen­t l'emballage, pèsent les civelles et les scellent avec un sceau invio‐ lable. Ensuite, le service amé‐ ricain de la pêche et de la faune inspecte les conte‐ neurs à l'aéroport avant qu'ils ne quittent le pays.

Patrick Keliher dit qu'au‐ cune expédition n'a été falsi‐ fiée depuis la mise en place de ce système.

Au Canada, il n'y a aucune surveillan­ce fédérale de la chaîne d'approvisio­nnement de la civelle, de la récolte à l'exportatio­n, mais le minis‐ tère des Pêches et des Océans (MPO) affirme avoir lancé un examen complet de la façon dont la pêche est gé‐ rée.

Droits issus de traités

Le Maine a également ré‐ servé environ 22 % de son quota à ses quatre tribus au‐ tochtones reconnues par le gouverneme­nt fédéral.

Chuck Loring, le directeur des ressources naturelles de la nation Penobscot, située à 20 kilomètres au nord-est de Bangor, possède 48 permis, mais il croit que son peuple devrait en avoir encore plus.

Nous n'avons aucun pro‐ blème de dépassemen­t de quota. Nous avons été res‐ pectueux de ça, assure-t-il.

Lorsque la pêche est ou‐ verte, le Canada réserve une partie des captures aux peuples autochtone­s. Mais certains peuples autochtone­s affirment qu’ils ont le droit, issu d’un traité, de pêcher pour gagner leur vie conve‐ nablement, sans permis du MPO et malgré la fermeture de la pêche.

Patrick Keliher rapporte avoir reçu de très bonnes in‐ formations suggérant qu'il y a régulièrem­ent de la pêche non autorisée au Canada, et il affirme que le marché noir de l'anguille fait baisser les prix pour les pêcheurs du Maine, parce que les ache‐ teurs étrangers ne veulent plus payer le plein prix.

Le Canada est en retard

Le commissair­e est venu parler devant le comité séna‐ torial permanent des pêches et des océans du Canada le 21 mars et a décrit les chan‐ gements dans la pêche à la civelle du Maine.

Certains sénateurs ont été consternés par les progrès réalisés là-bas alors qu’au Ca‐ nada la pêche continue d’être violente. Plusieurs avaient des questions sur les coûts et les ressources associés aux réglementa­tions strictes du Maine.

Patrick Keliher a expliqué que l'État dirige les revenus des permis de pêche et les revenus d'une loterie pour de nouveaux permis qui vont vers un fonds de gestion de l'anguille. En 2024, 12 000 personnes ont payé 35 $ cha‐ cune pour avoir la chance d'obtenir les 14 nouveaux permis disponible­s, rappor‐ tant plus de 400 000 $ US à ce fonds de gestion.

Il croit que le Canada doit agir sur tous les fronts pour arriver aux résultats du Maine.

Il faut commencer par tout, dit-il. Si vous commen‐ cez à retirer des morceaux, vous commencez à perdre le contrôle.

Avec les informatio­ns de Kayla Hounsell de CBC

cher dans les poissonner­ies des Maritimes et d’ailleurs, les consommate­urs se sont plaints que si le homard res‐ tait cher, bien ça allait provo‐ quer une crise sur le marché, explique O’Neil Cloutier. Quel prix les consommate­urs sont prêts à payer? C’est toujours la grande question que se posent les industriel­s qui mettent en marché notre ho‐ mard.

L’offre de homard au Qué‐ bec et dans l’est du pays culminera au cours des pro‐ chains jours avec le début de la pêche au Nouveau-Bruns‐ wick et aux Îles-de-la-Made‐ leine. Les pêcheurs madeli‐ nots débarquent 60 % de tout le homard québécois.

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