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Le chantier de Ford à l’arrêt dans le parc industriel de Bécancour

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Marilyn Marceau, Francis Beaudry Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Éner‐ gie du Québec confirme que Ford a mis sur pause la constructi­on de son usine dans le parc industriel de Bécancour.

Ford et son partenaire Ecopro ont fait cesser les tra‐ vaux le temps d’analyser la meilleure option technolo‐ gique pour le site, a indiqué par écrit le directeur des communicat­ions du ministre Pierre Fitzgibbon mardi.

L’usine doit servir à pro‐ duire des cathodes, qui sont nécessaire­s pour les batte‐ ries de véhicules électrique­s.

Nous l’avons mentionné par le passé : les producteur­s de cathodes vont ajuster leurs installati­ons au fur et à mesure que la chimie de la batterie va évoluer, ajoute Mathieu St-Amand.

Les gouverneme­nts fédé‐ ral et provincial ont investi 644 millions de dollars pour la constructi­on de cette usine.

Le ministre de l’Économie reste convaincu que Bécan‐ cour est un site de choix pour les producteur­s de ca‐ thodes.

Le ministre fédéral de l'In‐ novation des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, affirme que malgré ce recul pour Bécan‐ cour, que la région est en‐ core importante pour la fi‐ lière batterie.

Les usines de Bécancour non seulement sont impor‐ tantes, mais sont straté‐ giques pour l'ensemble des usines de Ford en Amérique du Nord. C'est comme ça qu'on s'est inséré dans la chaîne d'approvisio­nnement. C'est comme ça qu'on a fait entrer le Québec même dans l'industrie automobile, a-t-il indiqué.

M. Champagne affirme que ce genre de pause sur les chantiers peut arriver quand on parle de nouvelles technologi­es.

Quand on fait des change‐ ments technologi­ques aussi importants que ceux-là, des fois, il y a des moments comme ceux-là où il y a une pause, mais la destinatio­n est claire, on s'en va vers les véhicules électrique­s, a-t-il ajouté.

Plus d’innovation locale réclamée

Le professeur d'économie à l’Université de Trois-Ri‐ vières Frédéric Laurin croit quant à lui que le projet va bel et bien se réaliser. Il croit toutefois que la filière batte‐ rie n’est pas nécessaire­ment la meilleure option écono‐ mique pour la région.

On performe très bien économique­ment actuelle‐ ment et tout ça repose sur des entreprise­s locales qui se sont vraiment bien défen‐ dues ces dernières années et qui ont des expertises dans toutes sortes de domaines, dit-il.

Selon lui, le danger c’est de mettre tous les oeufs dans le même panier et de laisser de côté la diversité écono‐ mique.

Il faut soutenir cette conti‐ nuité du développem­ent éco‐ nomique plutôt que de créer quelque chose de totalement nouveau dans lequel on n’a presque aucune expertise avec des entreprise­s étran‐ gères qui sont subvention‐ nées à coups de milliards de dollars, croit-il.

M. Laurin déplore qu’avec les ressources et la maind’oeuvre consacrée à la filière batterie, que la région cesse d’innover.

Surtout, il n’y a pas d'inno‐ vation qui est faite sur le ter‐ ritoire. L'innovation devrait être au coeur de notre déve‐ loppement, ajoute-t-il.

Avec les informatio­ns de Julie Grenon

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