L’Alberta veut établir un centre de tests de forage géothermique
Le gouvernement provin‐ cial débloque 750 000 dol‐ lars pour étudier si l’Al‐ berta bénéficierait de la mise en place d’un centre de tests de procédés de fo‐ rage, en particulier dans le domaine de la géothermie.
L’étude de faisabilité, me‐ née entre autres par l’entre‐ prise Eavor Technologies, de‐ vra sélectionner un endroit et établir l’impact économique d’une telle installation.
Si la réponse est positive, le centre appelé Alberta drilling Accelerator pourrait accueillir des entreprises souhaitant tester leurs équi‐ pements et techniques de fo‐ rage dès 2025.
Selon la ministre de l’Envi‐ ronnement et des Zones pro‐ tégées de l’Alberta, Rebecca Schulz, des pays comme les États-Unis, l’Islande et l’Alle‐ magne mènent des re‐ cherches sur les forages en profondeur. S’il voit le jour, le centre albertain serait le pre‐ mier du genre au Canada, af‐ firme-t-elle.
[Le centre] déclenchera des avancées pour la décou‐ verte de nouvelles technolo‐ gies et de nouveaux projets. Au final, cela va rendre l’éner‐ gie géothermique plus éco‐ nomique et plus rapide à dé‐ ployer ici et dans le monde, a-t-elle souligné lors de la conférence de presse.
Intérêt croissant pour la géothermie
Selon un rapport de la firme de données énergé‐ tiques Wood Mackenzie, l’ar‐ rivée de nouvelles tech‐ niques de production d’éner‐ gie géothermique a le poten‐ tiel de générer un investisse‐ ment annuel de 60 milliards de dollars américains jus‐ qu’en 2050. La géothermie suscite un intérêt accru puis‐ qu’elle pourrait fournir de l’électricité propre sans les problèmes d’intermittence du solaire et de l’éolien.
Selon Wood Mackenzie, les coûts de production doivent cependant encore di‐ minuer de 30 à 60 % pour être compétitifs.
L’entreprise albertaine Ea‐ vor Technologies espère bien que le centre de tests alber‐ tains puisse aider à cet objec‐ tif.
Nous devons faire nos dé‐ monstrations sur le terrain. Le solaire et l’éolien sont des technologies plus matures qui ont eu le temps de faire baisser leur coût de produc‐ tion. Nous sommes encore aux débuts de l’innovation d’une nouvelle industrie, a fait valoir Jeanine Vany, la co‐ fondatrice d’Eavor.
L’entreprise a ainsi déve‐ loppé sa technologie de géo‐ thermie en Alberta, mais en débute la commercialisation en Allemagne et aux ÉtatsUnis où les subventions et la présence plus répandue rendent les projets plus ren‐ tables.
Le président-directeur gé‐ néral d’Eavor Technologies, John Redfern, estime que la province a un avantage concurrentiel sur les autres pays. Le plus important, quand vous testez une tech‐ nologie, c’est le coût du fo‐ rage. Aucun autre endroit n’est aussi efficace et aussi bon marché que l’Alberta.
Selon le gouvernement provincial, le centre de tests devrait aussi aider aux déve‐ loppements d’autres techno‐ logies utilisant le forage, comme le stockage du car‐ bone, l’hélium et l’extraction de minéraux rares.