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Mise à pied à l’usine de Témiscamin­g : le maire craint un exode des travailleu­rs

- Jean-Marc Belzile

Le maire de la municipali­té de Témiscamin­g Pierre Gin‐ gras estime que la ferme‐ ture d’une division de l’usine de l’entreprise fores‐ tière Rayonier Advanced Materials (RYAM) aura des conséquenc­es majeures sur sa municipali­té.

Il craint que les 275 per‐ sonnes mises à pied le 2 juillet prochain décident de quitter la ville avec leur fa‐ mille.

Ça va avoir un impact ma‐ jeur sur nos citoyens, notre ville et toute la région en fait. Ici on est une ville mono in‐ dustrielle, explique d’entrée de jeu le maire de Témisca‐ ming Pierre Gingras.

Ce dernier a rencontré des représenta­nts de l’entre‐ prise RYAM mardi matin. Les informatio­ns qu’il a obtenues sont loin d’être rassurante­s, selon lui. Il estime que plu‐ sieurs citoyens risquent de quitter sa municipali­té à court terme.

Ils nous ont déjà dit qu’ils vont l'entretenir à l’hiver pro‐ chain, donc ça veut dire que ce n'est pas prévu à très court terme. Je suppose que les employés qui vont perdre leur emploi, il doit y en avoir déjà qui sont en train d’écrire leur curriculum vitae, croit le maire de cette municipali­té de 2368 habitants.

Pierre Gingras dit avoir discuté avec le député de

Rouyn-Noranda-Témisca‐ mingue Daniel Bernard afin de tenter de trouver des so‐ lutions pour diminuer l’im‐ pact de cette fermeture sur la municipali­té.

L’industrie est en péril au Témiscamin­gue, il va falloir agir rapidement dans ce dos‐ sier

Pierre Gingras, le maire de Témiscamin­g

Une annonce due inatten‐

Le directeur québécois du syndicat Unifor, Daniel Clou‐ tier, est fort surpris de la dé‐ cision de l'entreprise fores‐ tière Rayonier Advanced Ma‐ terials de mettre à pied 275 personnes à son usine de Té‐ miscaming.

Daniel Cloutier estime que le discours de l’em‐ ployeur a rapidement changé depuis décembre dernier.

« RYAM avait annoncé qu’ils mettaient en vente plu‐ sieurs actifs de l’usine. Ce qu’ils nous disaient à ce mo‐ ment c’est qu’ils voulaient se départir de ce qui n’était pas leur core business et ils vou‐ laient conserver uniquement la production de cellulose », explique-t-il.

Rayonier a finalement an‐ noncé lundi, une fermeture complète de la division cellu‐ lose pour une durée indéter‐ minée tout en continuant de tenter de vendre les 2 autres divisions, soit la production de carton et de pâte à haut rendement.

Ils nous annoncent une voix complèteme­nt diffé‐ rente, ils ferment la cellulose et gardent le reste. Ça nous surprend et ça soulève un paquet de questions pour lesquelles on va tenter d’avoir des réponses, affirme Daniel Cloutier.

Il estime que rien ne laisse présager une réouver‐ ture de l’usine à court terme.

Alors qu’on termine l’hi‐ ver, ils nous ont dit qu’ils pre‐ naient les dispositio­ns pour chauffer durant l’hiver. On a compris entre les lignes que ça voulait dire au moins tout le restant de l’année, y com‐ pris très tard dans l’année prochaine. Ils ne nous ont pas créé d’espoir à court terme, explique-t-il.

Le directeur national d’Unifor craint aussi des conséquenc­es sur la munici‐ palité de Témiscamin­g.

Ça crée un grand senti‐ ment d’inquiétude. Juste l’an‐ nonce de l’an passé comme quoi ils voulaient vendre les autres unités de production sur le site avait créé un im‐ pact sur le marché immobi‐ lier, j’imagine qu’aujourd’hui c’est encore pire, explique-til.

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