Une entente pour éviter une rupture de services en imagerie médicale en Outaouais
Devant le risque d’une rup‐ ture imminente de services d’imagerie médicale en Ou‐ taouais, l’Alliance du per‐ sonnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) a annoncé mardi avoir si‐ gné une entente avec le gouvernement du Québec.
Selon le syndicat, ce pacte vise à atteindre la parité en matière de rémunération glo‐ bale avec l’Ontario pour le personnel en imagerie médi‐ cale des hôpitaux de Hull et de Gatineau.
Cette entente est une ex‐ cellente nouvelle pour la ré‐ gion de l’Outaouais, qui ris‐ quait d’être privée de ser‐ vices essentiels. On dit de‐ puis longtemps que la solu‐ tion à la pénurie de maind’oeuvre passe par des me‐ sures importantes d’attrac‐ tion et de rétention du per‐ sonnel, et on espère que cette entente en fera la dé‐ monstration, a réagi le pré‐ sident du syndicat qui repré‐ sente plus de 65 000 membres, Robert Comeau.
C’est un exemple dont le gouvernement pourra tirer des apprentissages pour toutes les régions souffrant d’un grave manque de maind’oeuvre.
Robert Comeau, président de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux [extrait du communi‐ qué de l’APTS]
Récemment, une pétition a circulé sur Internet deman‐ dant au gouvernement du Québec d’intervenir à la suite de l’annonce du départ immi‐ nent de trois technologues en imagerie médicale de l’hô‐ pital de Hull vers l’Ontario. Ces départs menaçaient le bon fonctionnement des ser‐ vices d’imagerie médicale en Outaouais.
Le ministre de la Santé et des Services sociaux du Qué‐ bec, Christian Dubé, a quali‐ fié cette entente de geste de plus pour attirer et retenir les technologues dans la région de l'Outaouais et protéger les services à la population, a-t-il écrit sur le réseau social X.
Dans le même message, il a indiqué d'entrée de jeu avoir posé plusieurs gestes dans le même sens au cours des dernières semaines en compagnie de ses collègues Sonia LeBel et Mathieu La‐ combe, qui occupent respec‐ tivement les postes de prési‐ dente du Secrétariat du Conseil du Trésor et de mi‐ nistre responsable de la ré‐ gion de l'Outaouais.
La concurrence de l'On‐ tario
L’entente prévoit des me‐ sures incitatives pour at‐ teindre une parité relative de rémunération globale avec l’Ontario, dont une bonifica‐ tion de 10 % du salaire pen‐ dant la période estivale et un montant forfaitaire annuel de 22 000 $, accordés aux personnes s’engageant à ef‐ fectuer 2,5 heures de travail additionnelles par semaine, selon le syndicat.
Ces mesures particulières seront offertes aux profes‐ sionnels et aux techniciens du secteur de l’imagerie mé‐ dicale des hôpitaux de Hull et de Gatineau pour les deux prochaines années.
Les membres de l’APTS de la région sonnent l’alarme depuis des années, alors que notre expertise quitte le Qué‐ bec pour l’autre côté de la ri‐ vière des Outaouais. Notre réalité frontalière est enfin considérée, mais nous sommes aussi inquiets pour plusieurs autres secteurs, dont les milieux ruraux, où l’exode est tout aussi impor‐ tant, et dont il faudra s’occu‐ per. Nous devons mettre en place des solutions générales plutôt que d’éteindre des feux une fois que le brasier devient impossible à maîtri‐ ser, a ajouté la représentante nationale de l’APTS en Ou‐ taouais, Christine Prégent, qui dit vouloir poursuivre les discussions avec le gouverne‐ ment.
La signature de cette en‐ tente ne fait pas que des heureux.
Le Syndicat des profes‐ sionnels en soins de l'Ou‐ taouais se dit choqué de voir le gouvernement dénouer les cordons de la bourse alors qu'il demande de meilleures conditions pour ses membres depuis des années.
La présidente du syndicat, Karine D'Auteuil, note que l'Outaouais a obtenu un sta‐ tut particulier entre autres en raison du manque de finan‐ cement en santé, mais que l'enveloppe qui doit pallier ce problème n'y est pas consa‐ crée. Il faut mettre des me‐ sures, oui pour le salaire, mais également pour des conditions de travail, dit-elle.
« Et avec cette enveloppe budgétaire du statut particu‐ lier, on pourrait mettre en place des projets pour des équipes de soins suffisantes et augmenter la qualité des soins […] un supplément sa‐ larial pour venir améliorer pour être compétitif avec l'Ontario », ajoute Mme D’Au‐ teuil.
Une « première étape » selon le CISSS de l'Ou‐ taouais
De son côté, le Centre in‐ tégré de santé et des services sociaux (CISSS) de l’Ou‐ taouais a décliné la demande d’entrevue de Radio-Canada. Dans une déclaration écrite, elle dit que ces incitatifs fi‐ nanciers visent à maintenir une présence renforcée dans les départements d'imagerie où les besoins sont les plus pressants, répondant ainsi à l'urgence de la situation, no‐ tamment au centre de trau‐ matologie de l'hôpital de Hull.
Cette mesure apporte une solution immédiate à la crise qui sévit, ajoute-t-il. Il s'agit d'une première étape dans la résolution à long terme de la crise de main-d'oeuvre qui a un impact significatif sur le CISSS de l'Outaouais et ses différents secteurs. Notre établissement est reconnais‐ sant des efforts du gouverne‐ ment pour mettre rapide‐ ment en place cette solution, démontrant ainsi qu'il prend au sérieux la situation pré‐ caire de la main-d'oeuvre dans notre région, en parti‐ culier en raison de la proxi‐ mité frontalière avec l'Onta‐ rio.
Avec les informations de Camille Kasisi-Monet et Rémi Authier
vues. Il faut que l'on change le délai cible si la situation ne va pas.
Dre Desindes se veut éga‐ lement rassurante quant à l'attente pour les consulta‐ tions. Elle précise que les de‐ mandes sont codées. Si on a une suspicion de cancer, une masse aux ovaires, un sai‐ gnement postménopause, ce sont des consultations qui vont être codées pour être vues à l'intérieur d'un mois.
Lorsque la condition de la patiente semble moins ur‐ gente, le temps d'attente peut être de plus de deux ans.
Selon la Société des obs‐ tétriciens et gynécologues du Canada (SOGC), 78 000 consultations gynécologiques sont actuellement en attente au Québec.
L’Ontario et le Québec sont les provinces où l'accès à des soins gynécologiques est le plus difficile, soutient la directrice générale de la SOGC, la Dre Diane Fran‐ coeur.