La mécanique de l’ombre, un polar d’espionnage qui connaît ses classiques
L'engrenage se referme... pour notre plus grand plai‐ sir. À voir sur ICI Télé le sa‐ medi 4 mai, à 1 h 05
L’histoire est banale comme la pluie. Duval, em‐ ployé sans histoire au point d’en être beige, souffre d’épuisement professionnel. Mais deux ans plus tard, après s’être remis et avoir aussi vaincu une dépendance à l’alcool, un coup de télé‐ phone mystérieux change sa vie. On lui propose un nouvel emploi. L’argent coulera à flots s’il accepte de retrans‐ crire scrupuleusement des enregistrements audio, sur une machine à écrire, de 9 h à 18 h, dans un appartement vide qu’il ne doit pas quitter…
Des références à gogo…
L’engrenage qui se ferme implacablement, re‐ l’in‐ nocent qui doit souffrir, l’at‐ mosphère mystérieuse et prenante… Oui, Thomas Krui‐ thof connaît autant sa gram‐ maire du cinéma que ses classiques du film d’espion‐ nage. Et ce n’est que son pre‐ mier film!
La direction photo ver‐ dâtre et confinée, suscitant un sentiment claustrophobe? Et voilà pour la touche La vie des autres. Un crime décou‐ vert par l’écoute? C’est le sou‐ venir de Blow Out qui se ré‐ veille. De l’espionnage à di‐ mension humaine, sans ex‐ plosion ni effets spéciaux? Tinker, Taylor, Soldier, Spy. L’arrière-fond politique et le côté David contre Goliath? Bonjour Les trois jours du condor et Erin Brokovich.
… qui n’empêchent pas l’originalité
Oui, l’ombre
La mécanique de connaît ses clas‐ siques. Mais cela ne l’em‐ pêche absolument pas d’exis‐ ter par lui-même, comme un polar aussi glacé que rigou‐ reux, très sûr de ses effets. Petites touches fantastiques, scénario qui ménage de l’es‐ pace à quelques étrangetés accrocheuses, musique sourde et angoissante, dé‐ cors minimaux mais évoca‐ teurs :
le film tisse plus qu’habile‐ ment sa toile, pour nous lais‐ ser aussi intrigués que hale‐ tants.
Un François Cluzet inat‐ tendu
Bien sûr, la présence quasi constante de François
Cluzet (aux côtés des tout aussi solides Denis Podaly‐ dès et Sami Bouajila) aide grandement.
Trimballant son air de monsieur Tout-le-Monde qu’il pimente d’un charisme éton‐ nant, donnant sans cesse l’impression qu’il n’est pas dupe, l’acteur apporte une densité passionnante à son personnage d’homme ordi‐ naire.
Et si La mécanique de l’ombre laisse son dernier tiers être parasité par quelques rebondissements trop spectaculaires pour être honnêtes, il reste un film qui réussit son coup en s’en te‐ nant aux bonnes vieilles re‐ cettes qui fonctionnent tou‐ jours aussi bien : ambiance anxiogène, pas de flafla, récit prenant, travail soigné et bons acteurs. Le noir, parfois, ce n’est pas plus compliqué que cela.
La mécanique de l’ombre, sur ICI Télé le 4 mai, à 1 h 05
La bande-annonce (source : YouTube).