Dans une galaxie a 25 ans : cinq faits que vous ne saviez pas sur la série culte
La série culte
Dans une ga‐ laxie près de chez vous, qui
célèbre ses 25 ans, est au coeur d’une minisérie docu‐ mentaire sur Crave animée par l'humoriste Matthieu Pepper. Voici cinq faits sur‐ prenants qu’on y apprend sur cet ovni télévisuel qui a marqué le petit écran avec sa proposition décalée et son humour absurde. 1. La série a failli ne ja‐ mais voir le jour
Les auteurs de la série, Claude Legault et Pierre-Yves Bernard, se sont butés à de nombreuses portes fermées avant que leur projet ne soit accepté par un diffuseur. La première mouture de la sé‐ rie, une bible de 90 pages qui esquissait les grandes lignes de l’intrigue, a été écrite en 1991, et était initialement destinée aux adultes.
On a soumis [les textes] à tout le monde et la réaction était unanime : ça ne mar‐ cherait jamais au Québec, ra‐ conte Pierre-Yves Bernard dans la série documentaire.
Quelques années plus tard, le document s’est re‐ trouvé sur le bureau de Mo‐ nic Lessard, vice-présidente à la programmation du Canal Famille de 1994 à 2000. Elle a donné le feu vert à un épi‐ sode pilote, à condition qu’il soit adapté pour les adoles‐ cents et tourné en français international, parce que plu‐ sieurs parents dénonçaient à l’époque le relâchement du langage à la télévision.
[Canal Famille] était sur le bord de nous flusher.
Claude Legault, coauteur de Dans une galaxie près de chez vous
Présenté devant un petit groupe, l’épisode a été un échec total, mais Canal Fa‐ mille était trop engagée fi‐ nancièrement dans le projet pour faire marche arrière. La chaîne a donc reculé sur le français international avant de donner son aval au tour‐ nage de la première saison. Les 13 premiers épisodes ont été diffusés à l’hiver 1999, mais la réaction initiale du public a été plutôt tiède.
Le miracle s’est finalement produit à l’été de la même année, lorsque Dans une ga‐ laxie a été rediffusée en boucle pour remplir la grille horaire de Canal Famille. Les enfants n’étaient plus à l’école et [Canal Famille] a fait jouer Galaxie cinq ou six fois par jour. Et là, ça a levé, se souvient Pierre-Yves Bernard. La chaîne finira par deman‐ der le double d'épisodes pour la deuxième saison.
2. Guy Jodoin a audi‐ tionné pour jouer Brad Spitfire
Charles Patenaude, Brad Spitfire, Valence Leclerc, Fla‐ vien Bouchard, Bob Dieu‐ donné Marcellin, Pétrolia Pa‐ renteau Stanislavski, Serge 1 à 19… La distribution derrière ces personnages est au‐ jourd’hui imprimée dans la mémoire collective, mais sa mise en place a nécessité un véritable jeu de chaises musi‐ cales. Seul le rôle de Bob avait été écrit sur mesure pour Didier Lucien.
Au départ, Guy Jodoin avait auditionné pour jouer le détestable Brad Spitfire, alors que Stéphane Crête avait reçu une demande pour incarner l’honorable ca‐ pitaine Charles Patenaude. La production a finalement décidé d’interchanger les deux acteurs, un choix qui s’avérera payant pour la dy‐ namique comique.
La comédienne et prépa‐ ratrice de jeu Danielle Fi‐ chaud, nommée aux César en 2022 pour son rôle dans Aline, a par ailleurs fourni une aide précieuse aux inter‐ prètes à titre de répétitrice pour la série. Le premier exercice qu’elle leur a sug‐ géré était de se trouver un animal totem, qui serait en phase avec leurs person‐ nages respectifs.
Ainsi, l’attitude du capi‐ taine Patenaude devait évo‐ quer celle d’un chien berger, alors que Valence Leclerc était clairement une lionne. Brad avait une espèce de côté hyène/serpent, ça aidait à créer un jeu postural aussi, ajoute Stéphane Crête.
3. Une publicité de bière a retardé l’apparition de Flavien Bouchard
Le personnage de Flavien Bouchard, incarné par Claude Legault, n’a fait son apparition qu’au sixième épi‐ sode de la première saison, ce qui n’était pas prévu dans le scénario. En vérité, l’acteur était en pleine campagne de promotion pour la bière La‐ batt lorsque le tournage de Dans une galaxie a débuté.
Le CRTC [Conseil de la ra‐ diodiffusion et des télécom‐ munications canadiennes] in‐ terdit à un acteur qui fait une pub de bière de jouer en même temps dans une émis‐ sion pour enfants, explique Pierre-Yves Bernard. C’était le contrat le plus payant que j’avais eu de ma vie, qui payait mon loyer. Alors j’ai cassé mon contrat, mais les publicités devaient jouer pendant quelques semaines encore, ajoute Claude Le‐ gault.
Finalement, le scénario a été adapté afin de justifier l’absence de Flavien pendant les six premiers épisodes, les membres de l'équipage expli‐ quant qu’il était en période de régénérescence depuis
son départ de la Terre.
4. La première journée de tournage a duré près de 20 heures
Les membres de la distri‐ bution se rappellent encore à ce jour la chimie extraordi‐ naire qui régnait sur le pla‐ teau de Dans une galaxie, une symbiose qui a mis du temps à s'installer. La pre‐ mière saison a été vraiment un enfer, admet Pierre-Yves Bernard.
Le premier jour de tour‐ nage, qui a duré 19 heures, a été particulièrement pénible, selon toutes les personnes impliquées. Tout était encore à construire, autant le rythme des répliques que le ton de la série. On ne connaissait pas le show, [le réalisateur] Pierre Théorêt ne connaissait pas le show non plus. On ne l’avait jamais ex‐ périmenté, souligne Claude Legault. On est sortis de là absolument brûlés, morts.
Je me rappelle avoir pris une bière à la fin de tournage du premier épisode avec Di‐ dier [Lucien] à côté des loges, et le soleil était levé, se sou‐ vient Paul Ahmarani, qui a in‐ carné Falbo Gotta dans la première saison.
5. L’écriture du troisième film de la saga Dans une galaxie va bon train
Dans le deuxième épisode de la série documentaire, Matthieu Pepper et Claude Legault font passer des audi‐ tions (plus ou moins sé‐ rieuses) à différents inter‐ prètes en vue d’une troisième adaptation cinématogra‐ phique de la série, après les deux premiers volets sortis en 2004 et en 2008.
Parmi les personnes audi‐ tionnées, on compte notam‐ ment Julie Perreault, Rosalie Bonenfant et Louis Cham‐ pagne réincarné en Elvis, comme dans l'épisode 17 de la saison 2. On ne sait pas si les interprètes réussiront à décrocher un rôle, mais une chose est certaine, les au‐ teurs travaillent bel et bien à l’écriture d’un troisième film, dont le développement était à la traîne depuis une pre‐ mière annonce en 2017.
Pierre-Yves Bernard et Claude Legault l’ont d’ailleurs confirmé lors du visionne‐ ment de presse de la série documentaire à Montréal, lundi. Selon l’interprète de Flavien Bouchard, il faudra probablement patienter jus‐ qu’à 2025 pour une sortie en salles.