L’art engagé selon des étudiants shawiniganais
Le Carrefour Jeunesse de Shawinigan a lancé un défi de taille à six étudiants. Ceux-ci devaient créer une oeuvre d’art sous le thème de l’engagement. Ce thème a d’abord donné du fil à re‐ tordre aux étudiants, mais avec l’aide d’artistes établis de la région, ceux-ci ont réussi à créer des oeuvres uniques qu’ils ont exposées au trou du Diable.
L'exercice a donné lieu à une multitude d'interpréta‐ tions.
L'engagement, ça peut vouloir dire plusieurs choses en même temps… et chacune se l’est approprié à sa propre façon, indique Amy Richard, l’une des exposantes.
Pour elle, l’engagement a pris un sens bien personnel. Sur sa toile, on peut voir une main qui laisse aller quelque chose. C'est un engagement à rester fidèle à soi-même et à ses valeurs de laisser aller ce qui est mauvais pour nous, affirme-t-elle.
Certains ont créé des toiles sur lesquelles figu‐ raient des éléments de la na‐ ture comme une cascade ou des abeilles. D'autres ont in‐ corporé des éléments indus‐ triels comme une usine ou une tour de bureaux.
Frédérique Lafontaine, de son côté, a eu recours à des bouts de ficelles multicolores pour représenter les racines d’un arbre.
Selon Amy Richard, les échanges entre les partici‐ pants ont aussi été très pro‐ ductifs. Les partages qu'on a ensemble, ça permet de ré‐ véler bien des choses et nous apporter différents points de vue, dit-elle.
Un exercice ardu et gra‐ tifiant
Le parcours n’a pas été de tout repos pour les jeunes, selon Timothée Langlois, or‐ ganisateur de l'exposition. Ils avaient de la difficulté à concevoir comment ils pou‐ vaient être engagés dans leur art, indique-t-il.
Frédérique Lafontaine a vécu cette difficulté. Elle a eu besoin de quelques séances de travail afin de bien cerner le concept de l’exposition.
Le thème m'intimidait beaucoup. Je me demandais ce que j’allais faire avec le terme engagé. [...] Au final il fallait juste que je croie en moi.
Frédérique Lafontaine, ex‐ posante
C’est justement pour aider les étudiants à bien saisir le thème que le Carrefour jeu‐ nesse a fait appel à trois ar‐ tistes établis de la région.
Émilie Duchene est une de ces artistes. Elle s’est dite charmée par son expérience avec les jeunes. Ils croient en des choses, ils ont des convictions. J'ai trouvé ça su‐ per nourrissant. En tant qu'artiste, de voir la relève dans la région c'est ça qu'on veut, affirme-t-elle.
M. Langlois indique que l’initiative avait pour but de rejoindre les jeunes du Cé‐ gep d'une façon différente. Être engagé c’est un sujet qui est très porteur à leur âge… c’est souvent là qu’on va dé‐ couvrir le militantisme et dé‐ couvrir nos valeurs, dit-il.
Il estime que le processus a porté ses fruits. On voit qu'ils ont compris et ils ont fait transparaître leur enga‐ gement à travers leur art, a-til indiqué.