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Pas de baisse de taux en vue, au grand dam de Joe Biden

- Gérald Fillion

La hausse du coût de la vie ébranle les gouverne‐ ments. Même s’ils ne sont responsabl­es que d’une pe‐ tite partie de la poussée in‐ flationnis­te, ils sont deve‐ nus depuis deux ans le dé‐ versoir de tout le stress fi‐ nancier qui frappe une bonne partie de la popula‐ tion.

Il n’est donc pas étonnant d’entendre des leaders poli‐ tiques exprimer publique‐ ment leur espoir de voir les taux d’intérêt baisser. À six mois des élections aux ÉtatsUnis, je pense que Joe Biden doit prier pour des baisses de taux.

Joe Biden n’a pas le luxe du temps, contrairem­ent à Justin Trudeau, qui en a en‐ core un peu devant lui. Si on fait de la stratégie à deux sous, on peut imaginer que les libéraux canadiens es‐ pèrent secrètemen­t l’élection de Donald Trump aux ÉtatsUnis pour ajouter aux com‐ paraisons entre leur adver‐ saire conservate­ur Pierre Poi‐ lievre et le leader républicai­n.

Plus fondamenta­lement, le premier ministre Trudeau se dit sans doute que la baisse des taux d’intérêt tant attendue au Canada, à partir de juin ou de juillet, pourrait l’aider à retrouver les faveurs de la population. Des mé‐ nages soulagés par plusieurs baisses de taux pourraient avoir l'impression que leur si‐ tuation financière s’améliore, ce qui pourrait calmer, du même coup, leur anxiété fi‐ nancière et peut-être, inci‐ demment, leur insatisfac­tion face au gouverneme­nt.

Au Québec, François Le‐ gault goûte lui aussi aux ef‐ fets négatifs de la hausse du coût de la vie sur l’humeur des électeurs, même s’il a di‐ minué les impôts et s'il a en‐ voyé des chèques à la popu‐ lation en 2022. Quand l’infla‐ tion s’emballe, comme on l’a vu depuis deux ans, il n’y a pas beaucoup de politicien­s qui vont trouver grâce aux yeux des citoyens, peu im‐ porte leurs actions. Ils de‐ viennent en réalité les pre‐ miers responsabl­es du stress financier généralisé.

Pas de baisse de taux en vue aux États-Unis

Au coude-à-coude dans les sondages avec Donald Trump, Joe Biden a besoin, plus que jamais, de plusieurs baisses du taux directeur de la Réserve fédérale améri‐ caine pour donner de l’air aux ménages ou pour à tout le moins donner l’impression aux Américains que leur si‐ tuation financière s’améliore et qu’il y a un peu d’espoir à l’horizon. Mais cela doit se produire rapidement.

Ce n’est pas le message envoyé par la Réserve fédé‐ rale américaine, toutefois. La Fed a annoncé mercredi après-midi qu’elle maintient son taux directeur dans une fourchette de 5,25 à 5,5 %. Et compte tenu de la bonne te‐ nue de l’économie, il semble de plus en plus évident que la banque centrale va at‐ tendre encore un certain temps avant de diminuer son taux directeur.

Il faudra sans doute plus de temps que prévu, a dit Je‐ rome Powell en point de presse mercredi, avant d’avoir la certitude que le taux d’inflation se dirige bien vers la cible de 2 %. Il ne se‐ rait donc pas approprié de baisser les taux, a-t-il ajouté, tant que le niveau de confiance nécessaire n’aura pas été atteint.

Le président de la Réserve fédérale dit qu’il y a un manque de progrès dans la lutte contre l'inflation. Et il semble acquis que les taux pourraient demeurés élevés plus longtemps qu’attendu. Certains économiste­s évoquent des taux stables pour l’ensemble de 2024 alors qu’on s’attendait en‐ core, tout récemment, à trois baisses d’ici la fin de l’année.

D’autres économiste­s évoquent maintenant une baisse du taux directeur en décembre. Ce serait donc après l’élection présidenti­elle, alors que le vote aura lieu le 5 novembre.

La Fed et l’élection prési‐ dentielle

En réponse à une ques‐ tion d’une journalist­e, Jerome

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