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Des résidents de Lac-Kénogami s’inquiètent du prix qu’ils devront payer pour leur terrain

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Après des années de lutte, une quinzaine de résidents de Lac-Kénogami pourront devenir propriétai­res du terrain sur lequel se trouve leur maison, puisque le moratoire sur les transac‐ tions de terres publiques mis en place après le dé‐ luge vient d'être levé par Québec. Mais les citoyens ne sont pas au bout de leur peine : ils s’inquiètent maintenant pour le prix qu'ils devront payer.

Bruno Simard a le secteur Lac-Kénogami tatoué sur le coeur. Il habite dans l’arron‐ dissement de Jonquière, à Sa‐ guenay, depuis 1978. Si sa ré‐ sidence située sur la rue Si‐ mard lui appartient, il doit malgré tout en louer le ter‐ rain depuis ce temps.

Depuis 25 ans, on a payé des droits de location qui sont énormes!, s’exclame le retraité.

Trois ans après les inon‐ dations marquantes de 1996, le ministère provincial des Ressources naturelles de l'époque avait mis un frein à la vente de terres intramuni‐ cipales dans son quartier pour pouvoir mener des tra‐ vaux de reconstruc­tion des rives.

Quelques années plus tard, Bruno Simard avait formé une associatio­n avec ses voisins pour dénoncer la poursuite du moratoire mal‐ gré la fin des travaux. Il se ré‐ jouit aujourd'hui de le voir enfin levé, même si des in‐ quiétudes demeurent en ce qui a trait au prix qui sera fixé pour son terrain.

Un terrain autour d’un lac, c’est reconnu comme étant recherché, alors est-ce que c’est la valeur marchande sur laquelle on va se fier? Est-ce que c’est la valeur de spécu‐ lation ou valeur de l'évalua‐ tion municipale? Et de quelle année? De cette année ou du moment où j’ai fait ma de‐ mande d’achat il y a quinze ans? , se questionne-t-il.

Tous ces chiffres-là sont à regarder. Il faut voir ce qu’il est intelligen­t de faire.

Bruno Simard, résident de Lac-Kénogami

Déduction impossible

Bruno Simard déplore que tous les loyers qu’il a dû sortir de sa poche ne soient pas pris en compte lors de la transactio­n. En 2019, il rap‐ portait à Radio-Canada de‐ voir débourser 3400 $ par année en frais de location.

La mairesse de Saguenay, Julie Dufour, partage sa dé‐ ception.

Ville de Saguenay avait quand même milité depuis des années pour que lors de la levée du moratoire, tous les paiements des baux de location puissent être dé‐ duits du prix des terrains, mais ce n’est pas le cas, sou‐ ligne-t-elle.

Selon l'élue, la fin du mo‐ ratoire est tout de même une étape à célébrer. C’est quand même une bonne nouvelle, on peut regarder vers le fu‐ tur.

Les résidents comptent se réunir dans les prochaines semaines pour déterminer les actions à entreprend­re. Ils comptent solliciter de nou‐ veau les élus municipaux et provinciau­x pour que l'acqui‐ sition demeure abordable.

La ministre responsabl­e de la région du SaguenayLa­c-Saint-Jean, Andrée Lafo‐ rest, n'a pas répondu à nos demandes d'entrevue.

D'après un reportage de Catherine Paradis

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