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Des syndicats déplorent un contexte économique difficile pour les travailleu­rs

- Mathieu Berger

Des syndicats et des orga‐ nismes de la région ont profité de la Journée inter‐ nationale des travailleu­ses et des travailleu­rs pour dé‐ noncer les défis de la pénu‐ rie de main-d'oeuvre et le contexte économique diffi‐ cile dans lequel les em‐ ployés doivent actuelle‐ ment naviguer. Et la hausse du salaire mini‐ mum n'y changera rien, se‐ lon eux.

En conférence de presse à Rimouski mercredi pour sou‐ ligner l'événement, le pré‐ sident du Conseil régional FTQ Bas-Saint-Laurent-Gas‐ pésie-Îles-de-la-Madeleine, Roger Harvey, a notamment déploré l'annonce la semaine dernière de la fermeture par Desjardins de dix centres de services au Bas-SaintLaure­nt.

Toujours selon le syndicat, une cinquantai­ne d'employés de la région ont dû quitter leur emploi chez Telus der‐ nièrement.

Il ne faut pas négliger que ce sont des emplois de qua‐ lité avec de bonnes condi‐ tions. Ça fait mal pour une région comme le Bas-SaintLaure­nt, commente M. Har‐ vey.

Le contexte économique difficile amplifie la situation, selon lui. Il manque de loge‐ ments, le coût de la vie, l'épi‐ cerie qui coûte cher... Vous faites l'épicerie, vous aussi. Vous savez comment ça se passe. On a augmenté le sa‐ laire minimum, mais on sait que ce n'est vraiment pas suffisant, ajoute le président syndical.

Le 1er mai coïncide en ef‐ fet avec la hausse de 50 cents du salaire minimum, qui atteint maintenant 15,75 $ l'heure au Québec.

Le coordonnat­eur d'Action populaire Rimouski-Neigette, Michel Dubé, considère cette augmentati­on comme nette‐ ment insuffisan­te pour sortir les travailleu­rs de la pau‐ vreté.

On a fait des calculs et ça ne permet pas à la personne de sortir de la pauvreté. La personne travaille et doit al‐ ler bien souvent à la banque alimentair­e quand même.

Michel Dubé, coordonna‐ teur d'Action populaire Ri‐ mouski-Neigette

Son organisme demande plutôt que le salaire mini‐ mum soit augmenté à 22 $ l'heure.

En plus de ça, ces tra‐ vailleurs ont peu de forma‐ tion offerte, peu d'avantages sociaux, de régime de re‐ traite, des trucs comme ça. Donc, au-delà du taux ho‐ raire, les conditions dans les‐ quelles ces gens-là travaillen­t sont misérables, estime M. Dubé.

Mobilisati­on à Rivièredu-Loup

Pendant ce temps, une cinquantai­ne de personnes se sont rassemblée­s au parc Blais de Rivière-du-Loup à l'occasion de la Journée inter‐ nationale des travailleu­ses et des travailleu­rs. Déjà en grève sociale cette semaine, plusieurs organismes com‐ munautaire­s bas-laurentien­s ont pris part à cette mobilisa‐ tion.

On revendique un salaire décent pour se sortir de la pauvreté, résume Emma‐ nuelle Boisvert, co-coordon‐ natrice de la Corporatio­n de développem­ent communau‐ taire des Grandes-Marées, une entité qui regroupe 64 organismes communauta­ires des régions de Rivière-duLoup, du Témiscouat­a et des Basques.

Elle accuse le gouverne‐ ment Legault de se déres‐ ponsabilis­er face aux difficul‐ tés que traverse le milieu communauta­ire. On fait beaucoup de travail dans le communauta­ire qui est sou‐ vent délaissé par le gouver‐ nement.

Les salaires ne montent pas en fonction du coût de la vie qui augmente, se désolet-elle, évoquant la crise du lo‐ gement et le coût élevé du panier d'épicerie.

Le problème du manque de travailleu­rs

La fin de l'année 2023 a été marquée au Québec par une série de grèves du Front commun, qui représente plus de 400 000 employés de la fonction publique au Qué‐ bec.

Malgré des améliorati­ons sur le plan salarial, le pro‐ blème de la pénurie de tra‐ vailleurs est toujours bien vi‐ vant, selon la présidente lo‐ cale du syndicat de l’Alliance du personnel profession­nel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) Bas-Saint-Laurent, Johannie Blais.

Elle juge que le gouverne‐ ment devrait écarter la priva‐ tisation au profit de meilleures conditions de tra‐ vail dans le secteur public.

Ce dont il faut qu’on se souvienne, c’est qu’il y a des gens qui travaillen­t en double et en triple, juste‐ ment pour essayer le plus possible de pallier la pénurie de main-d'oeuvre, raconte Mme Blais.

Maintenant, il va falloir qu’on trouve des solutions at‐ trayantes pour que les gens restent et veuillent continuer à travailler pour les services publics. Ça va passer par ra‐ mener des gens du privé vers le public. On va avoir besoin de cela, croit-elle.

Avec les informatio­ns de Fabienne Tercaefs

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