275 mises à pied à Témiscaming : Québec promet d’aider les travailleurs
La ministre de l’Emploi de la Solidarité sociale Kateri Champagne Jourdain as‐ sure que ses services vont accompagner les 275 tra‐ vailleurs de l’usine de Té‐ miscaming qui perdront leur emploi le 2 juillet.
L’entreprise forestière Rayonier Advanced Materials (RYAM) a annoncé lundi la fermeture complète de la di‐ vision cellulose pour une du‐ rée indéterminée.
La ministre Champagne Jourdain dit avoir demandé la mise en place d’un comité d’aide au reclassement.
« Via ce comité, on vient en aide aux travailleurs tou‐ chés notamment pour leur offrir des services de requali‐ fication, d’aide à l’emploi ou de formation selon leurs be‐ soins », explique-t-elle en en‐ trevue à Radio-Canada.
La ville de Témiscaming est une ville mono indus‐ trielle, ce qui signifie parfois que si les travailleurs changent d’emploi, ils pour‐ raient devoir déménager dans certains cas. La ministre assure en être pleinement consciente.
« Je suis une femme de ré‐ gion, de la Côte-Nord. Je comprends l’attachement que les gens peuvent avoir pour leur région et ce désir de vouloir rester quand on est installé qu’on a un bon emploi, on veut rester chez nous. Ce qu’on veut s’assurer, c’est de tout mettre en place, de tout faire pour que les tra‐ vailleurs qui le souhaitent puissent demeurer au Témis‐ camingue », ajoute la mi‐ nistre.
Elle affirme qu’elle de‐ meure en contact avec le dé‐ puté de Rouyn-Noranda-Té‐ miscamingue, Daniel Ber‐ nard, afin de prendre des mesures le plus rapidement possible et venir en aide aux travailleurs qui perdront leur emploi.
Des échos à l’Assemblée nationale
Le député libéral de Pon‐ tiac et porte-parole de l’oppo‐ sition officielle en matière de forêts, André Fortin a ques‐ tionné la ministre des Res‐ sources naturelles et des Fo‐ rêts, Maïté Blanchette Vézina concernant la fermeture de l’usine de Témiscaming lors de la période de questions à l’Assemblée nationale.
« 275 travailleurs dans une municipalité qui compte 2300 âmes, c’est immense. C’est de la détresse, c’est une perte de revenus immense, c’est une perte de valeurs des maisons, c’est un impact sur toute l'économie fores‐ tière. Madame la ministre, elle était la première à devoir protéger cette usine, qu’estce qu’elle a fait pour protéger les travailleurs de Rayonier », a demandé le député André Fortin.
La ministre Blanchette Vé‐ zina s’est dite désolée de la situation et que son gouver‐ nement s’attendait à des mo‐ ments difficiles dans l’indus‐ trie forestière.
« Avec les baisses de pos‐ sibilités forestières qu’on a annoncées suite aux feux de forêt, on savait qu’il y aurait des impacts dans certaines régions du Québec, notam‐ ment en Abitibi-Témisca‐ mingue », a répondu la mi‐ nistre en affirmant avoir mis en place un comité intermi‐ nistériel pour répondre à ces impacts économiques an‐ noncés.
Le ton a par la suite monté entre la ministre Blan‐ chette Vézina et le député li‐ béral André Fortin.
« Si la ministre pense que c’est juste la possibilité fores‐ tière l’enjeu pour cette usine et pour les autres, elle n'est pas juste dans le champ, elle est rendue dans le territoire des fausses balles » a rétor‐ qué le député André Fortin.
« Ce que les travailleurs, les élus locaux veulent savoir, c’est que la ministre travaille à protéger leurs emplois, pas juste qu’on va travailler sur la qualification après ça, c’est réparer les pots cassés. Qu’est-ce qu’elle fait pour protéger les emplois fores‐ tiers au Québec? », a-t-il de‐ mandé par la suite.
« Il y a un contexte écono‐ mique qui est difficile pour les entreprises forestières. (...) Pour cette usine-là, il y a également une décision d’af‐ faires. Chaque dossier on le prend vraiment de manière distincte, mais on veut ac‐ compagner et soutenir la fi‐ lière forestière, c’est impor‐ tant pour le développement de nos régions et je suis contente de voir que le Parti libéral se lève enfin pour par‐ ler de la Forêt », a répondu la ministre.