Les pharmaciens de la N.-É. subissent du harcèlement
L’Association des pharma‐ cies de la Nouvelle-Écosse lance une nouvelle cam‐ pagne contre le harcèle‐ ment.
La PDG de l'Association, Allison Bodnar, affirme que le harcèlement, l'intimidation et les menaces physiques contre les pharmaciens sont en hausse ces dernières an‐ nées.
Des gens ont jeté leurs médicaments d'ordonnance à la tête d'autres personnes et ça a simplement eu un im‐ pact sur la santé mentale et le bien-être physique de nos membres, admet la PDG. Ça doit simplement cesser!
L'Association, qui repré‐ sente plus de 1500 profes‐ sionnels en pharmacie en Nouvelle-Écosse, a récem‐ ment mené un sondage sur le harcèlement au travail. Sur les 700 membres qui ont ré‐ pondu, plus de la moitié ont été victimes d'une forme de harcèlement au cours de l'an‐ née écoulée.
Allison Bodnar indique que ces expériences arrivent à un personnel épuisé, ce qui a conduit à une augmenta‐ tion des taux d'invalidité et de congés de maladie et, par conséquent, à une pénurie de personnel.
Elle ajoute que c’est un problème auquel les phar‐ macies de tout le pays sont confrontées.
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C'est un peu terrifiant et nous constatons la même chose dans le secteur des soins de santé, dit-elle. Nous avons des gens simplement fatigués et qui quittent la profession. Ils ne trouvent pas de joie, ils ne se sentent pas en sécurité et ils disent que ça suffit.
C'est pourquoi l'associa‐ tion a lancé KindRx, une cam‐ pagne qui vise à rappeler au public que les professionnels en pharmacie sont là pour ai‐ der et ne méritent pas d'être harcelés.
La campagne est accom‐ pagnée d'un nouveau code de conduite pour les patients qui a été distribué aux phar‐ macies de la province. Il dé‐ crit la manière dont les pa‐ tients doivent se comporter et ce à quoi ils peuvent s'at‐ tendre s'ils sont traités dans une pharmacie.
Allison Bodnar croit qu’une part du harcèlement provient du manque de com‐ préhension du rôle chan‐ geant des pharmaciens en Nouvelle-Écosse.
Les pharmacies ont élargi leur champ de pratique pour améliorer l’accès aux soins de santé dans la province.
Allison Bodnar dit que même si les pharmaciens sont ravis des nouvelles res‐ ponsabilités, elle croit que le public doit être mieux in‐ formé de ce qu'ils peuvent et ne peuvent pas traiter comme maladies.
Soit les gens sont en co‐ lère parce que nous ne pou‐ vons pas faire tout ce qu'un médecin peut faire, soit ils sont en colère parce que nous en faisons plus qu'ils ne le pensent, explique-t-elle.
Nous avons besoin que le public se souvienne que ces gens devant eux font de leur mieux pour eux, et qu'il n'est tout simplement pas appro‐ prié d'exprimer leurs frustra‐ tions et leur colère à l'égard du système.
Graham MacKenzie, qui est pharmacien depuis 31 ans, n’est pas surpris par les résultats du sondage.
Il dit que c'est difficile d'imaginer un pharmacien qui, en un an, n'a pas vécu une expérience difficile avec un patient.
Il se considère chanceux de travailler dans une petite pharmacie à Baddeck, en Nouvelle-Écosse, où il est rare qu'une situation tourne à la violence.
Il est tout de même conscient du problème et rappelle que les patients ont leur rôle à jouer pour minimi‐ ser les frustrations.
Avec les informations de Cassidy Chisholm de CBC