Un buffet à 33 200 $ pour un événement du RTC

Le Réseau de transport de la capitale (RTC) a octroyé un contrat de 33 200 dol‐ lars à la boucherie Le Bou‐ can pour un événement de reconnaissance des em‐ ployés tenu les 27 et 28 septembre 2023. La facture comprend le service trai‐ teur offert au siège social du RTC et au centre Métro‐ bus pour les 1800 em‐ ployés.

D’emblée, la porte-parole du RTC Raphaëlle Savard in‐ dique que l’événement ne sera pas reconduit cette an‐ née dans un souci de saine gestion financière alors que le budget du RTC repose sur un équilibre précaire. L'évé‐ nement représentait un montant d'environ 18 $ envi‐ ron par employé.

C'est une grosse dépense, lance le chef de l'opposition à l'hôtel de ville, Claude Ville‐ neuve. Après avoir entendu la présidente du RTC aujour‐ d'hui dire qu'il n'y a pas de gras à couper, je trouve qu'il n'y a peut-être pas beaucoup de gras, mais il y a du bacon manifestement.

C'est mal venu de deman‐ der aux gens de payer davan‐ tage pour leurs services, de demander au gouvernement de financer davantage le RTC quand on peut se payer des choses comme ça.

Claude Villeneuve, chef de l'opposition officielle à Qué‐ bec

Claude Villeneuve trouve très particulier que les diri‐ geants du RTC ne semblent pas se poser de questions avant d'autoriser de dépenses.

telles

Souligner le travail des employés

La conseillère de Limoilou Jackie Smith ne partage pas l'avis de Québec d'abord.

La cheffe de Transition Québec ne croit pas qu'annu‐ ler un tel repas améliora réel‐ lement les finances du RTC.

C’est pas en coupant 18 $ par employé par année qu’on va sauver notre service de transport en commun. Ne plus investir dans la recon‐ naissance de nos employés risque plutôt d’avoir l’effet in‐ verse et c’est justement le genre de décision déplorable que le RTC est obligé de prendre, croit l'élue.

La reconnaissance des employés est un outil puis‐ sant pour la rétention et l’augmentation de leur pro‐ ductivité. C'est une pratique répandue chez tous les em‐ ployeurs sérieux que d’offrir des moments conviviaux à leurs employés afin d’aider au moral et à l’esprit d’équipe, a réagi Jackie Smith.

Tasses à 33 900 $

Ce contrat n’est pas sans rappeler les 33 900 dollars engagés par le RTC pour l’achat de tasses corpora‐ tives, une dépense que le maire de Québec avait quali‐ fiée de difficilement justi‐ fiable.

En novembre, une étude réalisée par HEC Montréal évaluait que le RTC était parmi les sociétés de trans‐ port qui dépensaient le plus en frais de gestion au pays, au 6e rang, avec plus de 16 % des dépenses dédiées à l’ad‐ ministration.

La présidente du RTC af‐ firme quant à elle que 87 % du budget du RTC est consa‐ cré à la prestation de service.

Le cabinet de la mairie n’a pas souhaité commenter le dossier.

Avec la collaboration d'Olivier Lemieux