Radio-Canada Info

Une artiste métisse de Sainte-Geneviève transmet sa culture à travers le perlage

- Magalie Chinchilla Chaput

Melanie Gamache, une ar‐ tiste franco-manitobain­e, est passionnée par la trans‐ mission de sa culture mé‐ tisse. Pour faire sa part, elle offre des ateliers de perlage informatif­s.

Plusieurs participan­ts es‐ timent que ces ateliers sont une expérience spéciale.

Melanie Gamache pra‐ tique le perlage depuis 10 ans. Cette artiste, qui est ori‐ ginaire de Laurier, transmet l’histoire et la culture métisse grâce à son entreprise Borea‐ lis Beading.

Lors d’un atelier offert la semaine dernière, les anec‐ dotes de Mme Gamache étaient centrées sur les liens de la ceinture traditionn­elle, de l’art, du chariot et du bi‐ son avec la culture métisse.

Pour l’artiste franco-mani‐ tobaine, ses ateliers lui per‐ mettent de transmettr­e les histoires des gardiens du sa‐ voir et des aînés.

Je trouve que je donne une voix aux ancêtres qui ne sont pas ici, maintenant, et qui n’avaient peut-être pas une voix pour dire ce qu’ils voulaient.

Melanie Gamache, artiste métisse franco-manitobain­e

Tisser l’histoire métisse et l'apprentiss­age du perlage est un parcours que Melanie Gamache a à coeur. Selon elle, ceux qui savent faire du perlage ne sont pas nécessai‐ rement conscients des connexions qui existent entre cette forme d’art et les peuples métis.

C’est fantastiqu­e que les gens apprennent le perlage, mais on peut mieux faire pour partager nos histoires de culture, dit-elle.

Elle se dit heureuse lorsque les participan­ts de ses ateliers partent avec une meilleure compréhens­ion qu'ils n'avaient auparavant.

En plus de l'aider à trans‐ mettre ses connaissan­ces culturelle­s aux autres, ses ateliers lui permettent égale‐ ment d'explorer ses racines.

Le perlage m'a donné l’oc‐ casion de me connecter da‐ vantage avec mes ancêtres et ma famille, dit Mme Ga‐ mache. J’ai toujours su que j'étais métisse, mais ça m'a donné la chance de plonger profondéme­nt et d'en ap‐ prendre plus.

L’artiste, qui habite à Sainte-Geneviève, propose aussi chez elle une expé‐ rience plus compréhens­ive, intitulée Perlage, A Métis

Voyage. Elle y raconte diffé‐ rentes histoires qui ont des liens avec la nature.

Un événement enrichis‐ sant

Rachel White-Simard a participé à l’atelier offert le 25 avril dernier. Cette femme métisse affirme que cette ex‐ périence représente la récla‐ mation.

L'habitante de La Broque‐ rie a remarqué une am‐ biance calme parmi la quin‐ zaine de participan­tes.

Il y avait de la curiosité quand Mme Gamache par‐ lait, il y avait beaucoup d'in‐ térêt dans ses histoires, ra‐ conte-t-elle. C'était vraiment plaisant d'être aux alentours de femmes qui sont en train d'utiliser leur coeur et leurs mains pour faire de la beauté.

Je me sens connectée à mon héritage, aux femmes dans ma famille, puis aussi aux femmes dans ma com‐ munauté.

Rachel White-Simard, par‐ ticipante à l’atelier de perlage

Sa fille, Gabrielle SimardNade­au, se dit satisfaite de la plongée dans l'histoire qu’elle a reçue à travers l’atelier de Mélanie Gamache.

Je ne m'attendais pas à en apprendre plus au sujet de la culture métisse; c'était vrai‐ ment bien, dit-elle. On part avec plus d'informatio­ns.

L’atelier de perlage a aussi permis à Gabrielle SimardNade­au de se reconnecte­r avec sa propre culture.

Je me sens plus proche de mon héritage; ça l'allume toujours un petit feu, ex‐ plique-t-elle. Il y a beaucoup de personnes qui veulent en apprendre aussi, ce n'est pas juste pour les personnes mé‐ tisses.

C'est vraiment bien de re‐ trouver une communauté, puis de voir quelque chose que mes enfants peuvent ap‐ prendre aussi, ajoute-t-elle. C’est spécial.

avait toujours dans notre ba‐ gage des chansons à boire qui venaient de vieux réper‐ toires français. On sortait ça, et on s'amusait avec ça.

Une richesse

Pour Jasmine Lemonde, ce partage devient une ri‐ chesse. Les hommes qui chantent les voix les plus graves, je trouve ça super, parce qu’ils ont beaucoup plus d'expérience que nous et ils nous racontent souvent des souvenirs de quand ils étaient plus jeunes, dans les Petits Chanteurs, précise-telle. Je trouve ça vraiment en‐ richissant de pouvoir en‐ tendre ce qui a un peu changé à travers les années, ce qui est différent, ce qui s'est amélioré. Puis, on se dit “Oh my God”, c'était vraiment comme ça avant!

Les plus vieux qui sont là pour nous, c'est un beau ca‐ deau.

Jasmine Lemonde, alto, Les Petits Chanteurs de la Maîtrise du Cap

Des traditions qui per‐ durent

Si le répertoire des Petits Chanteurs de la Maîtrise du Cap a été bonifié au gré du temps de chant populaire, certaines traditions sont res‐ tées, précise Claire Bisaillon : les camps d’été et d’hiver, les tournées de concerts dans différents pays, la promesse inspirée du mouvement scout et le fameux cri de ral‐ liement : “Chante! À plein coeur!” qu’on a encore.

Depuis une trentaine d’an‐ nées, la directrice musicale, qui est d’abord arrivée dans la chorale comme directrice adjointe au milieu des an‐ nées 1990, est témoin d’ins‐ tants précieux.

Il y a des fois en classe, comme ce matin, on pratique notre concert, on fait un petit extrait et j'ai des frissons par‐ tout, partage-t-elle. Il y a aussi des moments de grâce où on sent que tout le monde chante ensemble, on vit la même émotion, des moments où on fait de la musique, pas juste des notes, pas juste des mots. C'est une symbiose qui s'installe entre tout le monde.

Je pense que les gens ne savent pas à quel point on est chanceux de vivre ça. Moi, en tout cas, je me sens chanceuse de vivre ça.

Claire Bisaillon, directrice musicale, Les Petits Chan‐ teurs de la Maîtrise du Cap

En plus d’avoir dirigé sur scène ses Petits Chanteurs aux côtés du regretté JeanPierre Ferland pour souligner les 50 ans de l’album Jaune, en 2011, Claire Bisaillon cite un concert avec l’Orchestre symphoniqu­e de Trois-Ri‐ vières (OSTR) parmi les sou‐ venirs qui l’ont marquée.

Le Requiem de Fauré avec Jacques Lacombe et l'OSTR pour nos 50 ans, c'était un moment fabuleux aussi, garde-t-elle en mémoire.

Pour les 60 ans du choeur, la directrice musicale se sou‐ haite d’autres instants extra‐ ordinaires, avec un orchestre de chambre et les voix de plusieurs anciens qui s’entre‐ mêlera avec celle des chan‐ teurs actuels pour faire vi‐ brer la cathédrale de l’As‐ somption de Trois-Rivières.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada