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Six décennies d’émotions pour Les Petits Chanteurs de la Maîtrise du Cap

- Katy Cloutier

Les Petits Chanteurs de la Maîtrise du Cap célèbrent cette année 60 ans de chant choral dans un concert réunissant sur scène plus d’une centaine de choristes actuels et an‐ ciens, accompagné­s par une quinzaine de musi‐ ciens d’un orchestre de chambre.

Le concert, présenté le 4 mai à la cathédrale de l’As‐ somption de Trois-Rivières, soulignera les six décennies d’histoire des Petits Chan‐ teurs avec des pièces qui ont marqué les choristes, autant issues du registre classique que du répertoire populaire.

Fondée en 1963-1964, la Maîtrise du Cap compte cette année environ 75 choristes : 42 élèves de la 4e à la 6e an‐ née du programme de chant choral de l’école de musique Jacques-Hétu composent le choeur principal. Une quin‐ zaine d’entre eux sont des élèves du secondaire et l’en‐ semble compte tout autant de chanteurs ténors, bary‐ tons et basses.

Parmi eux, Jasmine Le‐ monde, 12 ans, lance, avec des étoiles plein les yeux : C'est vraiment enrichissa­nt, parce que la maîtrise, c'est plein de personnali­tés, de gens différents, qui s'unissent pour une chose : pour chanter ensemble et unir nos voix.

Je trouve que c'est vrai‐ ment quelque chose de très beau.

Jasmine Lemonde, alto, Les Petits Chanteurs de la Maîtrise du Cap

L’élève de 6e année recon‐ naît l’influence du chant cho‐ ral dans son parcours sco‐ laire. Je suis arrivée en 4e an‐ née, explique la jeune chan‐ teuse alto. Au début, je n'étais pas trop sûre d'être dans ce programme-là, mais finalement, c'était le meilleur programme pour moi.

Elle a choisi un autre art de la scène pour ses études secondaire­s, l’art dramatique, dès l’automne prochain, à l’école secondaire Chavigny de Trois-Rivières.

La famille des Chanteurs Petits

La préadolesc­ente a déve‐ loppé un fort sentiment d’ap‐ partenance au choeur made‐ linois, qui a été intensifié pendant la préparatio­n du concert Aladdin dans les der‐ nières semaines, dans lequel elle interpréta­it une autre Jasmine, au statut de prin‐ cesse.

C’est une grande famille, répond-elle spontanéme­nt. Pour les plus jeunes qui ar‐ rivent en 3e année, les plus grands ne vont pas être là pour les juger. Non, ils vont être là pour les épauler, pour les aider à trouver la mesure dans la partition lors des pra‐ tiques. On va vraiment les ai‐ der à s'élever. C'est ça qu'on fait entre nous, et je trouve ça vraiment super magni‐ fique.

Ce sentiment d’être en fa‐ mille est partagé par d’autres choristes. Certains font même partie du clan depuis les premières années. C’est le cas de Robert Langis, qui a été un Petit Chanteur de la fin des années 1960 au début des années 1980. J’ai com‐ mencé vers l’âge de 9 ans jus‐ qu’à 22 ou 23 ans, se sou‐ vient-il.

Il a quitté la région pen‐ dant près d’une quarantain­e d’années, le temps de ses études et de mener sa car‐ rière. De retour à Trois-Ri‐ vières en 2021 après sa re‐ traite, il s’est joint à nouveau à la chorale, à titre de chan‐ teur baryton. Dès sa pre‐ mière répétition, un moment précis l'a empli d'émotions.

Le premier chant a été La Quête de Jacques Brel, et les enfants commencent avec “Rêver, d’un impossible rêve”, fredonne-t-il. À un moment donné, c’est à notre tour, et je n’ai pas été capable d’em‐ barquer, parce que les voix d’enfant, je trouvais ça trop beau. J’étais ému.

Quand tu es petit chan‐ teur, tu es petit chanteur toute ta vie.

Robert Langis, baryton, Les Petits Chanteurs de la Maîtrise du Cap

L’émotion est tout aussi forte pour Claire Bisaillon, di‐ rectrice musicale du choeur madelinois depuis 2001. Ce que les Petits Chanteurs re‐ présentent pour moi, c'est une grande partie de ma vie, parce que c'est beaucoup de temps, beaucoup d'investis‐ sements, mais c'est devenu une famille, exprime-t-elle, la voix nouée. C'est aussi voir des enfants qui évoluent, qui sont devenus des adultes que je revois, qui sont même devenus des amis. Ça repré‐ sente quelque chose de beau.

Des changement­s… et des anecdotes!

Au fil des années, la cho‐ rale a changé et s’est adaptée aux époques, pour mieux tra‐ verser le temps. Au départ, se souvient Robert Langis, les chanteurs étaient surtout as‐ sociés à la basilique du sanc‐ tuaire de Notre-Dame-duCap et aux missionnai­res Oblats de Marie Immaculée.

On était soutenus par les Oblats, et notre premier mandat, c'était de chanter aux messes du dimanche, re‐ trace le chanteur baryton. Par contre, on montait un ré‐ pertoire pour la saison des pèlerinage­s au sanctuaire. En revenant du camp d'été, on embarquait sur une sé‐ quence d'à peu près huit à dix concerts les mardis soir pour les pèlerins. Souvent, c'était des Américains, mais il y avait des gens d'un peu partout.

Leur répertoire était constitué de pièces variées. Il y avait du folklore, il y avait de la musique sacrée, pré‐ cise-t-il. Ça a toujours été un peu un équilibre entre les deux. On a aussi appris Mo‐ zart, Bach, Mendelssoh­n.

Quand je dis qu’on est ex‐ posés à la beauté, c’est aussi ça : une belle école qui te permet dans ta jeunesse de connaître tous les grands compositeu­rs.

Robert Langis, baryton, Les Petits Chanteurs de la Maîtrise du Cap

Il se remémore aussi cer‐ tains concerts spontanés, dans des restaurant­s ou des bars, quand il était plus vieux.

Parfois, on se retrouvait ensemble, quelques-uns, et on pouvait commencer à chanter comme ça, avec des gens autour, décrit-il. On

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