ECMA : Julie Aubé remporte le prix de l’enregistrement francophone de l’année
L’artiste acadienne Julie Aubé a remporté le prix de l’enregistrement franco‐ phone de l’année au lors de la première présentation des prix de l'Association de la musique de la côte Est (ECMA), jeudi, à Charlotte‐ town.
Julie Aubé
est primée pour son album Contente‐ ment, lancé en septembre 2022.
Les autres artistes franco‐ phones nommés dans cette catégorie étaient les suivants : Baie, pour Grand Bleu; Beauxmont, pour son album du même nom; Émilie Lan‐ dry, pour Enfiler mes bottes; et La Patente, pour dis des infidèles.
Le choeur Louisbourg, Émilie Landry ainsi que les groupes Sirène et matelot et la Famille LeBlanc sont en lice dans d’autres catégories.
Deux autres remises de prix auront lieu samedi et di‐ manche. L'événement se dé‐ roule au palais des congrès de Charlottetown.
Le para‐
Plusieurs artistes anglo‐ phones primés
Chez les artistes anglo‐ phones, le groupe Neon Dreams a remporté le prix de l'album de l'année pour son opus Love Child Baby Dol‐ phin.
Le groupe East Pointers, qui comptait sept nomina‐ tions, a gagné le prix du meilleur enregistrement de groupe pour son mini-album Safe in Sound.
L'auteure-compositrice-in‐ terprète Jenn Grant a reçu pour sa part le prix de l'au‐ teure-compositrice de l'an‐ née.
Le trophée pour le meilleur enregistrement solo a été remis à l'auteur-compo‐ siteur-interprète Tim Baker pour The Festival. Les ro‐ ckeurs celtiques Derina Har‐ vey Band ont quant à eux été choisis comme artistes de l'année par un vote popu‐ laire.
Parmi les autres gagnants figurent Good Dear Good (enregistrement rock pour Arrival) et KAYO (enregistre‐ ment R&B Soul pour Trip).
Avec des renseignements de la la Presse canadienne et de CBC
très peu à l’époque pour être soupçonné d’avoir les mau‐ vaises allégeances politiques.
Dans certains cas, ils at‐ trapaient effectivement des révolutionnaires commu‐ nistes, mais d’autres fois, il suffisait d’avoir le mauvais livre à la maison, explique le cinéaste. Comme un livre de Dostoïevski. Parce qu’il est Russe, c’était du commu‐ nisme, tout le monde était très surveillé.
Après avoir été agressée violemment par des soldats, Erzuli décide de quitter en douce le pays avec son fils Rico, pour finalement se re‐ trouver, via Chicago, dans un village du Québec, où elle trouve un travail comme en‐ seignante.
Le Québec, terre d'ac‐ cueil et d'hostilité
Au Québec, la mère et son fils sont hébergés par Cécile (Claire Jacques) et Bébert (Martin Dubreuil), qui les ac‐ cueillent chaleureusement, gavant Rico de crêpes à la mélasse. La grande ouver‐ ture d’esprit du couple contraste d’ailleurs avec celle d’autres habitants du village, comme Gabouri (Sylvain Massé) qui ne se gêne pas pour donner des surnoms ra‐ cistes au garçon.
Moi, je suis tombé sur un couple comme ça, d’un amour inconditionnel et sur‐ tout d’une curiosité, d’un amour de l’étranger, de l’in‐ connu. Ils étaient vraiment en amour avec ma mère, se souvient Henri Pardo.
Maintenant, Bébert n’ar‐ rive pas nécessairement à défendre le petit, il le met derrière lui mais il ne pos‐ sède pas ce qu’il faut pour dire "hey, non". Ils sont rem‐ plis de défauts, mais c’est pour ça qu’ils sont atta‐ chants, ils ont beaucoup d’amour.
Le talent brut de Rayan Dieudonné
Dans son premier rôle à vie, le jeune Rayan Dieu‐ donné est très convaincant dans la peau de Rico, qui comme lui a neuf ans et est né en Haïti. Il faut dire que les parcours de l’acteur et du personnage sont intrinsèque‐ ment liés.
Je ne m’attendais jamais à trouver quelqu’un qui a vécu une vie aussi similaire, je di‐ rais même qu’il en a peutêtre plus vécu que son per‐ sonnage, explique Henri Pardo. Quand on l’a rencon‐ tré, ça faisait deux ans qu’il était ici, il est passé à travers sept pays avant d’arriver au Canada par le chemin Rox‐ ham.
Le réalisateur souligne l’énorme sensibilité du jeune garçon, ainsi que son sens de l’écoute. C'est une personne qui s’adapte énormément bien. À cause de son par‐ cours, il a une vieille âme et il veut continuellement ap‐ prendre.
La mythologie haïtienne à l’honneur
Kanaval alterne entre le drame et la comédie, mais il fait aussi une grande place au fantastique avec ses réfé‐ rences à la mythologie haï‐ tienne, personnifiée dans l’ami imaginaire de Rico, un jeune garçon à cornes du nom de Kana. C’est l’une des seules échappatoires du nou‐ vel arrivant, complètement déboussolé par son déraci‐ nement et sa nouvelle réa‐ lité. À cause de son trauma, c’est juste ça qui le garde en vie. Sans ça, il tombe, illustre le réalisateur.
L’apparence de Kana est inspirée de la figure du lan‐ ceur de corde, un déguise‐ ment traditionnel des carna‐ vals haïtiens qui implique de s’enduire le corps d’un mé‐ lange de charbon écrasé et de sirop de canne.
Ça représente les pre‐ miers Africains qui se sont li‐ bérés du joug des colonisa‐ teurs. Ils ont des cordes au‐ tour des poignets, qu’ils fouettent contre le sol pour représenter les chaînes qu’ils ont fracassées, explique Henri Pardo.
Après avoir remporté le prix du meilleur film cana‐ dien BIPOC au TIFF en sep‐ tembre dernier, Henri Pardo espère maintenant que Ka‐ naval saura rejoindre le coeur du public québécois. Un des plus grands rêves, ce serait de le présenter en Haïti et ailleurs dans les Antilles, parce que là-bas, le réalisme merveilleux est très présent, conclut-il.
Rayan Dieudonné est en nomination aux prix Écrans canadiens 2024 dans la caté‐ gorie Meilleure interprétation dans un premier rôle (drame), tout comme Martin Dubreuil pour le meilleur rôle de soutien. Henri Pardo est en lice pour le prix de la Meilleure interprétation et le Prix John Dunning du meilleur premier long mé‐ trage.