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Sirop d’érable : des chercheurs d’Ottawa créent un test pour détecter la mauvaise sève

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Un nouveau test mis au point par des chercheurs de l'Université Carleton pour détecter la sève de mauvaise qualité est consi‐ déré comme une solution prometteus­e pour éviter que des milliers de litres de sirop d'érable ne se re‐ trouvent dans les égouts chaque printemps.

Un nouveau test mis au point par des chercheurs de l'Université Carleton pour dé‐ tecter la sève de mauvaise qualité est considéré comme une solution pour éviter que des milliers de litres de sirop d'érable ne se retrouvent dans les égouts chaque prin‐ temps.

La mauvaise sève est ap‐ pelée sucre de sève. Elle est presque impossible à détec‐ ter avant qu'elle ne soit transformé­e en sirop, selon le propriétai­re de la ferme Barkleyval­e à Chestervil­le, dans l’est ontarien.

On ne peut pas la goûter, on ne peut pas la sentir, on ne peut pas la voir. Elle n'ap‐ paraît qu'après avoir fait bouillir le tout, affirme Brian Barkley, qui exploite la ferme depuis 1974.

Le sirop qui en résulte possède un goût désa‐ gréable.

Cette incapacité à prédire le moment où la sève se dé‐ grade signifie que les produc‐ teurs doivent souvent inter‐ rompre leur travail bien avant la fin de la saison, ex‐ plique M. Barkley.

Ils risquent de ne pas pro‐ duire le sirop qu'ils pour‐ raient produire par crainte de devoir mettre toute la sève dans les machines, de la faire bouillir et tout le reste - et de ne pas pouvoir l'utiliser. C'est beaucoup de travail et de dé‐ penses inutiles.

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Une saison anor‐ malement précoce pour les érablières de l'Outaouais

Comment fonctionne le test?

Mis au point par le Labo‐ ratory for Aptamer Discovery and Developmen­t of Emer‐ ging Research (LADDER) de l'Université Carleton, le test consiste en l'utilisatio­n d'une bandelette similaire à un test COVID ou à un test de gros‐ sesse.

La bandelette est placée dans l'échantillo­n de sève et laissée pendant deux mi‐ nutes, après quoi une ou deux lignes apparaisse­nt. Deux lignes indiquent que l'échantillo­n est propre. Une ligne indique qu'il s'agit d'un bourgeon qui ne peut pas être transformé en sirop d'érable.

L'équipe de recherche a travaillé en étroite collabora‐ tion avec les producteur­s lo‐ caux pour mettre au point le test, indique Erin McConnell, une chercheuse ayant parti‐ cipé au projet.

Nous pouvons dire à des gens comme Brian que nous pouvons construire cet outil pour eux. [...] Nous tra‐ vaillons avec les producteur­s de sirop d'érable pour trou‐ ver ce qui est vraiment pra‐ tique.

Les vieux trucs ne sont pas aussi utiles

Les producteur­s de sirop d'érable s'appuient souvent sur des trucs de fermiers comme l'observatio­n des gi‐ roflées ou l'écoute des gre‐ nouilles dans le marais - pour déterminer si la sève est en‐ core utilisable ou non, note Brian Barkley.

Ces vieux trucs étaient étonnammen­t bons, a-t-il dit, mais ils se sont révélés moins fiables cette année.

Les conditions météorolo‐ giques sont tellement in‐ stables qu'il est impossible de s'y retrouver. Tout d'un coup, un grand nombre des anciens signaux sont deve‐ nus très aléatoires, a déclaré M. Barkley.

L'équipe du LADDER a mené des études sur le ter‐ rain avec plusieurs produc‐ teurs du côté ontarien de la vallée de l'Outaouais et du sud de l'Ontario. Elle espère étendre son étude à d'autres producteur­s de la province.

Selon M. McConnell, les résultats sont jusqu'à présent prometteur­s et l'équipe se prépare à effectuer les tests d'ici l'été prochain. L'année prochaine, nous espérons distribuer le kit de test à ces mêmes producteur­s et en faire participer des nouveaux à l'essai , indique-t-elle.

Shahad Abdulmawjo­od est membre de l'équipe de recherche et candidate au doctorat en chimie. Tombée amoureuse du sirop d'érable à son arrivée d'Irak il y a une dizaine d'années, elle avoue que le succès est deux fois plus doux.

Maintenant, je suis offi‐ ciellement canadienne, lance-t-elle fièrement. Je suis très heureuse d'avoir pu ap‐ porter mon aide.

Avec les informatio­ns d’Alex Dines, de CBC News

le tourisme et les oiseaux

Angela Tabak pense que le projet aurait des répercus‐ sions sur le tourisme.

La règle de la zone inter‐ dite suit un moratoire de sept mois sur l'approbatio­n des projets d'énergie renou‐ velable, après que le gouver‐ nement albertain a estimé que l'industrie se développai­t trop rapidement, menaçait l'agricultur­e et gâchait le pay‐ sage.

Une carte publiée en mars montre que la zone tampon s'étend sur toute la longueur des montagnes Rocheuses, jusqu'à Calgary à l'est et jus‐ qu'à la frontière américaine au sud. Selon John Kousinio‐ ris, le projet Riplinger de TransAlta aurait été situé à la limite de la zone d'exclusion.

Je crois vraiment que c'est ce projet qui a finalement dé‐ clenché le moratoire, alors qu'il était si évident que la si‐ tuation était complèteme­nt hors de contrôle, croit Mme Tabak.

Son groupe s'inquiète également de l'impact sur les oiseaux mortelleme­nt hap‐ pés par les pales des éo‐ liennes et sur d'autres ani‐ maux vivant dans le paysage riche en biodiversi­té de la ré‐ gion, que l'UNESCO a classée au patrimoine mondial en 1995.

Elle dit qu'elle n'est pas opposée aux énergies renou‐ velables, puisqu'elle vient d'installer des panneaux so‐ laires d'une valeur de 40 000 dollars sur sa propriété.

Selon Jason Wang, ana‐ lyste à l'Institut Pembina, un groupe de recherche et de réflexion sur le secteur de l'énergie, 57 projets d'une va‐ leur de 14 milliards de dollars sont touchés par les restric‐ tions relatives aux terres agricoles émises par le gou‐ vernement.

En dépit de l'impact sur les oiseaux, il rappelle que le changement climatique qui résulte de la combustion d'énergies fossiles risque d'avoir un effet dévastateu­r sur l'ensemble de la faune et de la flore de la planète.

Selon lui, le passage aux énergies renouvelab­les de‐ vrait être la priorité. Il ajoute que l'Alberta pourrait perdre des investisse­ments, en par‐ ticulier dans les régions de la province où il y a beaucoup de vent, comme près des montagnes.

Beaucoup de ces [investis‐ seurs] sont ceux qui ont déjà dit qu'ils pourraient envisa‐ ger d'autres territoire­s, dit M. Wang.

L'impact durable du mo‐ ratoire

Jason Wang fait remar‐ quer que les détails essen‐ tiels de nombreux projets en suspens n'ont toujours pas été communiqué­s. Selon lui, cela signifie que le moratoire récemment levé est toujours en vigueur, et il s'inquiète de l'impact sur les Premières Nations qui veulent prendre en main leurs besoins en énergie.

Le ministère albertain de l’Abordabili­té et des Services publics indique que les règles relatives au paysage visuel ont été élaborées sur la base des commentair­es des par‐ ties prenantes et de la ma‐ nière dont d'autres provinces ou états - comme la Colom‐ bie-Britanniqu­e, la Californie et le Royaume-Uni - ont abordé la question.

Un porte-parole du minis‐ tère a déclaré que les estima‐ tions de l'Institut Pembina ne sont que des spéculatio­ns et ne reflètent pas le nombre de projets soumis à la Com‐ mission des services publics de l'Alberta (AUC) ni le mon‐ tant des investisse­ments concernés. Selon lui, les nou‐ velles règles n'affectent pas les projets actuelleme­nt en cours, puisque des centaines d'éoliennes parsèment l'hori‐ zon près de Pincher Creek, en Alberta.

Ces nouvelles règles s'ap‐ pliquent à tous les nouveaux projets soumis au processus d'approbatio­n de Commis‐ sion des services publics de l'Alberta (AUC) à compter du 1er mars. Elles ne sont pas rétroactiv­es et ne s'ap‐ pliquent donc pas aux pro‐ jets existants, a formulé le ministre Nathan Neudorf dans un courriel.

L'AUC a déjà pris de nou‐ velles décisions concernant les demandes de projets, la grande majorité d'entre elles ayant été approuvées. Nous reconnaiss­ons que les Pre‐ mières Nations établissen­t leurs propres politiques d'uti‐ lisation des terres avec le gouverneme­nt fédéral pour les terres de réserve, et nos règles d'utilisatio­n des terres ne sont pas conçues pour s'appliquer à ces zones.

3 autres projets TransAlta en veilleuse de

TransAlta a mis en veilleuse trois autres projets, selon John Kousiniori­s : l'ins‐ tallation de stockage de bat‐ teries WaterCharg­er de 180 mégawatts près de Co‐ chrane, le projet éolien Tem‐ pest de 100 mégawatts au sud de Lethbridge et le géné‐ rateur Pinnacle de 44 méga‐ watts à l'ouest d'Edmonton.

Ces projets sont tous ex‐ posés à des degrés divers au libre marché et ont été mis en attente jusqu'à ce que nous recevions suffisamme­nt d'informatio­ns sur la future structure du marché et sur l'impact des changement­s sur les prix du marché qui en résultent, dit M. Kousiniori­s.

Selon lui, deux de ces pro‐ jets étaient très novateurs. Nous sommes très prudents avec l'argent de nos action‐ naires et nous n'investisso­ns pas dans ce type de projets si nous n'avons pas la certitude que nos attentes en matière de rendement seront satis‐ faites, affirme M. Kousiniori­s.

WaterCharg­er est un pro‐ jet de stockage de batteries de 180 mégawatts situé à 18 km à l'ouest de Cochrane qui devait être achevé cette an‐ née.

Pinnacle, un projet ther‐ mique de 44 mégawatts situé dans le comté de Parkland, en Alberta, devait produire environ 60 000 mégawatt‐ heures d'électricit­é à partir de 2025.

Tempest est un autre parc éolien que TransAlta a com‐ mencé à développer en 2006. Il s'agit d'un projet de 99 mé‐ gawatts situé à environ 15 km à l'est de Stirling, dans le comté de Warner.

Ces autres projets sont en attente, ils ne sont pas annu‐ lés, assure M. Kousiniori­s, en ajoutant que son équipe s'ef‐ force de les préserver et qu'elle les fera avancer une fois qu'elle aurait obtenu les clarificat­ions dont elle a be‐ soin. Il y a des choses qui pourraient être ressuscité­es et des investisse­ments qui pourraient être faits.

Avec les informatio­ns d’Omar Sherif, Rachel Ma‐ clean et de la Presse cana‐ dienne

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