Christian de la Cortina présente son ami Omar dans un nouveau documentaire
Le comédien et réalisateur Christian de la Cortina pré‐ sente son premier docu‐ mentaire Mon ami Omar :
la bataille d’un travailleur saisonnier, une
histoire qu’il a voulu raconter après ses recherches d’interprète pour jouer un travailleur saisonnier dans la série 5e
rang.
Au début, je voulais peutêtre présenter trois ou quatre cas, mais je trouvais que celui d'Omar était vrai‐ ment intéressant, puis il y avait trop de bonnes choses à raconter et je ne voulais pas passer à côté de ça, ex‐ plique le réalisateur, qui met en lumière les abus dont a été victime Omar, un tra‐ vailleur guatémaltèque qui est devenu son ami.
De cette manière, il sou‐ haitait illustrer en profon‐ deur un cas précis où les choses ne fonctionnaient pas, pour qu’on puisse bien comprendre à quel point les choses peuvent dégénérer. J’ai fait exprès de garder les employeurs d’Omar sans vi‐ sage pour qu’on puisse saisir qu’ils ne sont pas les seuls et que le problème est plus large que celui d’Omar, com‐ plète-t-il.
Les travailleurs saison‐ niers sont nombreux dans les fermes du Québec. C'est un sujet qu'on a peu abordé, autant en fiction qu'en docu‐ mentaire, explique le réalisa‐ teur, qui tenait à rencontrer de véritables travailleurs étrangers avant d’interpréter le rôle de l’un d’entre eux dans la série 5e rang.
Entre les tournages, j’avais eu l’occasion d’avoir une conversation avec un tra‐ vailleur et il m’avait dit qu’il n’avait pas le droit de me par‐ ler, que son patron ne voulait pas. J’ai trouvé ça bizarre.
Christian de la Cortina, co‐ médien et réalisateur
Une fiction qui parle de la réalité
Préoccupé par ce mo‐ ment, il a décidé de faire plus de recherches, puis l’idée du documentaire est arrivée. Il a également écrit un long-mé‐ trage de fiction, Undocumen‐ ted (Sin Papeles), qui traite de la vie de travailleurs mexi‐ cains sur une ferme laitière aux États-Unis, et qui sortira l’automne prochain. Il y a
Netflix, en ce moment, qui veut l'acheter, explique le réalisateur qui joue égale‐ ment un rôle dans le film. On espère que le deal va passer, car ce serait super bon pour nous, pour le film, pour la vi‐ sibilité de ce genre de sujet, si important.
Pendant la création de son documentaire, Christian de la Cortina a demandé l’aide de son équipe de 5e rang pour mettre en relief dans la série télé le type d’abus dont il a été témoin dans la réalité. La fiction et le documentaire sont parfois très proches et moi, c’était mon premier documentaire et j’avais besoin que la réalité soit exposée dans la fiction pour la rendre tangible pour les gens.
L'amitié véritable
L’amitié qui est née entre Christian et Omar est facile‐ ment perceptible dans le do‐ cumentaire, et ce n’est pas du cinéma. C’est un homme qui travaille fort pour sa fa‐ mille, explique le réalisateur. Il économise pour bâtir sa maison au Guatemala et pour que sa famille ait un bel avenir.
Pour lui, il était clair que des recherches seraient né‐ cessaires avant de commen‐ cer à interpréter un tra‐ vailleur saisonnier dans une