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Des collectivi­tés versent des milliers de dollars à des agences pour recruter des médecins

- Jemima Kalemba

Au Manitoba, des collectivi‐ tés sud-ouest de la pro‐ vince ont décidé de faire recours à des agences de recrutemen­t, en leur ver‐ sant des milliers de dollars afin de les aider à embau‐ cher des médecins. Ha‐ miota et Glenboro ont en effet suivi les pas de la mu‐ nicipalité de Killarney en engageant l’entreprise Wa‐ terford Global pour recru‐ ter des médecins pour leurs hôpitaux.

Selon le maire adjoint de la municipali­té de GlenboroSo­uth Cypress Ed Bedford, sa collectivi­té a été obligée d'en‐ gager cette entreprise afin de trouver un deuxième méde‐ cin alors que depuis peu, il n'y en avait plus aucun.

Nous n'avions plus que l'infirmière-praticienn­e, et il y a des limites à ce qu'elle peut faire.

Ed Bedford, maire adjoint de la municipali­té de Glen‐ boro-South Cypress

Glenboro-South Cypress, située à environ 160 kilo‐ mètres à l'ouest de Winnipeg, est une municipali­té d'un peu plus de 1100 habitants.

Killarney-Turtle Mountain et Hamiota sont également des communauté­s affectées par cette réalité.

Toutes deux déclarent avoir engagé Waterford Glo‐ bal, basée à Winnipeg, pour recruter des médecins.

Leur région sanitaire, Prai‐ rie Mountain, partage les coûts, qui peuvent aller de 90

000 à 150 000 $ par médecin.

Succès du recrutemen­t

C’est la deuxième fois que la municipali­té de KillarneyT­urtle Mountain, située à 50 kilomètres au sud-ouest de Glenboro, fait appel à Water‐ ford Global pour engager des médecins.

La première fois, c'était en 2016 et avec l'aide de l'entre‐ prise, elle a pu trouver deux praticiens.

Ils sont venus et ils sont restés. C'était formidable.

Janice Smith, mairesse de Killarney-Turtle Mountain

Selon la mairesse de Killarney-Turtle Mountain, la communauté devrait avoir cinq médecins, mais elle n'en a plus que deux.

Des médecins suppléants à court terme travaillen­t dans un certain nombre de com‐ munautés afin de combler quelques lacunes.

Cependant, pour le bien de la communauté, celle-ci a décidé d'engager à nouveau Waterford Global pour recru‐ ter trois médecins.

Nous pensons, en tant que conseil [ municipal] , qu'il était très important que nous prenions des mesures sup‐ plémentair­es pour nous as‐ surer que nous disposons d'un nombre suffisant de médecins dans notre hôpital, soutient Mme Smith.

La municipali­té de Ha‐ miota a aussi embauché Wa‐ terford Global, car elle sou‐ haite que le service des ur‐ gences du Hamiota Health Centre soit à nouveau ouvert à plein temps, afin d'aider les communauté­s voisines, qui elles n’en disposent pas de service d’urgences.

Selon le maire de Ha‐ miota, Randy Lints, la munici‐ palité désire travailler à la fois sur le recrutemen­t et la rétention.

On peut faire venir autant de médecins que l'on veut, mais s'ils ne restent pas, c'est toujours à refaire, souligne-til.

Hamiota ne disposait que deux médecins à temps plein et un médecin à temps par‐ tiel, a obtenu un médecin di‐ plômé à l’internatio­nal. Ce qui a permis à la commu‐ nauté d'avoir l'équivalent de 3,25 médecins à temps plein.

Selon M. Lints. Il aimerait en avoir cinq ou six.

Dans le but d’assurer la rétention, l'organisme Ha‐ miota Health Centre Founda‐ tion a également conclu un accord de retour au travail avec un étudiant en techno‐ logie de laboratoir­e du Red River College Polytechni­c de Winnipeg.

L'organisme contribue à fi‐ nancer les études de l'étu‐ diant en échange de la pro‐ messe qu'il travailler­a à Ha‐ miota après l'obtention de son diplôme.

Repenser les urgences

La région sanitaire sudouest du Manitoba, Prairie Mountain dispose de 18 ser‐ vices d'urgence opération‐ nels, mais seuls six sont ou‐ verts 24 heures sur 24.

Sur les 34 hôpitaux mani‐ tobains qui ont connu des fermetures temporaire­s de leur service d'urgence l'année dernière, 15 se trouvent dans cette région.

Selon sa directrice géné‐ rale, Treena Slate, il manque environ 80 médecins dans la région.

Je pense que le système en général, dans notre pays, a vraiment besoin d'exami‐ ner ce modèle historique de soins, c'est-à-dire l'hôpital de soins aigus avec la salle d'ur‐ gence et le médecin, ex‐ plique-t-elle.

Dans le passé, certaines communauté­s se sont asso‐ ciées pour ouvrir leurs ser‐ vices d'urgence à tour de rôle, comme l'on fait Glen‐ boro et Carberry.

Treena Slate dit attendre avec impatience de voir com‐ ment le gouverneme­nt pro‐ vincial tiendra sa promesse d'intensifie­r ses efforts pour recruter des travailleu­rs de la santé.

Uzoma Asagwara, mi‐ nistre de la Santé du Mani‐ toba, souligne que le budget provincial 2024-25 a aug‐ menté le fonds de recrute‐ ment des soins de santé de 25 millions de dollars à 32 millions de dollars.

Avec les informatio­ns de Lara Schroeder

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