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Les aînés ont du mal à profiter du nouveau régime dentaire, par manque de participan­ts

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Depuis le 1er mai, les per‐ sonnes de 65 ans et plus sont admissible­s au nou‐ veau régime canadien de soins dentaires. Le pro‐ gramme, lancé en dé‐ cembre, fait face à des dif‐ ficultés au Nouveau-Bruns‐ wick, où seulement cinq dentistes y adhèrent.

Le programme du gouver‐ nement est, au moment où se parle, décevant, déclare Paul Blanchard, le directeur général de la Société dentaire du Nouveau-Brunswick. Du moins, pas au niveau où nos membres - les dentistes de la province - aimeraient l’avoir.

Les cliniques dentaires doivent signer un contrat avec Santé Canada pour par‐ ticiper, une obligation qui doit disparaîtr­e après le 8 juillet.

Les dentistes sont très ré‐ ticents, parce que ça permet à Santé Canada de venir faire des inspection­s dans leur cli‐ nique, et c’est quelque chose qui n’existe pas aujourd’hui, dit Paul Blanchard.

Plusieurs personnes qui se sont inscrites au régime canadien de soins dentaires sont toujours en attente d’une réponse.

Très peu d'aînés peuvent profiter du régime depuis son lancement il y a six mois, constate Norma Dubé, prési‐ dente par intérim de l’Asso‐ ciation francophon­e des aî‐ nés du Nouveau-Brunswick (AFANB).

La complexité du pro‐ gramme et le manque de clarté des informatio­ns à son sujet expliquent partielle‐ ment cette situation, a-t-elle mentionné en entrevue di‐ manche au Téléjourna­l Aca‐ die.

Probableme­nt le facteur le plus important, c’est qu'il y a très, très peu de profes‐ sionnels dentaires qui ont adhéré au programme, ditelle.

Elle dit comprendre que les profession­nels de la santé souhaitent plus de précisions sur le programme avant de s'engager. Mais entre temps, les attentes des aînés ne sont pas rencontrée­s, dit-elle.

Il y a quand même un pourcentag­e significat­if d'aî‐ nés qui n'ont pas accès à un programme privé d'assu‐ rance dentaire et dont la santé buccale, la santé den‐ taire est négligée, par manque de ressources, sou‐ vent, indique Norma Dubé.

Les programmes privés d’assurance dentaire coûtent très cher et bien des per‐ sonnes âgées ne peuvent pas se le permettre, ajoute-t-elle.

La Société dentaire du Nouveau-Brunswick se dit tout de même optimiste pour le futur du programme. Des groupes de travail formés de dentistes et de représenta­nts de Santé Canada ont déjà été créés, afin de trouver des so‐ lutions pour assurer son bon fonctionne­ment.

Norma Dubé espère que le gouverneme­nt saura dans un premier temps corriger le tir, puis en retiendra des le‐ çons.

Il y a quand même un message pour les gouverne‐ ments à tous les niveaux et je souhaite que le gouverne‐ ment fédéral écoute ce mes‐ sage avant de se lancer dans son programme de médica‐ ments sur ordonnance. Il y a des leçons dans l'exécution qui ont dû être apprises, on le souhaite, avec le pro‐ gramme dentaire, dit-elle.

D’après le reportage d’Allie Chouinard et des renseigne‐ ments de Janic Godin

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