Radio-Canada Info

Simon Kearney dévoile son 4e album solo

- Valérie Cloutier

L’Île, ainsi se nomme le nouvel album de l’auteurcomp­ositeur-interprète Si‐ mon Kearney. Ce titre, qui suggère à lui seul des images paisibles et récon‐ fortantes, cache aussi un authentiqu­e désir de célé‐ brer qui s’exhale dans une musique folk parfois tein‐ tée de rythmes latins. Dans l’Île, Simon Kearney nous parle de douceur de vivre malgré les défis que la vie nous apporte. Rencontre avec l’artiste. Question : Simon Kear‐ ney, est-ce ainsi, accompa‐ gné de cette guitare, que vous vous présentere­z sur scène aux spectacles de lancement, le 8 mai, au Théâtre Petit-Champlain, et le 9 mai, à la salle Le Mi‐ nistère de Montréal? Simon Kearney :

C'est of‐ ficielleme­nt ma nouvelle meilleure amie! C'est cette guitare-là, une National 1957, qui grogne comme un vieux bluesman! Elle m'a inspiré les chansons de l'album. Alors je n’ai pas le choix de l'amener

avec moi sur scène.

Question : Votre album s’intitule L’Île. Est-ce qu’on fait référence ici à une île en particulie­r? Simon Kearney :

Je pense qu’on peut le voir de deux manières. Il y a l'aspect concret de l'île, un territoire entouré d'eau, mais aussi le phénomène un peu plus poétique, d'être sur une île. On est plus introspect­if, on prend le temps de réfléchir. Puis, c'est un peu ce qui s'est passé durant la création, sur l'Île d'Orléans, où j'habite.

Question : C’est d’ailleurs la chanson d’Orléans qui ouvre votre nouvel opus. C’est une chanson d’amour. Simon Kearney

L'Île d'Orléans, c'est une chanson qui parle tout d'abord d'une vie amoureuse qui a un dé‐ but, puis qui a une fin. Mais il y a aussi un troisième per‐ sonnage qui est l'Île d'Or‐ léans qui regarde cette rela‐ tion-là évoluer, puis malheu‐ reusement se détériorer vers la fin. Puis le point culminant de la chanson, c'est quand je dis : “Même si mes amours

:

L’Île me quittent, moi je resterai à la barre de cette terre où je gravite, et où je serai jusqu'à la mort”. Ça veut dire qu'en fait, ce n'est pas une chanson d'amour sur une personne, mais plutôt sur un territoire qui est pour moi ma maison, l'Île d'Orléans.

Ça fait 5 ou 6 ans que j'ha‐ bite là. Au départ, c'était sup‐ posé être juste un endroit où j'allais créer, composer, puis j'allais retourner à Montréal. Puis finalement, l’Île a gagné haut la main contre Mon‐ tréal. J'ai toujours un appart que je partage avec des mu‐ siciens à Montréal parce qu’on n'a pas le choix, c'est un passage obligé quand on est musicien d'aller y tra‐ vailler. Mais c'est vraiment à l'Île d'Orléans que je peux être créatif, que je peux prendre le temps de compo‐ ser mes chansons. Aussi d'enregistre­r. Parce qu’à l'étage, chez nous, j'ai un stu‐ dio d'enregistre­ment où j'in‐ vite souvent des artistes à travailler. Alors oui! C'est mon endroit. C'est mon petit paradis créatif.

Question : Est-ce à ce studio sur l’Île d’Orléans, que vous avez enregistré votre duo pour la chanson de Noël qui se trouve sur l’album, Jusqu’à Noël? Simon Kearney :

Ce n’est pas là qu'on l'a enregistré parce que j'avais un but, en termes d’objectif sonore, qui était de faire un album qui sonne un peu comme Buena Vista Social Club. Ces musi‐ ciens-là, Cubains, ont tout enregistré dans une seule grande pièce. Puis, ils pre‐ naient l'écho de la pièce. Alors, j'avais besoin d'un grand studio. Donc c'est là qu'arrive Montréal. On est allé enregistre­r tout l'album en 4 jours dans un studio à Montréal.

Moi, je voulais vraiment avoir un album qui se tient du début à la fin. Puis, étant donné que je suis réalisateu­r d'album, je maîtrise plusieurs styles. Mais là, je me suis donné comme défi d'en faire un seul, puis de les respecter du début à la fin. Je suis vrai‐ ment content de tout ça.

Question : Quelles ont été les autres sources d’ins‐ piration pour vos nouvelles chansons? Y a-t-il d’autres îles encore comme les Îlesde-la-Madeleine que vous avez déjà visitées? Simon Kearney :

Ma fa‐ mille vient de la Gaspésie. J'ai été élevé dans la musique country, western et compa‐ gnie. Puis quand je suis arri‐ vée aux Îles pour la première fois, j'ai réalisé que c'était très fort cette musique, làbas. Puis je suis retombé làdedans. Je me suis intéressé à la musique avec du banjo, de l'accordéon… de la mu‐ sique de party. Puis aussi j'ai réécouté Zachary Richard. Il n’est pas nécessaire­ment ma‐ delinot, mais c'est lui qui re‐ présente un peu la musique acadienne. Donc tout ça, ça m'a vraiment influencé pour ce nouvel album.

Question : La chanson Le grand défi est le nouvel extrait de l’album qui est propulsé en ce moment. Parlez-nous de ce grand défi dont il est question. Simon Kearney :

C'est vraiment une chanson qui est très straight to the point, si on veut, en bon français. Je pense que tout le monde va tomber en amour. Tout le monde va vivre une peine d'amour. Puis, des fois, c'est un cercle qui continue à l'in‐ fini. Mais, il ne faut jamais ar‐ rêter de chercher cet amourlà, ce grand amour-là. Puis c'est ça, c'est le grand défi de plusieurs personnes de trou‐ ver cet endroit-là serein avec quelqu'un.

C'est une chanson qui se veut très positive, qui encou‐ rage les gens à se laisser tomber amoureux.

Question : J'ai trouvé justement qu’il y a beau‐ coup de chansons très posi‐ tives sur cet album. Cha Cha également, c’est assez positif. Simon Kearney :

Cha Cha, c'est vraiment une chan‐ son qui parle de quelqu'un qui essaie de séduire au tra‐ vers de la danse, puis finale‐ ment, il danse mal. Donc il ne réussit pas à séduire sa douce moitié. Mais vers la fin de la chanson, on réalise que la douce moitié en question s'en fout qu’il danse bien ou non. Elle veut juste se laisser tomber en amour. Alors, c'est une chanson qui se veut très naïve et positive aussi. La musique est cubaine. Moi, c'est quelque chose qui m'inspire beaucoup. Puis j'ai l'honneur d'avoir sur scène un percussion­niste de La Ha‐ vane, qui s'appelle Dayron Luis. Il va venir jouer des congas et des bongos au lan‐ cement de disque. Alors, ça va vraiment donner cette touche latine que j'ai voulu mettre sur l'album, puis qui sera aussi représenté­e sur scène.

Au Petit-Champlain, on va être 6 musiciens sur scène. On va vraiment l'habiter cette grande scène-là!

Les propos de cette entre‐ vue ont été édités à des fins de clarté et de concision.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada