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DPJ : Québec ne créera pas de commissair­e attitré aux enfants autochtone­s

- Véronique Prince

Après environ trois mois de pause parlementa­ire, l’étude du projet de loi 37 sur la création du commis‐ saire au bien-être et aux droits des enfants reprend cette semaine. Un change‐ ment majeur est cepen‐ dant apporté : le gouverne‐ ment renonce à la nomina‐ tion d’un commissair­e as‐ socié pour les enfants au‐ tochtones.

Au début de février, l’As‐ semblée des Premières Na‐ tions du Québec et du Labra‐ dor (APNQL) ainsi que la So‐ ciété Makivik s’étaient vive‐ ment opposées à cette idée lors de l’étude du projet de loi en commission parlemen‐ taire.

Le chef de l’APNQL, Ghis‐ lain Picard, affirmait que les communauté­s refusaient qu’une telle institutio­n prenne en charge à leur place le bien-être et les droits de leurs enfants. Plutôt qu'un commissair­e associé relevant du commissair­e national, M. Picard réclamait une institu‐ tion indépendan­te qui relève‐ rait plutôt des Premières Na‐ tions et des Inuit.

L’APNQL demandait à Québec de reconnaîtr­e la loi C-92 qui affirme notamment l’autonomie gouverneme­n‐ tale des communauté­s au‐ tochtones en matière de ser‐ vices à l’enfance.

Une collaborat­ion sou‐ haitée avec les Premières Nations et les Inuit

Toutes

les

dispositio­ns concernant un commissair­e associé pour les enfants au‐ tochtones ont donc été reti‐ rées du projet de loi. En contrepart­ie, Québec a ap‐ porté des amendement­s pour prévoir la possibilit­é que son futur commissair­e puisse bénéficier d’une colla‐ boration portant sur toute matière relevant de ses fonc‐ tions avec les Premières Na‐ tions ou les Inuit.

Par exemple, le nouveau commissair­e national à la santé et au bien-être des en‐ fants du Québec et son éven‐ tuel homologue autochtone pourraient s’entendre sur la réalisatio­n d’un portrait de l’état des enfants des Pre‐ mières Nations et des Inuit, ainsi que sur les moyens de recueillir les préoccupat­ions et les opinions des membres des communauté­s.

Leur entente de collabora‐ tion pourrait également por‐ ter sur la veille des décès des enfants dans les communau‐ tés, les moyens d’informatio­n à ce sujet, de même que leur accompagne­ment vers les ressources appropriée­s.

En 2021, la recommanda‐ tion principale du rapport de la commission Laurent sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse portait sur la création de ce poste de commissair­e natio‐ nal à l’enfance. Le document proposait aussi que les com‐ munautés autochtone­s qui le souhaitent puissent créer leur propre instance.

À défaut d’être épaulé di‐ rectement par un commis‐ saire associé pour les enfants autochtone­s, le commissair­e national n’exercera pas seul ses fonctions. Une autre mo‐ dification apportée par Qué‐ bec à son projet de loi prévoit en effet la création d'un poste de commissair­e ad‐ joint.

Selon nos informatio­ns, le ministre responsabl­e des Services sociaux, Lionel Car‐ mant, jugeait nécessaire de fournir un représenta­nt sup‐ plémentair­e pour l’exercice des fonctions du commis‐ saire, compte tenu de l’am‐ pleur de la tâche et pour qu'en cas d'absence prolon‐ gée un remplaceme­nt puisse être rapidement et efficace‐ ment organisé.

Une veille des décès jus‐ qu'à 25 ans

Le gouverneme­nt veut aussi élargir la fonction de veille des décès du commis‐ saire au bien-être et aux droits des enfants.

Un amendement au pro‐ jet de loi précisera que cette veille concerne tous les décès d’enfants, mais aussi ceux de personnes âgées de 18 à 25 ans sur lesquels un coroner a enquêté.

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