Donald Trump de nouveau reconnu coupable d’outrage au tribunal
Le juge à la tête du procès criminel de Donald Trump a conclu pour une dixième fois, lundi, que ce dernier a violé l'ordonnance de bâillon et a averti qu'il en‐ visagera une peine de pri‐ son si l'ex-président réci‐ dive.
Vos violations répétées et délibérées de l'ordre légal de cette cour constituent une at‐ taque directe contre l'État de droit, a estimé le juge Juan Merchan avant l'audition de nouveaux témoins.
Concluant que le milliar‐ daire avait violé son ordon‐ nance pour une dixième fois, il l'a condamné à une amende de 1000 $ US, le maximum autorisé pour chaque contravention à l'or‐ donnance.
Les amendes de 1000 $ US n'ont pas d'effet dissuasif, a souligné le juge, qui a déjà reconnu Donald Trump cou‐ pable d'outrage au tribunal, jeudi dernier, pour neuf autres violations.
Ce tribunal devra envisa‐ ger une peine d'emprisonne‐ ment, a-t-il averti, ajoutant qu'il espérait ne pas en arri‐ ver là.
M. Trump, il est important que vous compreniez que la dernière chose que je sou‐ haite faire est de vous faire emprisonner. Vous êtes l'an‐ cien président des États-Unis et peut-être aussi le pro‐ chain, a déclaré le juge Mer‐ chan, qui s'est dit pleinement conscient de la portée de cette décision.
Mais au bout du compte, j'ai un travail à faire et une partie de ce travail consiste à protéger la dignité du sys‐ tème judiciaire, a dit le juge Merchan.
C'est pourquoi, même si je ne souhaite pas imposer une peine d'emprisonnement, je tiens à ce que vous compre‐ niez que je le ferai si cela s'avère nécessaire et appro‐ prié.
Juan Merchan, juge au procès criminel de Donald Trump
Le commentaire litigieux pour lequel Donald Trump a été sanctionné lundi concer‐ nait les jurés.
Ce jury a été sélectionné vraiment vite. Il compte 95 % de démocrates, s'est-il no‐ tamment plaint le mois der‐ nier.
Les procureurs avaient soumis au juge trois autres possibles violations, concer‐ nant cette fois des témoins potentiels, mais le juge a es‐ timé pour celles-ci qu'il y avait matière à trouver un doute raisonnable.
L'audience a ensuite re‐ pris avec les interrogatoires de deux anciens employés du service de la comptabilité de la Trump Organization. Ils ont expliqué que la Trump Organization et Donald Trump lui-même avaient versé à l'ex-avocat personnel de ce dernier, Michael Co‐ hen, un paiement total de 420 000 $ US, qui incluait un remboursement de 130 000 $ US.
Dans cette affaire, l'ancien président américain est ac‐ cusé d'avoir falsifié des docu‐ ments financiers pour dissi‐ muler le remboursement d’un paiement de 130 000 $ US versé à une maîtresse présumée de Donald Trump, Stormy Daniels, le tout s'ins‐ crivant dans un « plan crimi‐ nel pour corrompre l’élection de 2016 ».
Une décision descendue en flammes
La campagne de Donald Trump, citée par CNN, a rapi‐ dement qualifié la menace d'emprisonnement de tac‐ tique autoritaire du tiersmonde et l'ordonnance de bâillon le visant d'inconstitu‐ tionnelle et d'antiaméricaine.
En fin de journée, avant de quitter le tribunal, Donald Trump a qualifié le juge Juan Merchan de désastre.
Ce juge m'a soumis à une ordonnance de bâillon et m'a dit : "Vous irez en prison si vous la violez", s'est-il plaint, dénonçant une atteinte à sa liberté d'expression.
Franchement, notre Constitution est bien plus im‐ portante que la prison. Je fe‐ rai ce sacrifice n'importe quand.
Donald Trump, ancien président des États-Unis
Avant le procès, le juge Merchan a interdit à l'accusé de s'en prendre publique‐ ment aux témoins, aux jurés et au personnel du tribunal. Il a ensuite étendu cette res‐ triction aux membres de sa propre famille et à celle du procureur du district de Man‐ hattan.