L’Alberta veut recevoir sa « juste part » de l’argent fédéral en langues officielles
Dans son nouveau plan d’action sur sa politique en matière de francophonie, le gouvernement de l’Al‐ berta soutient vouloir ob‐ tenir sa « juste part du fi‐ nancement fédéral en langues officielles ».
L’Alberta est sous-financée depuis des années par rap‐ port à notre population fran‐ cophone, déclare la ministre des Arts et de la Culture, Ta‐ nya Fir, qui est responsable du dossier de la Francopho‐ nie.
Nous avons récemment conclu un accord avec le gou‐ vernement fédéral, dont les détails seront rendus publics plus tard, où nous avons vu un accroissement important du financement, explique-telle.
L’Alberta compte le troi‐ sième plus grand nombre de francophones en dehors du Québec, après l’Ontario et le Nouveau-Brunswick.
L’offre active et la visibi‐ lité des symboles
Dans son plan d’action 2024-2028, qui sera rendu public mardi matin, l’Alberta s’engage à ce que les services en français existants du gou‐ vernement provincial soient visibles, accessibles et pro‐ mus pour la communauté.
En d’autres termes, les services en français, lorsqu’ils existent, devraient faire l’ob‐ jet d’une offre active, comme c’est le cas pour les services fédéraux bilingues.
L’Alberta veut aussi aug‐ menter la visibilité des sym‐ boles francos-albertains, dont le drapeau franco-alber‐ tain, devenu un emblème of‐ ficiel de la province en 2017.
Le plan d’action comprend plus d’une centaine de me‐ sures que les différents mi‐ nistères veulent mettre en place dans les quatre pro‐ chaines années.
En matière d’éducation, le gouvernement s’engage à améliorer l’accès à l’éduca‐ tion postsecondaire en fran‐ çais, en plus de travailler avec les institutions, comme le Campus Saint-Jean, pour développer de la program‐ mation additionnelle.
Sans promettre de sommes précises, l’Alberta souhaite aussi maximiser les investissements dans le ré‐ seau scolaire francophone afin de promouvoir le choix en éducation pour les pa‐ rents.
Les obligations contenues dans la politique en matière de francophonie ne sont tou‐ tefois pas contraignantes pour le gouvernement, puis‐ qu’il n’y a pas de Loi sur les services en français en Al‐ berta, contrairement à l’Onta‐ rio, par exemple.
La ministre ne parle pas français
En Alberta, au sein du conseil des ministres, la res‐ ponsabilité de la Francopho‐ nie et du Secrétariat franco‐ phone revient au titulaire du portefeuille de la Culture.
Cependant, Tanya Fir, la députée de Calgary-Peigan nommée à ce poste il y a un peu moins d’un an, ne parle pas français : Je l’ai appris à l’école secondaire, je l’ai ap‐ pris à l’université, et je l’ai perdu.
Même si je ne suis pas bi‐ lingue, le dossier me tient à coeur et je veux bien le repré‐ senter, soutient-elle. Tanya Fir affirme aussi qu’elle envi‐ sage de suivre des cours dans un futur proche.
Un rôle de Secrétaire par‐ lementaire à la Francophonie avait été créé en 2019 pour faire le pont entre le gouver‐ nement de l’Alberta et la communauté francophone et ses institutions. Tour à tour, les députés Laila Goodridge et Dan Williams ont occupé ce poste, qui a toutefois été aboli lors de la prise de pou‐ voir de Danielle Smith, en oc‐ tobre 2022.
L’année dernière, le mi‐ nistre des Technologies et de l’Innovation, Nate Glubish, qui parle français, a été nommé comme liaison du gouvernement provincial avec la communauté franco‐ phone.