Des diagnostics moins efficaces cet été dans les laboratoires médicaux, craint un syndicat
L’Alliance du personnel pro‐ fessionnel et technique de la santé et des services so‐ ciaux (APTS) considère que le manque de technolo‐ gistes médicaux pourrait mener à des diagnostics plus lents et moins effi‐ caces durant l’été.
À l’échelle du Québec, l’Ordre professionnel des technologistes médicaux du Québec (OPTMQ) prévoit une saison estivale catastro‐ phique dans les laboratoires d’Optilab.
La présidente de l’OPTMQ, Loan Luu, explique que du‐ rant cette période, les va‐ cances des employés exercent une pression accrue sur les équipes déjà réduites.
Il n’y a pas de finissants, il manque de relève et il manque des effectifs en temps régulier, alors imagi‐ nez l’été où c’est très critique, lance-t-elle.
Le réseau Optilab a été créé en 2017 par le gouver‐ nement provincial, pour re‐ grouper les laboratoires des centres hospitaliers un peu partout au Québec. Pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean, la Côte-Nord et le Nord-duQuébec, c'est le laboratoire principal, situé à Chicoutimi, qui reçoit principalement les échantillons.
Des impacts dans les ré‐ gions éloignées
Le représentant national de l’APTS pour la Côte-Nord, Kevin Newbury, indique qu’environ 90 technologistes médicaux pratiquent dans les huit laboratoires médi‐ caux de la Côte-Nord, mais ignore le nombre nécessaire pour optimiser le service.
Il estime que les analyses nord-côtières de prélève‐ ments en laboratoire, qui ont souvent lieu au SaguenayLac-Saint-Jean par Optilab, doivent être décentralisées dès que possible pour amé‐ liorer les soins dans la ré‐ gion.
On demande à nos pro‐ fessionnels de la santé de faire des boîtes avec des échantillons pour les envoyer dans les laboratoires ser‐ veurs, créés par Optilab.
Kevin Newbury, représen‐ tant national de l’APTS pour la Côte-Nord
Mais parfois, ces labora‐ toires sont incapables de trai‐ ter la quantité [d’échantillons à analyser]. Ces boîtes sont gardées dans des réfrigéra‐ teurs, ce qui crée des délais supplémentaires, poursuit M. Newbury.
Dans les petits labora‐ toires où oeuvrent entre deux et cinq travailleuses, une ab‐ sence, une retraite ou une démission se fait sentir assu‐ rément, ajoute-t-il.
On a une très grande crainte par rapport à l’avenir de nos laboratoires. On est à l’inverse du projet Optilab. On veut ramener ça plus près de la population. Lorsqu’on a un médecin qui nous dit qu’il faut notamment une prise de sang, il faut avoir un accès ra‐ pide et facile, lance-t-il.
Kevin Newbury a d’ailleurs participé lundi à une journée de réflexion, à Québec, sur l’avenir des laboratoires mé‐ dicaux. Aucun représentant du gouvernement n'y prenait part.
Un bilan d’Optilab sou‐ haité
La présidente de l’OPTMQ,
Loan Luu, souhaite obtenir des données des laboratoires Optilab pour faire un bilan de leur performance.
Si l’on veut vraiment bien analyser l'efficacité d’Optilab, qui est la centralisation des analyses de laboratoires, il va falloir faire un bilan, déclaret-elle.
Mme Luu indique que son ordre professionnel de‐ mande aux laboratoires Opti‐ lab d’obtenir des données sur leur performance.
On demande des données pour voir où est la probléma‐ tique. Est-ce que c’est un dé‐ lai des transports? Est-ce que c’est le taux de rejet. Il faut analyser les indicateurs de qualité, précise-t-elle.
De son côté, l’Optilab res‐ ponsable de la région de la Côte-Nord considère qu’au minimum, huit nouveaux technologistes médicaux sont nécessaires dans la ré‐ gion pour réduire la pression sur les équipes actuelles.
La grappe Optilab Sague‐ nay-Lac-Saint-Jean-CôteNord-Nord-du-Québec est préoccupée par le recrute‐ ment en région éloignée, dé‐ clare par écrit l’organisme.
L’Optilab déclare que tous les efforts sont déployés pour maintenir les services en place.