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Des diagnostic­s moins efficaces cet été dans les laboratoir­es médicaux, craint un syndicat

- Charles-Étienne Drouin

L’Alliance du personnel pro‐ fessionnel et technique de la santé et des services so‐ ciaux (APTS) considère que le manque de technolo‐ gistes médicaux pourrait mener à des diagnostic­s plus lents et moins effi‐ caces durant l’été.

À l’échelle du Québec, l’Ordre profession­nel des technologi­stes médicaux du Québec (OPTMQ) prévoit une saison estivale catastro‐ phique dans les laboratoir­es d’Optilab.

La présidente de l’OPTMQ, Loan Luu, explique que du‐ rant cette période, les va‐ cances des employés exercent une pression accrue sur les équipes déjà réduites.

Il n’y a pas de finissants, il manque de relève et il manque des effectifs en temps régulier, alors imagi‐ nez l’été où c’est très critique, lance-t-elle.

Le réseau Optilab a été créé en 2017 par le gouver‐ nement provincial, pour re‐ grouper les laboratoir­es des centres hospitalie­rs un peu partout au Québec. Pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean, la Côte-Nord et le Nord-duQuébec, c'est le laboratoir­e principal, situé à Chicoutimi, qui reçoit principale­ment les échantillo­ns.

Des impacts dans les ré‐ gions éloignées

Le représenta­nt national de l’APTS pour la Côte-Nord, Kevin Newbury, indique qu’environ 90 technologi­stes médicaux pratiquent dans les huit laboratoir­es médi‐ caux de la Côte-Nord, mais ignore le nombre nécessaire pour optimiser le service.

Il estime que les analyses nord-côtières de prélève‐ ments en laboratoir­e, qui ont souvent lieu au SaguenayLa­c-Saint-Jean par Optilab, doivent être décentrali­sées dès que possible pour amé‐ liorer les soins dans la ré‐ gion.

On demande à nos pro‐ fessionnel­s de la santé de faire des boîtes avec des échantillo­ns pour les envoyer dans les laboratoir­es ser‐ veurs, créés par Optilab.

Kevin Newbury, représen‐ tant national de l’APTS pour la Côte-Nord

Mais parfois, ces labora‐ toires sont incapables de trai‐ ter la quantité [d’échantillo­ns à analyser]. Ces boîtes sont gardées dans des réfrigéra‐ teurs, ce qui crée des délais supplément­aires, poursuit M. Newbury.

Dans les petits labora‐ toires où oeuvrent entre deux et cinq travailleu­ses, une ab‐ sence, une retraite ou une démission se fait sentir assu‐ rément, ajoute-t-il.

On a une très grande crainte par rapport à l’avenir de nos laboratoir­es. On est à l’inverse du projet Optilab. On veut ramener ça plus près de la population. Lorsqu’on a un médecin qui nous dit qu’il faut notamment une prise de sang, il faut avoir un accès ra‐ pide et facile, lance-t-il.

Kevin Newbury a d’ailleurs participé lundi à une journée de réflexion, à Québec, sur l’avenir des laboratoir­es mé‐ dicaux. Aucun représenta­nt du gouverneme­nt n'y prenait part.

Un bilan d’Optilab sou‐ haité

La présidente de l’OPTMQ,

Loan Luu, souhaite obtenir des données des laboratoir­es Optilab pour faire un bilan de leur performanc­e.

Si l’on veut vraiment bien analyser l'efficacité d’Optilab, qui est la centralisa­tion des analyses de laboratoir­es, il va falloir faire un bilan, déclaret-elle.

Mme Luu indique que son ordre profession­nel de‐ mande aux laboratoir­es Opti‐ lab d’obtenir des données sur leur performanc­e.

On demande des données pour voir où est la probléma‐ tique. Est-ce que c’est un dé‐ lai des transports? Est-ce que c’est le taux de rejet. Il faut analyser les indicateur­s de qualité, précise-t-elle.

De son côté, l’Optilab res‐ ponsable de la région de la Côte-Nord considère qu’au minimum, huit nouveaux technologi­stes médicaux sont nécessaire­s dans la ré‐ gion pour réduire la pression sur les équipes actuelles.

La grappe Optilab Sague‐ nay-Lac-Saint-Jean-CôteNord-Nord-du-Québec est préoccupée par le recrute‐ ment en région éloignée, dé‐ clare par écrit l’organisme.

L’Optilab déclare que tous les efforts sont déployés pour maintenir les services en place.

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