Utiliser l’art pour dénoncer le régime de Téhéran : le projet de deux soeurs iraniennes
Deux soeurs d'origine ira‐ nienne, Shamim et Shima Aghaaminiha font appel à l’art pour dénoncer la ty‐ rannie religieuse qu’elles disent avoir vécue dans leur pays d’origine, l'Iran. Il y a trois ans, alors qu'elles étaient âgées de 26 ans, les soeurs disent avoir saisi l'occasion de fuir la Répu‐ blique islamique d'Iran pour venir étudier en Sas‐ katchewan.
Depuis leur arrivée, Sha‐ mim et Shima Aghaaminiha ont développé une passion pour l’art, plus particulière‐ ment pour la céramique.
Selon elles, l’Iran a une re‐ lation particulière et de longues dates avec la céra‐ mique.
En travaillant cette ma‐ tière, Shamim et Shima Aghaaminiha ont découvert une façon de s’exprimer li‐ brement, sans craindre la ré‐ pression.
C’est comme de la médita‐ tion pour nous. Ça fait du bien de toucher l’argile et de la façonner de la façon qui nous plaît, lance Shamim Aghaaminiha.
Au cours des 45 dernières années, le régime islamique a tué des milliers de per‐ sonnes. Les premières an‐ nées, les gens étaient calmes. Ils ne parlaient pas. Ils ne se plaignaient pas , ajoute-t-elle, en référence à l'histoire du pays depuis la révolution isla‐ mique de 1979.
Selon les deux soeurs, l’Iran appartient à la nouvelle génération et non au régime actuel.
Leur plus récente création est une oeuvre pluridimen‐ sionnelle qui évoque le pays où elles ont grandi.
Des tulipes rouges et blanches, une fleur souvent représentée dans l’art per‐ san, symbolisent le martyre et la perte de vie innocente.
Les tombes sur une carte de l’Iran sont un hommage aux vies perdues, soutient Shima Aghaaminiha.
[Toutes ces représenta‐ tions] forment ensemble une nation entière. Tous les corps [de ces personnes mortes] se retrouvent désormais sous cette terre qui leur appar‐ tient , explique tomber Shima Aghaaminiha.
Au centre de l'oeuvre, une échelle tient, en l’honneur des personnes unies contre le régime selon les deux soeurs.
C’est une forme de cathar‐ sis émotionnelle
Shamim Aghaaminiha, ar‐ tiste d'origine iranienne
Artistes, mais également activistes, les deux soeurs disent se sentir libres de criti‐ quer leur pays d’origine. Se‐ lon elles, la religion ne de‐ vrait pas être l’affaire des gouvernements, qu’ils soient iraniens ou ailleurs dans le monde.
En faisant ce genre de projet, j'ai le sentiment de faire quelque chose pour mon pays , lâche Shamim Aghaaminiha.
Avec les informations de Janani Whitfield et Natascia Lypny