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L’IA : l’outil que des écoles franco-albertaine­s veulent surveiller

- Caleb Perreaux

Le Conseil scolaire CentreNord (CSCN) envisage d'en‐ cadrer l’utilisatio­n de l’in‐ telligence artificiel­le (IA) dans les salles de classe pour pallier les questions d'éthique et de remplace‐ ment d’enseignant­s, selon son directeur général, Ro‐ bert Lessard.

Dans l'éducation [il] faut faire attention à comment on l'utilise, bien réfléchir [et] créer des cadres pour le faire, indique-t-il.

L’IA va faire partie de la vie de tous, incluant nos élèves et notre personnel, donc on cherche à encadrer l'utilisa‐ tion dans nos écoles.

Robert Lessard, directeur général du CSCN

Les questions d’éthique sont les plus préoccupan­tes. Dans la dernière année, « l'hyper trucage » a fait les manchettes, surtout dans le cas de création de personnes très réalistes qui pourrait in‐ duire en erreur.

Un autre aspect qui dé‐ range reste le plagiat. À di‐ vers lieux au pays, on a at‐ trapé des élèves qui utilisent ChatGPT pour compléter des devoirs écrits et les sou‐ mettre sans citation.

La clé demeure la vérifica‐ tion, selon Robert Lessard. Ce n’est pas nécessaire­ment de juste traiter le plagiat ou la tricherie, mais plutôt de travailler sur les processus qu'on veut évaluer. Qu'est-ce qu'on veut savoir en termes d'évidence des apprentis‐ sages des élèves?

Des atouts à considérer

Malgré des craintes, tout n'est pas à rejeter de l'IA, se‐ lon le président de l'Associa‐ tion des enseignant­s et en‐ seignantes franco-albertains (AEEFA), Stéphane Kreiner.

Si on trouve un texte, peut-être sur un sujet en sciences, qui est pertinent au programme d'études et qu'on aimerait le simplifier, le mettre au niveau adapté pour nos élèves, l'intelligen­ce artificiel­le peut faire ça beau‐ coup plus rapidement et faci‐ lement que l'enseignant le fe‐ rait. Alors […] les enseignant­s peuvent bénéficier de l'intelli‐ gence artificiel­le , explique-til

Une de ces applicatio­ns utiles dans ce sens est Magic School. Son site web la décrit comme une plateforme qui prend plusieurs autres ser‐ vices comme ChatGPT, Ge‐ mini de Google et autres pour rationalis­er des tâches en salle de classe.

Les enseignant­s peuvent l'utiliser pour automatise­r des tâches comme dévelop‐ per un plan de cours, et les élèves pour organiser euxmêmes un remue-méninges dans le but de rédiger une dissertati­on.

Stéfane Kreiner ajoute que les élèves pourraient aussi l’utiliser pour la vérifica‐ tion des faits.

Faire attention à la tra‐ duction automatisé­e

L’autre enjeu reste celui de la traduction, notamment dans un contexte de l'éduca‐ tion en français en milieu mi‐ noritaire où il faut générale‐ ment passer de l’anglais au français et vice versa.

Le président de l’AEEFA croit que l’IA traduit beau‐ coup mieux et plus efficace‐ ment qu'un service tradition‐ nel comme Google Traduc‐ tion : Alors absolument, on reconnaît le potentiel là-de‐ dans.

Stéfane Kreiner précise cependant qu'une traduction faite par l’IA doit toujours être vérifiée par un membre du personnel pour des com‐ munication­s et la création de ressources en français.

[Dans un programme sco‐ laire] tout doit absolument être précis, équivalent à ce qui est en anglais et déve‐ loppé en français aussi. Idéa‐ lement [ça ne devrait] pas simplement être traduit par (...) l'intelligen­ce artificiel­le.

Stéfane Kreiner, président de l’AEEFA.

L’encadremen­t, un mot qui revient souvent dans les propos de Robert Lessard et Stéfane Kreiner. Les deux croient qu'il est essentiel pour bien utiliser l’IA en salle de classe.

Dans un monde idéal, Ro‐ bert Lessard pense que l’IA pourrait devenir un assistant à l’éducation, un outil tout comme la calculatri­ce, et non pas remplacer l’enseigne‐ ment humain. Je pense qu'on a besoin de cette relation entre l'enseignant et l'élève, conlut-il.

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