L’absence du maire au conseil municipal de Bonaventure ne passe pas inaperçue
Pour un deuxième mois consécutif, Roch Audet n'a pas présidé la séance du conseil municipal qui s'est tenue lundi soir. C'est plu‐ tôt le conseiller et maire suppléant Gaston Arse‐ nault qui a mené les ren‐ contres.
Les motifs de l'absence de Roch Audet n'ont pas été évoqués publiquement.
Depuis plusieurs mois, certains citoyens ont toute‐ fois questionné le leadership du maire. Plus de 300 rési‐ dents de Bonaventure ont si‐ gné une pétition à l'automne 2023 exigeant la tenue d’une enquête publique pour faire la lumière sur la situation à l’hôtel de ville de Bonaven‐ ture, car ils considèrent qu'il y règne un climat malsain.
Des citoyens, dont le co‐ auteur de la pétition JeanFrançois Henry, sont d'avis que l'ambiance dans la salle du conseil s'est nettement améliorée en l'absence de Roch Audet.
C’est incomparable, sou‐ tient M. Henry. Avec le maire, on ne peut pas parler, on a de la misère à avoir le micro, on a 30 secondes par mois pour poser des questions et ce n’est pas long avant qu’il mette fin à la période de questions si ça ne fait pas son affaire.
M. Henry soutient que les conseillers et le maire sup‐ pléant ont fait preuve d’écoute active et se sont montrés enclins à répondre aux questions des citoyens.
On a vraiment apprécié, c’était une belle soirée, on di‐ rait qu’on était dans un salon, une gang d’amis à jaser, illustre M. Henry. Quand on pose des questions au maire, on a l’habitude de se faire ré‐ pondre comme des enfants de deuxième année.
Le maire Roch Audet a re‐ fusé de commenter les pro‐ pos de M. Henry et les rai‐ sons de son absence au mi‐ cro de Radio-Canada.
Il n'a pas voulu confirmer non plus s'il allait être pré‐ sent lors de la séance de juin.
Cinq personnes occupant des postes de direction ont démissionné de la Ville de Bonaventure depuis un an, soit le directeur général, le di‐ recteur général intérimaire, la directrice adjointe et gref‐ fière, la directrice des loisirs et la directrice de l’urba‐ nisme.
Un contrat de 10 000 $
Dans le contexte où de nombreux postes sont va‐ cants à l'hôtel de ville, la Ville octroie un contrat de 10 000 $ à la firme SMI Performance, notamment pour accompa‐ gner la direction générale in‐ térimaire actuellement en place.
On a demandé à la firme SMI Performance de nous soutenir pour analyser les besoins en ressources hu‐ maines et accompagner notre direction générale pour s’assurer de maintenir une saine gestion dans l’organisa‐ tion et bien identifier les be‐ soins pour chacun des postes qui sont vacants, a ex‐ pliqué le maire de Bonaven‐ ture Roch Audet au micro de Radio-Canada.
Ce faisant, M. Audet es‐ time que la firme devra faire un diagnostic organisationnel et pourra proposer un plan d'action pour pourvoir les postes actuellement vacants.
Selon le maire, il n’est pas exclu qu’il faille redéfinir cer‐ taines tâches ou modifier certains postes liés à la direc‐ tion générale.
Il faut savoir où on met la trésorerie dans toute cette gymnastique-là, affirme-t-il.
On a demandé de l’aide ex‐ terne pour qu’ils nous amènent un oeil différent et une analyse différente pour s’assurer de prendre les bonnes décisions.
Le poste de direction des loisirs est actuellement en deuxième affichage, car la personnes retenue s’est fina‐ lement désistée. Trois autres postes sont à pourvoir.
Une entente confiden‐ tielle
Le conseil municipal a également indiqué lundi soir avoir ratifié une entente avec un employé, sans toutefois pouvoir en révéler les détails pour des raisons de confi‐ dentialité.
Ils nous ont dit que c’était ultraconfidentiel, rapporte le citoyen Jean-François Henry. On n’a pas eu d’information, on ne saura jamais ce que c’est, les citoyens vont payer pour un montant et une rai‐ son qu’on ne connait pas.
Le maire de Bonaventure a refusé d’aborder ce sujet en entrevue.
Par ailleurs, Roch Audet a mentionné que l’accompa‐ gnement que les élus avaient demandé au ministère des
Affaires municipales et de l’Habitation l'été dernier était terminé.
Le Ministère a organisé quelques rencontres avec les membres du conseil, notam‐ ment pour clarifier leur rôle et leurs responsabilités, leur code d’éthique ainsi que la question budgétaire.