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Parc éolien : le PDG de TES Canada défend le projet

- Francis Beaudry

Le PDG de TES Canada, Éric Gauthier, a répondu à plu‐ sieurs questions concer‐ nant la rentabilit­é, l’accep‐ tabilité sociale et la forme que pourrait prendre le parc éolien de la compa‐ gnie qui va alimenter son usine de production d’hy‐ drogène vert.

Le projet de parc éolien de TES Canada suscite de nombreuses réactions tant au niveau des personnes en faveur ou contre celui-ci, M. Gauthier s’est entretenu avec l'animatrice de l’émission Toujours le matin, MarieClaud­e Julien,

Vous avez une ouver‐ ture à réduire le nombre d'éoliennes. Donc on avait dans le projet 144 éo‐ liennes et là vous dites être prêt à descendre à 130 éo‐ liennes avec des moteurs plus puissants ou un autre modèle d'éolienne, est-ce que ça veut dire que ces éoliennes-là seront plus bruyantes?

Non, en fait la réglemen‐ tation qui limite le bruit à 40 décibels à l'extérieur des mai‐ sons qui sont autour des éo‐ liennes, elles demeurent, peu importe le modèle. Donc un modèle à 6 mégawatts d'un manufactur­ier versus un mo‐ dèle de 6 mégawatts d'un autre manufactur­ier peut avoir une différence dans la quantité de bruit qu'ils font, c'est plus lié à la technologi­e qu'on utilise qu’à la puissance de la machinerie.

Alors, pourquoi ne pas avoir choisi ce modèle-là dès le départ?

Parce qu'on est en négo‐ ciation avec plusieurs manu‐ facturiers, donc il y a des technologi­es qui sont nou‐ velles, qui n’étaient pas pré‐ sentes il y a un an. Il y a des disponibil­ités de turbines aussi, puis vraiment c'est plus là où ça se joue.

Il y a deux ans, il y avait vraiment un engouement pour un grand nombre de projets éoliens à travers le monde et les manufactur­iers avaient de la misère à arriver à remplir les commandes.

Maintenant ils ont investi dans leur chaîne d'approvi‐ sionnement, ce qui fait en sorte qu’ils sont capables de fournir ces projets-là qui sont nombreux et donc le nôtre a accès à plus de choix mainte‐ nant qu'il y en avait il y a un an.

À propos de l'hydrogène vert, qui utilise ça en ce moment dans l'industrie? Quelles sont vos ouver‐ tures? C'est au Québec, c'est à l'étranger?

L’ensemble de ce qu'on va produire reste au Québec fait que nous, les clients avec qui on parle et les partenaire­s avec qui on discute sont des entreprise­s qui ont des opé‐ rations au Québec. Ces en‐ treprises-là sont souvent étendues ailleurs au Canada, puis aux États-Unis et en Cali‐ fornie, dans le nord-est des États-Unis, en Alberta et en Colombie-Britanniqu­e.

Il y a des flottes de ca‐ mions à l'hydrogène. Au Qué‐ bec, on n’a pas ces camionslà parce que puisqu’il n’y a pas d'hydrogène, personne n’a investi dans des stations de remplissag­e d'hydrogène pour les camions.

Parce qu'il n’y a pas de station de remplissag­e pour ces camions-là, il n’y a pas de camions.

Nous, avec ce projet Mau‐ ricie-à, on vient envoyer un message clair, que cet hydro‐ gène-là va être disponible. Puis on le voit déjà, il y a un engouement dans le secteur, il y a des joueurs qui sont spécialisé­s dans certaines de ces sphères comme les sta‐ tions de remplissag­e à l'hy‐ drogène qui s'activent, puis la

filière démarre.

Quelle est votre défini‐ tion de l’acceptabil­ité so‐ ciale? Est-ce que vous en avez une concrète ou on y va au sentiment?

Honnêtemen­t, c'est diffi‐ cile d'avoir un chiffre, je pense que les gens cherchent à avoir une quanti‐ fication de l'acceptabil­ité so‐ ciale. Une chose qui est cer‐ taine c’est que nous, ce qu'on s'est donné comme défi à l'interne, c'est de dire on an‐ nonce le projet, puis après ça on va faire des changement­s.

On va réduire le nombre d'éoliennes, on va écouter tout ce qui sort contre le pro‐ jet, puis on va faire un effort important pour ajuster les éléments qui accrochent. Puis une fois qu'on aura fait ça, on va retourner sur le ter‐ rain, puis on va reprendre le pouls de la population.

Mais vous faites ça com‐ ment, est-ce que c’est par un référendum? Comment documentez-vous ça?

Ça ne peut pas être un ré‐ férendum, mais si on fait un référendum aujourd’hui, on a 250 opposants sur 70 000 habitants. Est-ce que ça veut dire qu'on n'a pas l'acceptabi‐ lité sociale?

En même temps, nous, on a obtenu plusieurs centaines de signatures pour des lots pour les éoliennes, est-ce que ça veut dire qu'on l'a? Non. Aujourd'hui, on a un groupe d'opposants qui est présent, qui est pertinent, qui nous aide à améliorer le projet.

On les écoute, on ajuste, puis, quand on retourne sur le terrain, est-ce que ce groupe-là a augmenté, inten‐ sifié son opposition?

Si vous arrivez à la conclusion que l'acceptabi‐ lité sociale n'est pas là, qu'est-ce qui arrive avec le projet de TES Canada chez nous?

De façon vraiment simple, ce n’est pas nous, c'est le BAPE. Il doit se prononcer s’il y a une acceptabil­ité sociale ou non, comme ils le font pour tous les projets. Le BAPE a déjà déterminé par le passé qu’il n’y avait pas d'ac‐ ceptabilit­é sociale pour un projet. Puis à ce moment-là, le rapport du BAPE est néga‐ tif, puis le projet ne va pas de l'avant.

C'est le travail qu’ils font en parallèle avec tous les ef‐ forts qu'on fait sur le terrain.

Nous, c'est ce qu'on fait aujourd'hui, on se prépare pour le BAPE, il y a l'accepta‐ bilité sociale et tout le volet environnem­ental aussi.

Quand le BAPE regarde l'ensemble du projet, les im‐ pacts qu'il a, ce n'est pas juste sur l'environnem­ent, ils vont regarder si ça va causer du stress sur le réseau sco‐ laire, si ça va causer des en‐ jeux pour la circulatio­n.

Si dans son ensemble, le ministère de l'Environnem­ent détermine que ce n’est pas un bon projet, il n’ira pas de l'avant.

D'après une entrevue à l'émission Toujours le matin

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