La pénurie de personnel menace les soins, selon le syndicat des infirmières
Le Syndicat des infirmières et infirmiers de la Saskat‐ chewan indique que les soins de santé dans la pro‐ vince présentent un bilan peu reluisant. Le syndicat est parvenu à cette conclu‐ sion à la suite de l'étude d'un sondage effectué au‐ près de 1,600 de ses membres de partout dans la province.
Selon la présidente du syndicat Tracy Zambory, les infirmières et infirmiers pensent que les soins aux patients ont empiré ces der‐ nières années.
Elle ajoute que 85 % des répondants ont affirmé que des patients étaient mis en danger en raison du manque de personnel durant la der‐ nière année.
Les membres nous disent que les choses vont mal, qu'il y a des accidents évités de justesse, que les patients ne reçoivent pas les soins dont ils ont besoin et que le per‐ sonnel envisage de quitter la profession.
Tracy Zambory, prési‐ dente du syndicat des infir‐ mières de la Saskatchewan
En outre, 58 % des répon‐ dants ont affirmé qu’ils ont songé à laisser la profession d’infirmière dans les 12 der‐ niers mois.
Rien ne change. Ça ne fait qu'empirer. C’est vraiment accablant, soutient-elle.
Hausse des dépenses pour les infirmières itiné‐ rantes
Tracy Zambory soutient que le gouvernement pour‐ rait résoudre ces enjeux rapi‐ dement en incluant les infir‐ mières dans les discussions visant à améliorer le sys‐ tème.
Elle prône également la mise en place d’un pro‐ gramme de mentorat qui est financé, plutôt que volon‐ taire.
Selon elle, ce modèle a eu du succès sous le gouverne‐ ment de Brad Wall et aiderait les jeunes infirmières.
Tracy Zambory suggère également la mise en place d’une prime de rétention de 10 000 $ pour les infirmières en milieu ou en fin de car‐ rière, afin de les inciter à res‐ ter dans la profession.
Des programmes simi‐ laires ont selon elle été mis en oeuvre en Nouvelle-Écosse et en Colombie-Britannique avec un succès incroyable.
Mme Zambory souligne que le gouvernement est en passe de dépenser 70 mil‐ lions de dollars en soins infir‐ miers contractuels en 2024.
Elle ajoute que les infir‐ mières ont effectué un peu moins de 1,5 million d'heures supplémentaires l'année der‐ nière.
Il s’agit pour Tracy Zam‐ bory d’une preuve que la pro‐ vince ne dépense pas de ma‐ nière judicieuse.
Les heures supplémen‐ taires sont payées deux fois.
Si l'on ajoute à cela les infir‐ mières intérimaires, on constate que nous dépen‐ sons de l'argent dans cette province au mauvais endroit, affirme Tracy Zambory.
Selon les données de l’Au‐ torité de santé de la Saskat‐ chewan (SHA) obtenues grâce à une demande d'accès à l'information, les infir‐ mières contractuelles ont tra‐ vaillé 102, 500 heures, soit l'équivalent de 52 postes à temps plein, en 2021, pour un coût de 12,3 millions de dollars.
En deux ans, ce chiffre est passé à 493 heures et 253 postes à temps plein pour 59 millions de dollars.
Un dialogue difficile avec le gouvernement
Tracy Zambory indique qu'elle n'a pas eu de réunions significatives avec le ministre de la Santé, Everett Hindley, depuis un certain temps.
Même si nous continuons d'essayer de rencontrer le gouvernement et d'avoir des conversations pour faire avancer les choses dans la bonne direction, nous n'arri‐ vons pas à nous entendre avec lui.
La convention collective qui liait le syndicat à la Sas‐ katchewan Association of Health Organizations (SAHO) [Association des régies de la Santé de la Saskatchewan] a expiré en mars.
Selon la présidente du syndicat, les deux parties sont en train de décider des dates de négociation d'une nouvelle convention.
Les résultats du sondage réalisé auprès des infirmières joueront un rôle dans ces dis‐ cussions, selon la présidente.
La ministre de la Santé n'était pas disponible pour une entrevue au moment de la publication de ce texte.
Interrogé récemment à l'Assemblée législative sur le recours aux infirmières contractuelles, Everett Hind‐ ley a déclaré qu'il ne s'agis‐ sait pas d'une solution per‐ manente.
Avec les informations de Adam Hunter