Trout Stanley, une comédie noire coproduite entre l’Alberta et le Québec
Pour sa deuxième pièce de l’année, l’Unithéâtre, à Ed‐ monton, propose une colla‐ boration avec le Théâtre Niveau Parking de la ville de Québec. L'oeuvre Trout Stanley oscille entre l’hu‐ mour et le drame.
L’idée d’une coproduction a germé lors d’une rencontre entre les directeurs artis‐ tiques respectifs des deux théâtres, Steve Jodoin et Ma‐ rie-Josée Bastien, à l’occasion d’une retraite de création en 2022.
Interpellés par le texte de l’autrice torontoise Claudia Dey, les directeurs artistiques ont alors décidé de copro‐ duire la pièce et de monter une équipe artistique et tech‐ nique partagée entre l'Al‐ berta et le Québec.
La pièce traduite et adap‐ tée par Manon St-Jules met notamment en scène le co‐ médien franco-albertain Steve Jodoin, de même que les Québécoises Stéfanelle Auger et Mélissa Merlo.
Ce huis clos aux allures de thriller est une ode à la mar‐ ginalité, dit Hugues Frenette, metteur en scène de la pièce et qui souhaitait travailler avec ce texte depuis plus de 10 ans.
C’est une espèce de langue très colorée, très ima‐ gée, presque poétique. En même temps, c'est très ancré dans une situation en appa‐ rence banale, souligne-t-il.
C’est dans une ambiance tamisée qu’il campe la pièce dès le départ. Une ampoule vacille au-dessus de la scène où le personnage de Sugar, assise sur le sol, chantonne avec mélancolie. Confinée dans une maison au fond des bois près d’une petite ville minière dans le nord de la Colombie-Britannique, elle attend sa soeur jumelle Grace.
Dans ce décor intimiste, la pièce Trout Stanley prend place le jour de leur tren‐ tième anniversaire. Alors que la disparition d’une danseuse nue championne de scrabble est annoncée au téléjournal, un vagabond, Trout Stanley, fait son apparition et vient bouleverser l'écosystème des deux soeurs.
Enrichir la perspective
Malgré les milliers de kilo‐ mètres qui séparent Edmon‐ ton de la ville de Québec, c’est avec beaucoup de faci‐ lité que les deux théâtres ont pu collaborer sur la pièce Trout Stanley.
Selon Hugues Frenette, travailler avec une équipe de l’ouest du Canada a permis de mieux comprendre l’uni‐ vers dans laquelle la pièce se déroulait.
On n’aurait pas pu faire ça si on avait travaillé juste dans nos petites affaires, sans es‐ sayer justement de décou‐ vrir. Donc, c'est de la décou‐ verte. C'est une rencontre avec beaucoup de respect aussi, puis d'intérêt pour la façon de faire d'Edmonton versus la nôtre.
Hugues Frenette, metteur en scène de Trout Stanley
Un avis partagé par Steve Jodoin, directeur artistique de l'Unithéâtre, mais aussi in‐ terprète du vagabond Trout Stanley dans la pièce du même nom. Plus on avançait dans le projet, plus on avan‐ çait dans le développement de la pièce, ça a vraiment été une expérience inoubliable.
Après plusieurs ren‐ contres virtuelles et beau‐ coup de travail et d’organisa‐ tion à distance, les équipes artistiques et techniques ont pu se retrouver à Québec pour des répétitions finales et les premières représenta‐ tions en février dernier.
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Bien accueillie
Hugues Frenette et Steve Jodoin s’accordent avec joie pour dire que la pièce a été très bien reçue au Québec.
Le directeur de l'Uni‐ théâtre et interprète de Trout Stanley est maintenant impa‐ tient de pouvoir présenter la pièce au public albertain. Je trouve que les personnages sont tellement colorés à leur propre manière. Je pense que ça va vraiment raisonner avec les gens d'ici , confie-t-il avec enthousiasme.
Melissa Merlo, la comé‐ dienne québécoise qui joue le rôle de Sugar dans la pièce, pense d’ailleurs que les Albertains seront plus tou‐ chés par certaines de ses subtilités. Il y a beaucoup de référents à l'Ouest dans la pièce donc j'ai l'impression que peut-être les gens vont davantage connecter avec ces référents-là ici, qu'au Québec.
Trout Stanley est présen‐ tée du jeudi 9 au dimanche 12 mai à la Cité Francophone d’Edmonton.