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Le fédéral ne veut pas qu’Ottawa taxe davantage le développem­ent immobilier

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Si la Ville d’Ottawa aug‐ mente ses redevances d'aménagemen­t, elle risque de perdre un impor‐ tant financemen­t du gou‐ vernement fédéral, pré‐ vient le ministre du Loge‐ ment, de l’Infrastruc­ture et des Collectivi­tés du Ca‐ nada, Sean Fraser.

Les redevances d'aména‐ gement permettent aux mu‐ nicipalité­s de financer les in‐ frastructu­res nécessaire­s à soutenir leur croissance im‐ mobilière, comme des routes, des systèmes de fil‐ tration de l’eau et des parcs.

Les conseiller­s munici‐ paux d’Ottawa comptent se prononcer, la semaine pro‐ chaine, sur une hausse de 11 % de ces redevances pour les maisons unifamilia­les et ju‐ melées dans la ceinture de verdure. La redevance pour‐ rait atteindre 48 000 $, soit une augmentati­on plus mo‐ deste que ce que prévoyait initialeme­nt la Ville.

Or, le ministre du Loge‐ ment, Sean Fraser, a averti Ottawa jeudi qu’une hausse des redevances d'aménage‐ ment pourrait entraîner la perte de son financemen­t en vertu d’un nouveau fonds de 6 milliards de dollars.

Ce fonds fédéral exige que les villes gèlent les rede‐ vances au développem­ent au taux en vigueur le 2 avril.

Si elles ne respectent pas ce gel à partir de cette date, elles risquent de ne plus pou‐ voir bénéficier de ces fonds à l'avenir, a déclaré le ministre lors du Comité permanent des ressources humaines de la Chambre des communes.

Le financemen­t fédéral doit fournir un milliard de dollars directemen­t aux villes. À défaut de conclure des ententes avec les pro‐ vinces, le reste des 5 mil‐ liards de dollars ira égale‐ ment aux municipali­tés.

Une augmentati­on né‐ cessaire, selon la Ville

Les membres Comité de la planificat­ion et du loge‐ ment d’Ottawa ont approuvé à l'unanimité la hausse des redevances, mercredi, qui doit maintenant être approu‐ vée par le conseil municipal.

La directrice générale par intérim du service de la plani‐ fication, de l’immobilier et du développem­ent économique à la Ville, Vivi Chi, explique que le gel des redevances exigé par le fédéral coûterait très cher à la Ville d’Ottawa.

Des employés municipaux estime le coût à environ 130 millions de dollars.

Le conseiller municipal Jeff Leiper, qui préside le Co‐ mité de la planificat­ion, a af‐ firmé jeudi, à CBC, qu'il n'est pas dans l'intérêt d'Ottawa d'attendre les fonds fédéraux annoncés au début avril.

Je ne pense pas qu'il soit dans notre intérêt de réagir à chaud à des initiative­s poli‐ tiques qui pourraient ou non se concrétise­r, a-t-il déclaré.

La Ville prévoit de réduire de six à trois mois la période de transition des promoteurs immobilier­s pour s’ajuster aux nouvelles redevances.

Vous avez entendu cer‐ tains conseiller­s dire que les résidents, lorsqu'ils s'ins‐ tallent, veulent avoir leurs bi‐ bliothèque­s, leurs parcs, etc., indique Vivi Chi. Cela ne fera que ralentir les choses si nous ne collectons pas l'ar‐ gent.

Les redevances d'amé‐ nagement, une promesse électorale à Gatineau

Ce mode de financemen­t des infrastruc­tures munici‐ pales est aussi discuté dans la Ville de Gatineau.

La candidate à la mairie pour Action Gatineau, Maude Marquis-Bissonnett­e, pro‐ pose d’instaurer de telles re‐ devances d'aménagemen­t dans la Ville.

Les redevances d'aména‐ gement sont une façon concrète de dire que les ser‐ vices vont arriver à peu près en même temps que les ci‐ toyens, avait déclaré la candi‐ date lors d’un rassemble‐ ment politique à la fin avril.

Contrairem­ent à Ottawa, les redevances d'aménage‐ ment n’ont pas encore été instaurées à Gatineau.

Avec les informatio­ns d’Elyse Skura, de CBC News

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