Et si la police vous représentait en votre absence?
Le programme de préven‐ tion des intrusions, la Tres‐ pass Prevention Program, récemment instauré par le Service de police de Moose Jaw, visant à contrer les actes de violence dans le centre-ville, suscite un dé‐ bat mitigé au sein de la communauté.
Selon les informations pu‐ bliées sur le site web de la police de Moose Jaw, des en‐ treprises expriment des pré‐ occupations quant à la pré‐ sence accrue de personnes devant leurs établissements.
Ces dernières traînent ré‐ gulièrement dans des zones qui leur servent d'abri, qui ont un comportement per‐ turbateur et agressif et qui dorment dans les halls d'en‐ trée, indique la police.
Le programme de préven‐ tion des intrusions vise à re‐ médier à cette situation en autorisant la police à interve‐ nir en qualité de représen‐ tant du propriétaire en de‐ hors des heures de bureau.
Dans le cadre de cette ini‐ tiative, les entreprises enre‐ gistrent leurs biens auprès des autorités policières, ces dernières apposent ensuite un autocollant sur les fe‐ nêtres ou les portes de ces établissements.
Les forces de l’ordre sont ainsi autorisées à procéder à l'éviction d’individus qui ten‐ teraient d'accéder à ces pro‐ priétés commerciales.
Avant, nous devions contacter [le propriétaire de l'entreprise], il y avait une procédure à suivre, et main‐ tenant cela nous permet sim‐ plement d'agir en son nom, explique le porte-parole du Service de police de Moose Jaw, Jay-D Haughton.
Parfois, quelqu'un peut être là pour une raison tout à fait légale. Il se peut qu'elle travaille après les heures de bureau, qu'elle fasse le mé‐ nage, etc. Mais l'essentiel est que nous agissons au nom [de l'entreprise], ajoute-t-il.
Ce dernier note qu’au moins vingt entreprises, si‐ tuées au centre-ville de Moose Jaw, ont déjà adhéré au programme.
Nous n'allons pas nous contenter d'arrêter immédia‐ tement quelqu'un. Nous al‐ lons entamer une conversa‐ tion, nous assurer qu'ils sont là pour une raison légale. Si ce n'est pas le cas, nous al‐ lons l'éduquer avant de l'in‐ culper ou de lui donner une contravention pour violation de propriété, ajoute Jay-D Haughton.
Un programme qui viole la Charte canadienne des droits et libertés?
Selon l’avocat de la dé‐ fense à Saskatoon, Ron Pi‐ ché, cette politique de la po‐ lice de Moose Jaw semble truffée de possible violation de la Charte canadienne des droits et libertés.
En théorie, il n'y a rien de trop inquiétant, mais quand on commence à plonger dans les détails, je pense qu'il pourrait y avoir une foule de difficultés, explique-t-il , à l'émission The Afternoon Edi‐ tion de CBC.
Si, en fait, ils approchent les gens dans ce genre de si‐ tuation, la question est de sa‐ voir s'ils sont détenus ou non et s'ils ont des raisons de soupçonner une activité cri‐ minelle.
Ce dernier souligne que même si la police et le public perçoivent le programme comme une réponse simple à une problématique soule‐ vée par les entreprises, cela ne garantit pas qu'il s'agisse de la solution appropriée.
Malheureusement, les so‐ lutions pratiques ne sont pas toujours conformes à la Charte et il faut toujours trouver un juste milieu, note Ron Piché.
De son côté, des associa‐ tions de défense des per‐ sonnes sans-abri de Moose Jaw soutiennent que le pro‐ gramme doit concilier les préoccupations des entre‐ prises avec le respect de la dignité des personnes sansabri.
Je connais nos forces de police et j'ai une confiance absolue en elles, affirme Mary Lee Booth, qui siège au conseil d'administration de Square One Community Inc.
Lorsqu'ils doivent deman‐ der à quelqu'un de quitter les lieux, ils sont très conscients de la situation et orientent ces personnes vers les res‐ sources locales, note-t-elle.
Mary Lee Booth a occupé la présidence du Conseil des commissaires de police de Moose Jaw.
Elle a également indiqué que lors du dernier dé‐ compte réalisé en août 2023, il a été constaté que 26 per‐ sonnes à Moose Jaw se trou‐ vaient dans une situation de sécurité de logement.
D’ailleurs, la ville compte plus de 33 000 habitants.
Avec les informations d’Alexander Quon
conseil à faire au mieux pour assurer une bonne gestion du village, mais je constate notre profond désaccord quant à la façon de le concré‐ tiser dans nos décisions.
Extrait de la lettre de dé‐
mission de Lyne Gosselin
Vision divergente
L’ex-conseiller Alain La‐ roche semble moins critique à l’endroit du maire Jean Côté.
Il souligne avoir aimé tra‐ vailler avec l’équipe de la mairie [...] dédiée au Village et pleine de bonnes inten‐ tions.
Il mentionne tout de même que les derniers mois ont été pénibles en ce qui a trait à la communication entre les parties. Il y a trop de temps à investir pour faire avancer les points de vue et préparer les argumentaires.
Il m’est malheureusement impossible d’avancer des projets qui me tiennent à coeur, explique M. Laroche dans sa lettre.
Une élection est prévue le 16 juin afin de pourvoir les postes des conseillers démis‐ sionnaires. Toutefois, des ci‐ toyens demandent que celleci soit reportée en attendant les conclusions de l'enquête menée par la Commission municipale.
Avec la collaboration de Marie-Claire Giffard