Après l’abandon de la politique antiplastique à Calgary, que va faire Edmonton?
Le maire d’Edmonton dit rester attentif aux com‐ mentaires de ses habitants après la décision du conseil municipal de Calgary, mardi, de renoncer aux me‐ sures mises en place pour limiter les articles en plas‐ tique à usage unique dans les commerces.
Le règlement de Calgary obligeait les entreprises à faire payer les sacs en plas‐ tique et à ne fournir des ar‐ ticles à usage unique, comme les pailles, que sur demande.
Adopté en janvier 2023, le règlement est entré en vi‐ gueur le 16 janvier de cette année, soit environ six mois après celui lancé à Edmon‐ ton.
L’équipe municipale de Calgary a expliqué avoir reçu des appels et courriels de sa population et vouloir mieux collaborer avec les habitants.
La décision est saluée par la première ministre, Danielle Smith, qui a déclaré le même jour, dans un tweet, que d’autres municipalités de‐ vraient faire la même chose.
Fort McMurray, Banff et Spruce Grove ont aussi adopté des mesures simi‐ laires.
Le maire d’Edmonton, Amarjeet Sohi, a dit que son administration avait inter‐ rogé le public avant la mise en place de son règlement et qu’il restait attentif aux com‐ mentaires.
Les gens soutiennent de plus en plus ce règlement en voyant les bénéfices de la ré‐ duction des articles à usage unique, a-t-il commenté.
Une majorité de com‐ merçants d’Edmonton op‐ posé au règlement
Un sondage mené par la Ville à l'automne dernier a montré des avis très parta‐ gés sur la question. Presque 55 % des 8000 personnes in‐ terrogées ont indiqué que le règlement était raisonnable, mais 45 % ont indiqué qu'elles s'y opposaient.
La plupart des dirigeants de commerces d’Edmonton consultés par la Ville ont affi‐ ché un avis tranché.
L’ Alberta Hospitality Asso‐ ciation qui représente des restaurants affirme que les coûts de fonctionnement de ces entreprises ont aug‐ menté et qu'il est difficile de trouver des emballages auto‐ risés à un prix raisonnable.
Ils ne sont pas opposés à la réduction des articles à usage unique, mais ils veulent emprunter la meilleure voie pour leur en‐ treprise , a déclaré Mona Pin‐ der, la directrice générale de l'Alberta Hospitality Associa‐ tion.
Le chef d’une pizzeria d’Edmonton a indiqué que ses clients se plaignaient de cette mesure une à deux fois par semaine.
Une tendance baisse des plaintes à la
Selon le directeur des ser‐ vices de gestion des déchets d'Edmonton, Denis Jubinville, les appels à la Ville concer‐ nant le règlement ont atteint un sommet en juillet 2023, le mois où il est entré en vi‐ gueur. Les appels ont rapide‐ ment diminué, passant de 536 en juillet 2023 à 88 en septembre.
Le mois dernier, 11 de‐ mandes ont été adressées au 311 à ce sujet.
La Ville n’a pas encore in‐ fligé d'amendes pour non-re‐ spect du règlement. Denis Ju‐ binville indique que les auto‐ rités se sont plutôt attachées à informer et soutenir les en‐ treprises afin qu’elles se conforment aux exigences.
En décembre 2023, 76 % des entreprises visitées par la Ville étaient entièrement conformes et 23 % s'effor‐ çaient de l'être.
Pour être efficace, le rè‐ glement exige des entre‐ prises et des clients qu'ils modifient leur comporte‐ ment, et bien que nous ayons constaté des résultats initiaux positifs, nous sommes conscients que ces changements prennent du temps, a-t-il expliqué.
Les frais minimums pour les sacs en papier et les sacs réutilisables à Edmonton vont augmenter le 1er juillet.
Selon l’Organisation de coopération et de développe‐ ment économiques, la consommation de plastique a quadruplé dans le monde ces 30 dernières années.
Avec les informations de Madeleine Cummings