Moins cher d’aller en Europe pour voir Taylor Swift?
Devant le prix extrême‐ ment élevé des billets du spectacle Eras en revente, des groupies canadiens de Taylor Swift décident de se rendre en Europe pour voir leur idole. L'offre et la de‐ mande, de même que les règlements au sujet de la revente de billets qui dif‐ fèrent d'un pays à l'autre, peuvent expliquer certains écarts de prix.
Bryan Kingston, de Hamil‐ ton, en Ontario, n’en croyait pas ses yeux quand il a trouvé des billets au parterre à 500 $ chacun pour un concert à Londres, sur un site de revente. Il avait payé deux fois plus pour voir la chan‐ teuse à Détroit l’an dernier.
La différence de prix couvre mon vol vers l’Europe, raconte l’homme de 40 ans, qui travaille en publicité.
M. Kingston dépensera tout de même une somme considérable. Mais pour lui comme pour d’autres swifties qui en ont les moyens, même en additionnant l’avion, l’hô‐ tel et les billets de spectacle, il peut être plus économique d’aller à l’étranger que d’as‐ sister au spectacle au Ca‐ nada.
Bryan Kingston, qui a des amis en Écosse, au Portugal et en France, n’a pu résister à l’idée de combiner le spec‐ tacle avec des vacances. Hon‐ nêtement, c’est le meilleur spectacle que j’aie vu de ma vie. Autrement, je ne ferais pas ce voyage.
Julia Rawleigh, qui n’a pas réussi à se procurer de billets quand ils ont été mis en vente, a été déçue et frustrée de voir les prix extrêmement élevés en revente.
Cette gérante de restau‐ rant de Calgary âgée de 27 ans assistera au spectacle en France. Quand nous avons été capables d’avoir des billets pour le concert de Lyon à 250 $ canadiens, nous étions tellement excités. Je pense qu’on n’a même pas regardé où se trouvaient les sièges.
L’offre et la demande
Les billets pour les spec‐ tacles de la tournée en Amé‐ rique du Nord et en Europe se sont tous vendus presque instantanément.
Pascal Courty, professeur d’économie à l’Université de Victoria, pense qu’il s’agit d’un principe économique tout simple. La tournée en Europe prévoit 51 spectacles dans 18 villes, dans des salles de plus de 40 000 sièges chaque soir.
La demande n’est pas aussi forte dans certains de ces pays, fait-il valoir. En Eu‐ rope, comparativement à d’autres artistes, elle n’est peut-être pas numéro un.
Le professeur souligne que Taylor Swift a beaucoup plus de groupies au Canada, où il n’y aura que neuf spec‐ tacles, ce qui contribue à faire augmenter les prix sub‐ stantiellement sur le marché de la revente.
Si Taylor Swift donnait un concert chaque soir à To‐ ronto, on arriverait éventuel‐ lement à un point où le prix des billets serait très bas, illustre-t-il. Ça pourrait prendre 12 concerts, ça pour‐ rait en prendre 18, mais ça fi‐ nirait par arriver. À un certain moment, il n’y a plus de de‐ mande.
Des limites et des inter‐ dits en vigueur
Dans certains pays euro‐ péens, dont l'Irlande, le Por‐ tugal et le Danemark, les billets ne peuvent être reven‐ dus plus cher qu’ils ont été payés. La France a adopté les règlements parmi les plus strictes; les contrevenants s’exposent à des amendes de milliers d’euros.
Sam Shemtob, directeur général de la Face-value Eu‐ ropean Alliance for Ticketing (FEAT), affirme que cela est très efficace. On voit beau‐ coup moins de billets reven‐ dus pour faire de l’argent, parce que la loi est assez claire.
Au Canada, il n’y a aucune loi fédérale qui limite le prix que les gens peuvent deman‐ der pour les billets qu’ils ont achetés. Lors du dépôt du budget fédéral, le gouverne‐ ment s'est engagé à sévir contre les pratiques des re‐ vendeurs de billets qui, selon lui, font monter injustement les prix. Il n’a toutefois pas fourni de détails ou de dates cibles.
Au Québec, les compa‐ gnies doivent obtenir une au‐ torisation pour revendre les billets plus cher, mais les par‐ ticuliers peuvent faire ce qu’ils veulent.
Avec les informations de Nisha Patel, de CBC
particulièrement la batterie et les percussions se donne pour mission d’incorporer dans l’afrobeat, l’électro et la house des mélodies et des rythmes issus des traditions congolaises.
Après avoir accompagné, pendant plusieurs années sur scène, son oncle François Mantuila Nyomo, guitariste réputé d’Afrique, Kizaba a fait paraître ses premières chan‐ sons à la fin des années 2010.
Son premier album com‐ plet, Kizavibe, a reçu une no‐ mination aux prix Juno en 2024 et a permis à Kizaba de voyager en Chine, en Corée, aux États-Unis et en Colom‐ bie pour faire découvrir sa musique électro afro-congo‐ laise.
Le déclic qui l’a poussé à vouloir devenir musicien
Quand j'ai commencé à accompagner mon oncle dans ses spectacles de mu‐ sique à Kinshasa à l'âge de 9 ans. C'est à partir de là que j'ai vu que mon expérience commençait à monter tran‐ quillement, et c'est à ce mo‐ ment-là que je me suis dit que je ferais de la musique.
Des artistes avec qui il rêve de partager la scène
J’aimerais bien partager la scène avec des artistes comme David Guetta, Stro‐ mae, Maître Gims, Borna Bay et Drake! Sans oublier Céline Dion, puisque c’est l’une des artistes canadiennes les plus connues au Congo. J’ai grandi avec sa musique!
Ses trois voeux pour l’an‐ née à venir
J’aimerais gagner un Grammy, donner un concert au Centre Bell pour mon spectacle KIZABA et faire des tournées internationales sur tous les continents.
Élisabeth Pion
(piano, musique de chambre)
La pianiste Élisabeth Pion est connue comme soliste, chambriste et collaboratrice artistique sur la scène cultu‐ relle canadienne et interna‐ tionale.
Après avoir terminé ses études à la Guildhall School of Music & Drama de Londres où elle a obtenu l’Ar‐ tist Masters 2020, l’Artist Di‐ ploma 2022 et le Junior Fel‐ lowship 2023, elle est actuel‐ lement mentorée par la pia‐ niste classique et composi‐ trice vénézuélienne Gabriela Montero.
Après avoir joué sur de nombreuses scènes plus prestigieuses les unes que les autres, l’artiste a fait pa‐ raître son premier album, Femmes de légende, en mai 2023. Son deuxième album, Amadeus et l’Impératrice, en collaboration avec Arion Or‐ chestre Baroque et Mathieu Lussier, sortira en juin pro‐ chain.
La chanson qu’elle peut écouter sans arrêt
Pierre de Soleil, de Philip Glass, et dans un tout autre esprit, Gett Off, de Prince.
Son premier concert
Je ne pourrais pas dire quel était le tout premier concert, mais mon premier souvenir conscient, disons, c’est Casse-Noisette. J’étais très impressionnée par le son qui sortait de la fosse! Je me rappelle du sentiment ressenti, de l’enchantement, un des plus beaux cadeaux que l’on puisse recevoir; cette impression de magie et d’émerveillement.
Sa première expérience en tant qu’artiste rémuné‐ rée
Je ne pourrais pas dire le‐ quel c’était exactement, mais je suis pas mal certaine que c’était avec mes frères et ma soeur! Nous jouions en‐ semble sous le nom du Qua‐ tuor Pion, et nous allions jouer assez régulièrement pour les congrégations reli‐ gieuses de soeurs, à SaintHyacinthe entre autres, pour un modeste cachet. Ces ex‐ périences ont certainement posé les pierres fondatrices de ma vie musicale.
Soleil Launière (soul roots, harmonies autoch‐ tones)
Grande gagnante des 28e Francouvertes le 14 mai der‐ nier, Soleil Launière a une longue feuille de route en théâtre, en art corporel et en art performance. Ce n’est que récemment qu’elle s’est mise officiellement à la mu‐ sique, un rêve enfoui depuis plusieurs années.
Pekuakamiulnu originaire de Mashteuiatsh, aux abords du lac Piekuakami (ou lac Saint-Jean), Soleil Launière offre des prestations envoû‐ tantes sur scène, mêlant mu‐ sique et art performance avec des harmonies vocales puissantes et des percus‐ sions.
À l’automne 2023, elle a dévoilé son premier album Taueu, sur lequel elle chante en français, en anglais, en innu-aimun et dans une langue inventée.
Son premier coup de coeur musical
I Will Always Love You, de Whitney Houston.
L’artiste qui a eu le plus d’influence sur elle
Rasili Botz, ma mentore. Elle me suit depuis près de 15 ans. Elle est incroyable. Elle m’inspire et m’aide énor‐ mément.
Ce qu’elle aurait fait si elle n’était pas artiste
Si je n'avais pas été dans le domaine des arts, je crois que je serais dans le do‐ maine des soins. Je fais en parallèle de mon horaire bien chargé un cours de doula [as‐ sistante périnatale]. C'est un rituel, tout comme mon art. Rau_Ze (néo soul)
Le duo formé de Rose Perron et de Félix Paul ex‐ plore les sonorités R’n’B et néo soul en puisant ses inspi‐ rations dans le jazz, la pop du début des années 2000, le hip-hop, la néo soul, le funk et le trip-hop des années 1990.
Leur musique prend tout son sens sur scène et les spectacles se multiplient de‐ puis quelques années pour le duo qui compte une quaran‐ taine de prestations à travers le Québec.
Grande gagnante des Francouvertes 2022, la for‐ mation profite de la polyva‐ lence de ses musiciens pour créer des ambiances tou‐ jours renouvelées. Son pre‐ mier album, Virer nos vies, paru le 29 mars dernier, a re‐ çu de nombreux éloges du public et de la critique.
Leurs premiers coups de coeur musicaux Rose
Peglag
: Marie-Mai et Klô
Félix : Slipknot Leurs chansons de ka‐ raoké Rose
: Paradise by the Da‐ shboard Lights, de Meatloaf, c’est un duo de 8 minutes, c’est du sport.
Félix : How You Remind Me, de Nickleback
Ce que ça représente, être une Révélation RadioCanada Rose
: Une reconnais‐ sance rêvée. J’écoutais les live session de Bande à part à l’époque. J’ai toujours écouté le poste 100.7.
Félix : Une immense op‐ portunité de connecter avec le public ainsi qu’avec nos collègues médiatiques et ar‐ tistiques préférés. C’est aussi un honneur de pouvoir se comparer aux artistes qui ont reçu le prix avant nous. Merci!
Donald Dogbo (afro-jazz, tradi-rythmique)
Né en Côte d’Ivoire, Do‐ nald Dogbo a également vécu au Sénégal avant d’im‐ migrer au Canada en 2014. Collaborateur d’Élage Diouf, Wesli et Djely Tapa, dès son arrivée au pays, il a tissé des liens instantanés avec les communautés artistiques de Montréal. Son premier al‐ bum, Coubli, est sorti en 2021.
Il a grandi dans une fa‐ mille de musiciens et ses pre‐ miers pas dans le monde de la musique se sont faits dans la petite enfance. Il s’est initié à la batterie en très jeune âge, ayant grandi à Abobo, un quartier populaire d’Abid‐ jan où les percussions, la danse et le chant sont omni‐ présents dans les rues.
Sa musique est un grand mariage entre les rythmes traditionnels de l’Afrique cen‐ trale, de l’Afrique de l’Ouest et du jazz, le tout émanant de ses multiples rencontres, en Afrique et au Canada.
Son premier concert
Le concert de la chan‐ teuse franco-nigériane Asa, en 2009, en Afrique du Sud. Je me souviens avoir été im‐ pressionné de la qualité de son concert.
Son premier coup de coeur musical
Boni Gnahoré, un artiste percussionniste ivoirien. La musique qu’il faisait me par‐ lait beaucoup. Il faisait une fusion de musique tradition‐ nelle et contemporaine.
Ses trois voeux pour l’an‐ née à venir
Jouer et tourner, être mieux soutenus financière‐ ment par les organismes culturels et ne plus avoir à me battre pour convaincre le système et la société que l'art est un métier.