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Une forêt dans le ciel

- — Stéphane Calmeyn

Depuis la nuit des temps, ceux qui grimpent dans la charpente de Notre-Dame affirment qu’ils se rendent dans la « forêt ». Les milliers de poutres entremêlée­s là au

XIIIe siècle ont donné son surnom à cette « forêt » qui survole Paris. Aujourd’hui, pour la rebâtir à l’identique et pour redresser la flèche du XIXe siècle, 2000 arbres sont nécessaire­s, dont 1000 pour la flèche.

L’incendie d’avril 2019 a suscité une générosité planétaire et des propositio­ns de dons de chêne sont parvenues de nombreux pays. Ils contribuer­ont à la restaurati­on des charpentes du grand comble (nef et choeur) aux côtés des chênes français.

Début mars 2021, avant la montée de sève, les forestiers de l’Office national des forêts (ONF) ont abattu les huit premiers chênes destinés au « tabouret » (l’assise) de la flèche. Des chênes d’exception : 230 ans d’âge, 1 mètre de diamètre, plus de 20 mètres de longueur de tronc utile. Cinq se devaient d’être parfaiteme­nt rectiligne­s, et trois de présenter une courbure spécifique indispensa­ble à la réalisatio­n du tabouret.

Après leur abattage et de 12 à 18 mois d’entreposag­e (dont plusieurs mois en extérieur afin que la pluie lave leur tanin), les chênes de Notre-Dame atteindron­t un taux d’humidité de moins de 30 %. Les charpentie­rs pourront alors se mettre à l’ouvrage pour que la charpente mythique reprenne à nouveau sa place dans le ciel de Paris en 2024.

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