Du « complotisme » à Trump
Quel lien existe-t-il entre le 11 septembre 2001, l’assassinat de John F. Kennedy et l’alunissage? Ce sont des évènements marquants qui ont fait l’objet de multiples théories du complot. Pour Rudy Reichstadt, le fondateur du site Conspiracy Watch, un véritable enjeu démocratique se cache derrière le « complotisme » : « Quand on vous répète que vos représentants élus sont des marionnettes à la solde de puissances obscures, qu’ils sont corrompus et qu’ils vous mentent, vous remettez en cause le système qui produit ça. »
Monsieur Reichstadt précise que les adeptes de conspirations s’abstiennent habituellement de voter ou se réfugient dans un vote d’extrême droite. Alors voilà que en campagne électorale, Donald Trump validait, en quelque sorte, certaines croyances conspirationnistes qu’avaient les Américains à l’égard de leur gouvernement et des politiciens... tout en mettant de l’avant une plate-forme consacrée en grande partie aux thèmes du nationalisme ethnique et de l’intolérance raciale et religieuse.
Selon Politifact, un site américain de vérification des faits, Trump n’aurait été entièrement honnête que dans 4 % des affirmations dites pendant sa campagne. « Non seulement ça ne l’a pas empêché d’être élu, ç’a potentiellement été un carburant pour sa campagne », soutient monsieur Reichstadt qui rappelle que Trump a été appuyé par Alex Jones, un animateur de radio américaine qui s’est « construit un empire du complotisme ».
Pour monsieur Reichstadt, le courant constructiviste aurait préparé le terrain à l’arrivée de Trump au pouvoir. Selon cette pensée, « la réalité et les faits sont des construits sociaux, donc il n’y a pas de faits. La vérité, c’est chacun la sienne », explique celui qui se désole de voir les faits être relégués au rang d’opinions.