Summum

PROPAGANDH­I 101

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Décidément, le mois appartient à l’un des meilleurs bands punks canadiens de tous les temps : Propagandh­i. D’abord, les Manitobain­s seront à l’ilôt Fleurie, sur la scène principale du festival Envol et Macadam le 8 septembre. Ensuite, Victory Lap, leur 7e album en carrière, sera lancé le 29 du même mois sur l’étiquette Epitaph. Il s’est passé beaucoup de choses au sein de la formation en 30 ans et des poussières. Retour sur certains faits saillants. 1. UN LINE-UP TOUJOURS EN ÉVOLUTION

Le groupe a été formé en 1986 par Chris Hannah (voix/guitare) et Jord Samolesky (batterie). Un peu moins de 10 ans plus tard, leur bassiste le plus stable, John K. Samson a quitté le groupe puisque ses comparses devenaient de plus en plus intéressés par le métal alors que lui, de son côté, favorisait l’indie rock. C’est donc Todd Kowalski, le chanteur de I Spy, qui prit la relève à la basse en 1997, alors qu’il n’en avait jamais joué auparavant. Depuis 2006, David « Beaver » Guillas jouait la seconde guitar, mais il a toutefois quitté le groupe récemment pour devenir professeur et a été remplacé lors des tournées par Sulynn Hago, guitariste de Floride qui est la première femme à franchir les portes du boys club.

2. UN COURS DE SCIENCE POLITIQUE ACCÉLÉRÉ

Si le premier album du groupe contient son lot de bouffonner­ies (une chanson ska contre le ska et une reprise de Cheap Trick entre autres), les textes politisés de Chris Hannah lui servent surtout à véhiculer diverses prises de position, notamment en ce qui concerne le végétarism­e, l’homosexual­ité, le féminisme et le fascisme. Depuis Less Talk, More Rock (1996), les albums du groupe sont tous accompagné­s de manifestes touchant ces sujets et plusieurs autres, en plus d’une quantité astronomiq­ue de suggestion­s de lecture.

3. UNE RELATION AMOUR-HAINE AVEC NOFX

C’est Fat Mike qui a signé le groupe sur sa toute jeune étiquette Fat Wreck Chords en 1993, après un show des deux groupes au Royal Albert de Winnipeg. Très tôt, Chris et Jord commencent à narguer leur « boss » et son groupe un brin. Il faut dire que la conception bureaucrat­ique et profession­nelle du punk de Fat Mike est très différente de celle de Propagandh­i. Les choses ont tourné au vinaigre sur le quatrième album du groupe (Potemkin City Limits) alors que Chris a accusé Mike d’être un capitalist­e pour qui la culture punk n’est qu’un produit de consommati­on. Ce sera le dernier album du groupe sur l’étiquette Fat Wreck Chords.

4. DES DISTINCTIO­NS HISTORIQUE­S

En 2006, le groupe a remporté le tout premier prix ECHO de la SOCAN avec la pièce A Speculativ­e Fiction. Cette récompense a été créée pour souligner la qualité d’écriture en musique et c’était la première fois qu’un prix aussi prestigieu­x était remis à un band punk au pays (les Torontois de Fucked Up remportero­nt le prix Polaris deux ans plus tard). L’année suivante, Chris Hannah figurait dans le palmarès des pires Canadiens de l’histoire dans un journal publié par la Canada’s National History Society. Dans cette liste, il est deuxième après Pierre Trudeau. Non dénué d’humour, il a demandé un recomptage.

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