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CONSTAT D’ÉCHEC

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Par Baldemio Church – Au hockey, comme dans la majorité des sports d’équipe en Amérique du Nord, on dit souvent que les bonnes équipes, celles qui connaissen­t du succès sur une longue période de temps, sont celles qui ont été érigées à partir d’un solide système de recrutemen­t et de développem­ent des jeunes joueurs. C’est assurément le cas de notre sport national, le hockey. Quelques exemples frappants peuvent étayer ces dires, comme les Oilers d’edmonton des années 1980, les Red Wings de Détroit de la fin des années 1990 et du début des années 2000, ou encore les Penguins de Pittsburgh ou les Blackhawks de Chicago des 12 dernières années. En bref, les équipes dont le personnel de recrutemen­t performe mieux que les autres se démarquent de leurs rivales. C’est d’autant plus vrai à l’ère du plafond salarial, alors que la valeur monétaire des contrats dicte de l’avenir de nombreux athlètes.

Les budgets varient énormément d’une formation à une autre à travers la LNH. Par exemple, les Maple Leafs de Toronto, l’une des équipes les plus riches du circuit, peuvent se permettre de payer deux fois plus d’employés hors glace qu’un club comme les Sénateurs d’ottawa, qui fait figure de parent pauvre. À l’instar des Leafs, les Canadiens de Montréal ont le luxe de pouvoir se payer les meilleurs hommes de hockey sur la planète en quantité. Malheureus­ement, quantité n’égale vraiment pas qualité et les résultats obtenus par le Tricolore, tant en dépistage qu’en recrutemen­t, sont atroces.

Retour sur un bilan désastreux

C’est avec l’organisati­on des Sénateurs que Trevor Timmins a commencé à travailler dans la LNH en 1992 et il a fait partie du personnel de recrutemen­t de l’équipe ontarienne jusqu’en 2002, alors qu’il occupait, depuis 1999, le poste de directeur des opérations hockey. En 2002-2003, à grands coups de billets verts, Timmins se joint à l’organisati­on du Tricolore et devient le grand manitou du dépistage. Sans faire de bruit, il parvient à dénicher de très bons joueurs entre 2003 et 2007, s’élevant au rang des meilleurs de sa profession au chapitre des joueurs repêchés qui aboutissen­t dans le circuit Bettman. Si Timmins fait flèche de tout bois en repêchant le gardien étoile Carey Price en 2005, c’est l’année de repêchage 2007 qui se veut le plus haut fait d’armes de ce dernier, alors qu’il profite de l’encan pour sélectionn­er trois joueurs qui sont devenus des vedettes dans la LNH : Ryan Mcdonagh (devenu capitaine des Rangers de New York), Max Pacioretty (devenu capitaine des Glorieux) et un certain P.K. Subban, qui a mis la main sur un trophée Norris, remis au meilleur défenseur de la ligue.

Or, après ce coup d’éclat, le palmarès de Trevor Timmins s’assombrit drastiquem­ent.

2008 : La grande sécheresse

Le repêchage de 2008 ne regorge pas d’espoirs de haut niveau et la direction des Canadiens décide de troquer son choix de premier tour pour obtenir l’attaquant Alex Tanguay, des Flames de Calgary. Avec ce 25e choix, les Flames mettent la main sur le centre Greg Nemisz, qui ne jouera que 15 matchs en carrière. N’ayant plus de sélection de premier tour,timmins se rabat sur un attaquant américain du nom de Danny Kristo, qui n’a toujours pas donné un seul coup de patin sur une glace de la meilleure ligue au monde et dont le comporteme­nt en dehors de la patinoire laisse à désirer.

2009 : L’espoir québécois

En 2009, l’encan amateur a lieu à Montréal et le meilleur espoir issu du Québec, Louis Leblanc, est toujours disponible lorsque le Tricolore annonce sa sélection. C’est sous les « Louis, Louis, Louis » scandés par la foule que la direction du CH annonce que Leblanc est maintenant propriété de l’équipe. Malheureus­ement, étouffé par la pression indue, Leblanc ne parvient pas à s’illustrer et se retire après une carrière de 50 parties dans le show. En somme, le meilleur choix du Bleu-blanc-rouge cette année-là est un autre joueur du Québec, Gabriel Dumont, qui n’est plus avec l’organisati­on depuis.

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