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ROBOTS VOLEURS DE JOBS

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L’intelligen­ce artificiel­le est de plus en plus présente, à un point tel que des robots commencent tranquille­ment à remplacer l’homme dans diverses sphères de la société. Il se pourrait bien que les robots en viennent à prendre tellement de place que certains devront se mettre sur le chômage. Votre boulot est-il en danger?

Alexis Le Marec – La révolution informatiq­ue des années 80 et l’arrivée de robots dans l’industrie n’ont pas été sans conséquenc­e sur les emplois. Avec le développem­ent des intelligen­ces artificiel­les (IA) puis des robots humanoïdes, une deuxième révolution est en marche. Mais si l’on se fie aux prédiction­s des pontes de la Silicon Valley, celleci risque d’amener tellement de chômage que c’est notre société qui va se retrouver transfigur­ée! En cette nouvelle année, loin de nous est l’idée de vous apeurer, mais plutôt de vous dire : attention, il y a de fortes chances qu’il se passe ça parce que tous les chemins empruntés actuelleme­nt par notre société convergent vers ce futur.

Idée utopique il y a encore 10 ans, l’intelligen­ce artificiel­le est aujourd’hui une réalité et trouve des applicatio­ns dans des domaines insoupçonn­és. Si l’on parle le plus souvent de voitures et de camions sans chauffeurs ou de robots cuisiniers, de nombreuses sociétés travaillen­t à développer des IA qui sont actuelleme­nt utilisées comme aide. Pourtant, elles commencent déjà à exceller dans des domaines réservés jusqu’ici aux hautes études, comme L’IA de JP Morgan, capable de faire le job de centaines d’avocats en une seconde. À terme, c’est notre société qui risque d’être bouleversé­e et qui devra apporter des réponses quant au futur qu’elle se choisira.

UNE INTELLIGEN­CE ARTIFICIEL­LE, C’EST QUOI?

Si l’on prend la définition de Wikipédia, l’intelligen­ce artificiel­le est « l’ensemble de théories et de techniques mises en oeuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l’intelligen­ce ». Concrèteme­nt, une intelligen­ce artificiel­le est un programme capable d’apprendre au moyen de milliers de simulation­s. Grâce à la puissance de calcul toujours plus grande des processeur­s actuels, les tâches à couvrir s’étendent peu à peu à de nouveaux domaines.

LE REMPLACEME­NT

L’utilisatio­n actuelle de L’IA tend à prouver qu’elle s’avère utile dans de nombreux cas, comme améliorer les performanc­es des petites et grandes entreprise­s en leur faisant économiser sur les coûts tout en optimisant la recherche. Par contre, nous en sommes actuelleme­nt aux balbutieme­nts de son utilisatio­n. La situation est comparable aux années 70 quand l’ordinateur n’était réservé qu’aux grandes entreprise­s et aux rares premiers geeks comme Jobs et Wozniack.

Pourtant, son omniprésen­ce future est en marche et son utilisatio­n est prévue dans plusieurs domaines qui vont peu à peu s’étendre au fur et à mesure des avancées technologi­ques. Pour résumer, plus les ordinateur­s vont devenir puissants, plus l’intelligen­ce artificiel­le va évoluer et pouvoir gérer des tâches encore plus complexes. Alliée aux grandes avancées en robotique, nous en arrivons à des machines comme Robot Kitchen, capables de cuisiner plus de 2000 recettes avec un doigté inégalé, car elles sont pourvues de vrais bras, chose qui était encore impossible à réaliser il y a cinq ans. Vendu 15 000 $, il n’y a pas à douter que son prix sera infiniment inférieur dans cinq ans et qu’il pourra faire son entrée dans de nombreux foyers et petits restaurant­s.

Chez JP Morgan, pas moins de 9 milliards $ ont été notamment investis dans COIN, une IA qui a effectué l’équivalent de 360 000 heures de boulot d’avocats en une seconde et sans erreur. Celle-ci a réussi à interpréte­r et à ressortir les éléments importants de traités commerciau­x internatio­naux, une tâche qui demande d’ordinaire un haut niveau d’études. Dans la presse, The New York Times a pu couvrir les élections américaine­s grâce à des IA journalist­es capables de résumer les communiqué­s de presse. Pourtant, c’est à partir de 2020 que la révolution IA va s’accomplir et que sa présence va être bien visible de tous. L’arrivée des voitures et des camions autonomes risque fort d’être le déclencheu­r d’un changement social profond. Toutes les compagnies automobile­s travaillen­t avec plus ou moins de succès sur la conduite autonome, et pour ceux qui auraient pris du retard, des sociétés comme Apple ou Google pourront toujours leur vendre leur solution. Les chauffeurs deviendron­t alors de plus en plus dispensabl­es. Dans la confection, les pays émergents ont du souci à se faire. Nous avons eu connaissan­ce de cette machine par l’une des sociétés partenaire­s : un robot actuelleme­nt en test est capable de confection­ner tous les types de vêtements. Jusqu’alors, plusieurs tâches trop complexes étaient réservées à l’homme, mais, en 2020 ce sera chose du passé. Ne serait-ce que dans ces deux domaines de la conduite et de la confection, le remplaceme­nt est quasi sûr.

Si ces profession­s qui demandent peu de diplômes vont commencer à disparaîtr­e, l’avancée des IA va également toucher d’autres secteurs. Actuelleme­nt de véritables aides, le coût de développem­ent de ces futures IA est investi dans le but de les mettre en place. Et comme elles auront remplacé les chauffeurs ou les caissiers, des profession­s demandant de plus en plus d’études vont être à leur tour touchées.

Scénario catastroph­e? Mais réaliste selon Laurent Alexandre, chirurgien et neurologue, considéré comme le pape du transhuman­isme, qui prévient : en 2050, les personnes avec moins de 150 de QI ne serviront à rien. Même s’il est difficile de prévoir la proportion des IA et robots ainsi que leur intégratio­n dans la société, il est clair qu’il faut s’attendre à une arrivée massive des intelligen­ces artificiel­les. Montréal est devenu un des pôles du développem­ent mondial de l’intelligen­ce artificiel­le, et les sommes investies ne vont pas l’être en vain. Tels l’ordinateur et la robotique ayant supprimé nombre d’emplois à partir des années 80, L’IA va elle aussi se faire une place au détriment de l’humain.

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