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L’AVENTURE CONTINUE POUR LES PIXIES

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Par Jean-françois Cyr – Trois décennies après sa création, et malgré les turbulence­s, le groupe culte Pixies poursuit l’aventure. En 1988, il lançait son premier album intitulé Surfer Rosa, qui incluait le fameux morceau Where Is My Mind, devenu un classique du rock. Séparé en 1993, le quatuor a repris de plus belle ses activités en 2004. Les Pixies ont livré une quantité phénoménal­e de concerts sur la planète. Le quatuor a d’ailleurs offert un spectacle à Montréal en septembre dernier. L’un des fondateurs du groupe, le guitariste Joey Santiago, parle de la tournée mondiale et même du prochain album à sortir dans quelques mois.

COMMENT AVEZ-VOUS RENCONTRÉ CHARLES THOMPSON IV (ALIAS BLACK FRANCIS)?

Je suis né à Manille, aux Philippine­s. Avec ma famille, j’ai migré dans la ville de Yonkers, dans l’état de New York, quand j’étais enfant. C’est à l’université publique d’amherst (Umass Amherst) que j’ai rencontré Charles. On a créé les Pixies en 1986.

DEPUIS TOUTES CES ANNÉES, LE GROUPE A-T-IL BEAUCOUP CHANGÉ?

Pas tellement. L’esprit du groupe est resté assez intact. Trois des membres fondateurs font toujours partie de l’aventure : l’auteur-compositeu­r-interprète et guitariste Black Francis, le batteur David Lovering et moi-même.

L’INFLUENTE BASSISTE KIM DEAL ÉTAIT NÉANMOINS UNE PART IMPORTANTE DES PIXIES, ET ELLE EST PARTIE EN 2013…

Oui, tout à fait. Heureuseme­nt, on a eu la chance d’accueillir la bassiste et chanteuse Paz Lenchantin l’année suivante. Elle a participé à plus de 600 concerts avec les Pixies. Paz a aussi collaboré à l’enregistre­ment du dernier album (Head Carrier, paru en 2016).

COMMENT EST-ELLE ARRIVÉE DANS LE GROUPE?

Je l’ai contactée grâce à une ancienne collaborat­ion sur mon projet parallèle The Martinis. Elle a d’abord fait des concerts… Finalement, tous les autres membres du groupe l’ont beaucoup aimée. Elle est très profession­nelle, en plus d’être une belle personne. Nous n’aurions pas pu trouver mieux.

ELLE A DÛ APPRENDRE RAPIDEMENT PLUSIEURS DIZAINES DE CHANSONS, VRAI?

Oui, plus de 75 morceaux. Parce que le groupe n’utilise pas de setlist dans le cadre de ses concerts. Elle a vécu pas mal d’angoisse à ses débuts, mais nous n’avons jamais été inquiets. Elle est passée à travers tout le répertoire des Pixies avec une rigueur incroyable.

LE GROUPE EST EXTRÊMEMEN­T SOLLICITÉ UN PEU PARTOUT DANS LE MONDE. LA TOURNÉE NORD-AMÉRICAINE, QUI A COMMENCÉ EN AVRIL, NE CESSE DE S’ÉTIRER; ON AJOUTE CONSTAMMEN­T DES DATES DE SPECTACLES. DES DIZAINES D’AUTRES SPECTACLES SONT AU PROGRAMME JUSQU’À L’ÉTÉ 2018. VOS FANS SONT DONC TOUJOURS FIDÈLES…

Nous avons tellement de concerts de prévus que j’ai presque oublié ceux livrés en Europe. (Rires) C’est incroyable. Tant mieux. Ça démontre que nos fans sont en effet très fidèles. Ils veulent entendre notre musique en live.

EST-CE QUE VOUS AVEZ DE NOUVEAUX FANS?

Oh oui! Toute une nouvelle génération d’amateurs des Pixies est née depuis quelques années. Ils sont jeunes, intéressés et chantent les paroles de plusieurs pièces en spectacle. Ils n’ont pas énormément changé par rapport aux fans des débuts, excepté qu’ils possèdent beaucoup de téléphones cellulaire­s!

L’ÂGE DES SPECTATEUR­S EST DONC TRÈS VARIÉ DANS LES SALLES?

Oui. C’est impression­nant de réaliser que nos vieilles chansons conservent cet effet sur les mélomanes, peu importe leur âge. C’est très étrange, mais rassurant. Je sens encore des effluves de cannabis, parfois, et les gens continuent, malgré tout, d’aller dans les salles pour assister à des spectacles. C’est fou comment rien ne change dans le monde de la musique, excepté la technologi­e.

AU COURS DES TROIS DERNIÈRES DÉCENNIES, LES PIXIES ONT INFLUENCÉ DE NOMBREUSES FORMATIONS, TELLES QUE NIRVANA ET RADIOHEAD. EST-CE QU’ON VOUS RAPPELLE SOUVENT À QUEL POINT VOUS AVEZ LAISSÉ UNE MARQUE SUR LE MONDE DE LA MUSIQUE?

Régulièrem­ent, oui. Les amateurs tout comme les journalist­es… (Rires) Je suis bien heureux que notre musique puisse inspirer d’autres créateurs. Le monde artistique est une grande roue qui tourne. J’ai aussi été influencé par certains de mes pairs, comme Mose Allison (le pianiste de jazz américain a même inspiré le morceau Allison de l’album Bossanova, paru en 1990). Iggy Pop, David Bowie et Velvet Undergroun­d ont notamment influencé l’écriture et la musique des Pixies, puisque Charles aime beaucoup leurs oeuvres.

UN NOUVEL ALBUM DANS VOS PLANS?

Oui…

MALGRÉ CETTE INTERMINAB­LE TOURNÉE PLANÉTAIRE, VOUS ÊTES CAPABLES DE TRAVAILLER SUR DE NOUVELLES CHANSONS?

Juste avant le début de notre conversati­on, je travaillai­s justement là-dessus avec Charles. Disons que la production du disque est confirmée. Tout ce qu’on doit faire maintenant, c’est d’écrire des chansons! Et ça, c’est la responsabi­lité de mon ami Charles... Ensuite, on va créer les musiques et tenter de respecter l’échéancier. Il devrait sortir l’an prochain. C’est vraiment une belle dynamique tout ça.

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@Courtoisie Pixies

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