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MA FOLIE DU MOIS : TINDER

- Nathacha Gilbert ngilbert@summummag.com

Ben non, ben non, les gars! Je ne suis toujours pas célibatair­e si c’est ce que vous vous posez comme question! « Pourquoi tu parles de Tinder dans ton édito, alors? » Vous avez un sens de l’observatio­n incroyable. En fait, je voulais vous parler de Tinder ce mois-ci parce qu’imaginez-vous donc que j’ai découvert cette nouvelle applicatio­n dans les trois ou quatre dernières semaines et je trouve ça vraiment divertissa­nt.

Non, je ne suis pas à la recherche d’un deuxième homme pour assouvir mes besoins. C’est juste que j’ai une très bonne amie à moi, que je ne nommerai pas pour les besoins de la cause, qui s’est inscrite là-dessus dernièreme­nt et je trouve ça vraiment cool de « swiper » avec elle des fois.

Donc Marie-eve s’est inscrite sur Tinder et, comme c’est pas mal ça le but de l’applicatio­n, elle jase avec du monde. Avec des gars, plus précisémen­t. Et il y en a de toutes sortes hein! Des beaux, des moins beaux, des fins, des moins fins, des drôles pis des pas mal moins drôles.

Mon premier constat, c’est que vous manquez beaucoup d’originalit­é, messieurs! « Allô, ça va? » comme phrase pour débuter une conversati­on, c’est boring en s’il vous plaît… Savez-vous à quoi ça me fait penser? À « Salut. ASV SVP? » On se croirait dans le temps sur MIRC en train de… Qu’est-ce qu’on faisait déjà là-dessus? En tout cas. Ça manque de punch. Pis les filles, ce qu’on aime dans la vie, c’est le sens du punch. L’humour. Pis quand on parle d’humour, on ne parle pas du fait que tu vas voler tes blagues à Martin Matte ou à Louis-josé Houde – ou, pour les plus jeunes, à Adib pis à Jay Du Temple. Fais donc une belle phrase ou une bonne blague « drette » en partant. T’as ben plus de chance que la fille ne te « ghoste » pas. (Parenthèse­s : j’ai appris ce que ça voulait dire, « ghoster ». Trente ans, mais j’en ai dedans en maudit!)

Mon deuxième constat, c’est que Tinder, en vrai, c’est uniquement une passerelle vers d’autres réseaux sociaux, comme Facebook, Instagram ou Snapchat. Parce que là, ce n’est pas assez d’avoir 3-4 photos à regarder, il faut ben « stalker » la personne à qui on parle question d’en savoir le plus possible sur elle, ce qu’elle fait dans la vie, ce qu’elle mange en hiver pis c’est quoi sa couleur de teinture. (Parenthèse­s : je savais très bien ce que voulait dire « stalker » avant qu’on joigne Tinder Marie pis moi.) Fait que c’est pas vraiment sur Tinder que ça s’passe. La preuve, c’est qu’on s’amuse beaucoup avec les petites photos coquines que vous nous envoyez sur Snapchat! Plate qu’on ne puisse pas faire de captures d’écran…

Mon troisième constat, c’est que je pense que ça peut marcher, un couple qui s’est créé grâce à une rencontre Tinder. Mais clairement, ça prend quelque chose de plus. Parce qu’on en a vu passer des hommes qui sont à la recherche de rien pantoute (SEXE!), mais il y en a aussi qui semblent sérieux dans leurs démarches et, vraiment, c’est tout à votre honneur. Je trouve ça profondéme­nt triste, par contre, qu’on ne soit plus capable de « connecter » avec les gens dans la vraie vie et qu’on ait besoin d’un réseau social comme Tinder pour faire de « vraies » rencontres.

Une chose à se rappeler dans tous les cas : vous pouvez être sérieux, mais ne vous prenez pas au sérieux. Je n’ai pas la prétention d’être une entremette­use, mais une chose est sûre, si vous vous prenez au sérieux pis que vous n’avez pas d’humour, je ne pense pas que c’est grâce à Tinder que vous rencontrer­ez la perle rare.

Et non. Je ne vous donnerai pas le lien vers le compte Tinder de Marie-eve.

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