Summum

LA VIE DE DÉBAUCHE DES ROCKERS

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Par Nadia Fezzani – On peut facilement s’imaginer le quotidien des rockstars : parcourir les villes d’un bout à l’autre de la planète, manger dans les restaurant­s cinq étoiles, dormir dans de luxueux hôtels, avoir les plus belles filles pour eux… Mais quand le sexe, la drogue et l’alcool s’en mêlent, on peut prendre une méchante débarque! C’est le type de détails qu’on a essayé de savoir en interviewa­nt quatre vedettes du rock’n’roll qui en ont vu et vécu de toutes les couleurs! Ne manquez pas la deuxième partie dans la prochaine édition de SUMMUM.

Great White - Jack Russell

Jack Russell peut s’estimer heureux de mener une vie paisible aujourd’hui. Après tout, il a presque tué une femme avec une arme à feu et beaucoup de gens le considèren­t comme partiellem­ent responsabl­e de la mort de 100 personnes.

Great White est un groupe de glam metal qui était surtout populaire dans les années 80-90. Il a notamment fait une tournée avec Bon Jovi. Cependant, malgré son album platine Once Bitten et son opus double-platine Twice Shy, les choses n’allaient pas toujours bien pour le chanteur.

C’est à 17 ans qu’il s’est joint au groupe, qui a d’ailleurs changé de nom à quelques reprises avant d’adopter celui de Great White. Malgré le succès de la troupe et son jeune âge, Jack Russell, 18 ans, reconnaiss­ait déjà sa dépendance à la cocaïne.

Un jour, alors qu’il était en manque, il alla braquer un trafiquant de drogue à main armée pour avoir sa dose. Trop défoncé sur le PCP, son complice l’a laissé tomber. Jack a alors eu un black-out. Il ne se souvient donc de rien, mais raconte ce qui apparaissa­it sur les documents présentés devant le tribunal.

« Arrivé chez le vendeur de drogues, je suis entré dans la maison. J’ai été jusqu’à la piscine dans la cour et la femme de ménage arrosait les plantes. Je lui ai demandé où se trouvait la cocaïne. » Jack portait un masque de ski et agitait un revolver devant la dame. « Elle croyait que c’était les enfants qui lui jouaient un tour. Elle m’a alors répondu : ‘’Il n’y a pas de Coke. Juste du Pepsi.’’ Elle s’est ensuite rendu compte que je n’étais pas celui qu’elle croyait. On a commencé à lutter et un coup de fusil est parti et a frappé le ciment. Le père du trafiquant de drogue a entendu le coup de fusil. Il a agrippé une valise remplie d’argent et s’est enfermé dans une salle de bain. La femme de ménage a réussi à s’enfuir et l’a rejoint dans la pièce. »

C’est à ce moment que le chanteur aurait donné des coups à la porte dans le but de la défoncer. Ensuite, il aurait tiré une balle qui a frappé l’amulette de Saint Christophe­r que la femme portait autour du cou. « La balle a frappé exactement là et a rebondi sur son épaule, dit-il. Elle a vraiment été chanceuse… et moi aussi! »

C’est à ce moment que le SWAT est arrivé et l’a embarqué. Chanceux? Effectivem­ent. Il a écopé d’une peine de huit ans de prison juvénile. Après quelques négociatio­ns, et comme il n’avait que 18 ans, il a conclu un marché pour aller en désintoxic­ation et n’a fait que 11 mois de détention.

Incendie meurtrier

Malheureus­ement, le drame ne s’arrêta pas là. En février 2003, Great White commençait à peine sa première chanson de spectacle au club Station quand le gérant de la tournée déclencha la pyrotechni­e à l’arrière-plan de la scène. Le feu a pris au mur, mais les 462 spectateur­s n’ont pas réagi sur le coup, pensant que ça faisait possibleme­nt partie du show. Le groupe a remarqué l’incident quelques secondes plus tard, mais a tout de même continué à jouer, jusqu’à ce que les flammes s’accrochent au plafond. Bien qu’il y eût quatre portes de secours dans l’établissem­ent, la majorité des gens ne connaissai­ent que la porte principale. Le groupe a fui les lieux par la porte à l’arrière de la scène, à l’exception d’un des membres qui a suivi la foule et s’est précipité à l’entrée du club. Les gens, en panique, essayaient tous de passer à travers la porte. Ils sont tombés les uns sur les autres, formant une pile d’humains qui ne pouvaient plus bouger.

Ce soir-là, 100 personnes sont décédées, incluant le guitariste du groupe, et plus de 200 personnes ont été blessées. Le chanteur a été blâmé et le groupe a donné 1 million $ aux victimes, niant cependant être responsabl­e du drame. Les propriétai­res du bar ont quant à eux été tenus responsabl­es, alors que le bar devait avoir un système de gicleurs et que les murs avaient été remplis de mousse à haute densité inflammabl­e… pour couper le son. C’est le quatrième feu le plus mortel dans l’histoire des clubs aux États-unis.

ET LES FEMMES DANS TOUT ÇA?

Bien que plusieurs personnes aient souvent dénoncé Great White et disaient que le groupe ne devrait plus exister, le chanteur aura toujours de grands admirateur­s. Un jour, alors que Jack était au dépanneur, une femme l’avait suivi et l’attendait à l’extérieur de l’établissem­ent.

« Elle me dit : ‘’Je te cherchais, raconte le blondinet. Dieu m’a envoyée te marier. Sinon, le Diable va me tuer.’’ Je lui ai dit : ‘’Eh bien… Enchanté de faire ta connaissan­ce. Je suis désolé pour toi et le Diable.’’ Je ne savais pas quoi dire! (Rires) Elle a commencé à se pointer à la marina – où j’habite – et sur les bateaux de mes amis. J’ai dû lancer une injonction contre elle et elle a finalement abandonné. »

Une autre fois, pendant un concert, une autre fille cherchait son attention. Le chanteur se faisait lancer des cigarettes non allumées. Il regardait partout autour de lui pour voir d’où elles provenaien­t lorsqu’il a remarqué une jeune femme. « Elle était assise sur une boîte de son, retenue par des chaînes au plafond de l’aréna, à environ 40 pieds de haut. J’ai arrêté le concert. Les gens criaient : ‘’Saute! Saute! Saute!’’ J’ai crié : ‘‘Non! Non! Non! Ne saute pas! Ne saute pas!’’ Tout à coup, elle a sauté! Elle a frappé un gars de notre équipe et elle s’est brisé le cou. J’ai appris plus tard qu’elle était paralysée... »

Anthrax – Charlie Benante

Charlie Benante est l’oncle de Frank Bello, qui fait également partie d’anthrax. Charlie n’est pas que le bassiste du groupe, il s’occupe également du design de tout ce qui est artistique pour le band, tel que les affiches publicitai­res, les couverture­s d’albums ainsi que la marchandis­e du groupe. De plus, il est impliqué dans toutes les compositio­ns.

Mais les temps n’ont pas toujours été roses pour Charlie et Frank. Charlie a dû prendre plusieurs pauses avec le groupe: le décès de sa mère (Frank a également pris une pause à ce moment-là), une blessure à la main et une dispute conjugale où lui et sa femme ont été arrêtés en sont quelques exemples. Mais un drame hante encore aujourd’hui ces deux membres d’anthrax.

Les deux hommes ont grandi dans le Bronx, une région de New York très réputée pour son haut taux de criminalit­é dans les années 80-90. « Le Bronx était une place vraiment effrayante à certains endroits, raconte Charlie. Malheureus­ement, la drogue a fait son chemin jusque dans certaines communauté­s et a complèteme­nt détruit des familles. Plusieurs personnes que je considérai­s comme des amis sont mortes ou ont été tuées à cause de la drogue. Je ne voulais aucunement en faire partie, alors je me suis séparé de certains trucs, car dans ma tête, j’avais une vision. J’avais un but et je savais où je voulais m’en aller. »

Il affirme qu’il n’est jamais tombé dans la drogue et que la plupart des membres du groupe non plus d’ailleurs. « Peut-être que certains gars ont tâté le terrain ici et là, mais on était surtout dans l’alcool, se souvient Charlie. Je crois que pour moi, Scott (Ian) et mon neveu (Frank Bello), il était difficile de faire un concert le lendemain de la veille avec une gueule de bois ou vraiment fucked up. Ça ne m’a jamais attiré. Je pouvais voir tous les dommages que ça causait et que ça cause encore. [Par exemple] Mon neveu a été pris dans une situation. Il était au mauvais endroit au mauvais moment. Et on en a tous souffert. »

Effectivem­ent, sa famille a souffert des conséquenc­es de la drogue, alors que le petit frère de Frank, Anthony, s’est fait tuer en 1996 à l’âge de 23 ans. Il était devant un café et a été atteint d’une balle. Un individu a été suspecté et arrêté pour le crime, alors que les autorités croyaient que c’était une revanche. Anthony avait auparavant frappé l’individu au visage dans un club de Manhattan. L’arme du crime a été retrouvée, mais aucune autre informatio­n n’a été dévoilée. Charlie confirme que le meurtrier, techniquem­ent, n’a jamais été reconnu coupable pour ce crime. « Personne n’a été condamné pour le meurtre, mais nous savons qui c’est. J’ai entendu dire que cette personne a finalement été emprisonné­e plus tard, mais pour un autre crime. »

L’ironie du sort

Parlant de crime, un autre évènement très amer a affecté le groupe. En 2001, une semaine après la tragédie du 11 septembre, des lettres contenant des spores du virus anthrax avaient été envoyées à plusieurs compagnies médiatique­s ainsi qu’à deux sénateurs américains. Le virus avait tué cinq personnes et affecté près d’une vingtaine d’autres individus. À ce moment-là, certains admirateur­s du groupe se demandaien­t s’ils allaient changer de nom.

« Le climat du pays, dans ce temps-là, explique Charlie, n’était pas des meilleurs. L’évènement du 11 septembre nous a tous secoués, surtout nous les New-yorkais. Et là, on avait ces assholes en plus [qui envoyaient de l’anthrax]. Mais on n’avait aucun contrôle là-dessus! On a formé le groupe et on a choisi ce nom pour que les gens pensent à autre chose lorsqu’ils l’entendent : le groupe heavy metal de New York! Là, ça avait une autre vibe. C’était presque rendu négatif. Tout ce qu’on pouvait faire était d’espérer que ça ne s’empire pas. »

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