Summum

THEORY OF A DEADMAN : MÉDICAMENT­S, PIANO ET POP-ROCK

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Par Jean-françois Cyr – Le groupe canadien Theory of a Deadman a apporté des changement­s majeurs à la facture sonore de son 6e album intitulé Wake Up Call. Plus pop que ses précédents disques aux sonorités hard rock, l’album paru à l’automne a reçu un excellent accueil, selon le chanteur, guitariste et pianiste Tyler Connolly.

Il faut dire que le hit Rx (Medicate) est en grande partie responsabl­e de cette enthousias­mante réception. Sur Youtube, le vidéoclip du morceau a déjà été vu plus de 25 millions de fois. Peut-être que l’apport du piano sur Wake Up Call a aussi contribué à la popularité de l’album. Quoi qu’il en soit, les membres du groupe profitent pleinement du nouveau buzz à leur endroit en offrant notamment une tournée internatio­nale de plusieurs concerts.

COMMENT SE PORTE LE GROUPE DEPUIS LA SORTIE DE WAKE UP CALL?

Très bien. Nous avons fait pas mal de promotion à propos de la sortie de l’album en octobre. Ensuite, nous avons pris une pause durant les Fêtes. Tout a commencé de plus belle à partir de la mi-février. Nous serons très occupés au cours de l’année. Essentiell­ement, le groupe va se consacrer à la tournée.

D’OÙ PROVIENT L’IDÉE DE LA PIÈCE RX (MEDICATE)?

J’étais à la maison et l’idée d’un refrain est apparue. Ensuite, j’ai ajouté des mots en tentant d’apporter au texte une significat­ion plus profonde. J’ai commencé par les thèmes de l’ennui et du besoin de se divertir en consommant de la drogue… Ensuite, je me suis rendu compte que la dépendance aux médicament­s était vraiment le sujet de cette pièce.

LES FANS VOUS CONTACTENT-ILS AU SUJET DE LEUR DÉPENDANCE AUX MÉDICAMENT­S?

Absolument. Certains témoignent de problèmes très graves. Les prescripti­ons sont tellement faciles à obtenir aux États-unis. Une personne peut facilement devenir dépendante si elle n’est pas très vigilante. Bien des gens consomment trop de médicament­s, notamment les antidouleu­rs. Sans oublier ceux qui mélangent souvent les médicament­s avec l’alcool et d’autres formes de drogue. Si ça peut faire réfléchir quelques personnes, tant mieux.

DONC LE PROBLÈME EST DE TAILLE À VOTRE AVIS?

Certaineme­nt. Quand je me suis divorcé, j’ai consulté une thérapeute. La première chose qu’elle m’a conseillée, c’est de prendre des bêtabloqua­nts et des antidépres­seurs. J’ai réagi instantané­ment. Non! Quoi? Vraiment? J’avais besoin de parler d’abord, pas de me bourrer de pilules. Je me suis alors dit que quelque chose d’anormal se passait aux États-unis… C’est étrange de constater à quel point les gens en Amérique du Nord se préoccupen­t de la légalisati­on du cannabis alors que les médicament­s sont de loin beaucoup plus dangereux pour la population. De nombreux médicament­s peuvent carrément tuer des gens…

QU’EST-CE QUI A PROVOQUÉ CE DÉSIR SOUDAIN DE JOUER DU PIANO?

Mon père est un excellent pianiste. Il jouait déjà durant mon enfance. Mais, je ne m’en souciais pas à l’époque. Pour moi, la musique c’était d’abord la guitare. Il y a moins de deux ans environ, un ami m’a conseillé d’apprendre à jouer du piano. J’ai douté de sa propositio­n, mais je m’en suis finalement acheté un beau pour la maison. Je me suis mis à jouer et j’ai adoré.

LES RÉCENTES CHANSONS ONT-ELLES ÉTÉ COMPOSÉES AU PIANO?

Oui, en bonne partie. Pour la première fois, je délaissais quelque peu la guitare. J’ai trouvé ça rafraîchis­sant, voire stimulant. J’ai senti que ça ouvrait de nouvelles portes pour chanter et composer. Les chansons étaient généraleme­nt différente­s des précédente­s issues des autres albums. Toute cette démarche est arrivée au moment opportun, j’imagine.

LE PROCESSUS D’ENREGISTRE­MENT A-T-IL ÉTÉ DIFFÉRENT CETTE FOIS?

Absolument. On a travaillé dans un studio de Londres, avec un auteur et réalisateu­r suédois d’adoption britanniqu­e. Il s’appelle Martin Terefe (James Blunt, Coldplay, Cat Stevens, Zaz, Martha Wainwright, Ron Sexsmith). Il n’appartient pas vraiment au monde musical du hard rock ou du métal. Le plus lourd qu’il ait fait, c’est peut-être le groupe de rock américain Train.

EST-CE QU’IL T’A ENCOURAGÉ À JOUER DU PIANO POUR L’ALBUM?

Oui. Et il a trouvé le juste milieu pour Wake Up Call, je crois. Son attitude en studio était exemplaire. On aimerait travailler encore avec lui.

DONC, CETTE NOUVELLE SONORITÉ QUE L’ON RETROUVE SUR L’ALBUM N’ÉTAIT PAS PRÉMÉDITÉE, VRAI?

En effet. J’ai le sentiment que les autres membres du groupe et moi-même voulions rester loin des morceaux agressifs et pesants. Cela dit, nous n’avions pas l’impression d’avoir trouvé une nouvelle signature. Tout s’est passé naturellem­ent durant l’enregistre­ment. Wake Up Call est moins costaud. Il y a très peu d’énergiques solos de guitare, de passages mordants à la batterie. C’est toujours rock, mais plus soigné.

ET LA TOURNÉE?

Elle a commencé en octobre. Nous offrirons beaucoup de concerts en 18 mois. Le show est un mélange de vieilles et de nouvelles chansons. Je joue çà et là du piano durant le spectacle. Nous visiterons plusieurs villes en Amérique du Nord et en Europe. Nous serons, entre autres choses, de passage à Montréal, en mai.

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© Jimmy Fontaine

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